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Vélingara en feu depuis jeudi. Les arrestations de manifestants se poursuivent toujours et il faut trouver une explication à ces événements malheureux. Ainsi, les femmes de la communauté des «Dimba Toulong» (femmes infécondes ou en difficulté de procréation) en ont trouvé une. Pour elles, le vandalisme des jeunes est la conséquence de la colère du génie protecteur de la commune consécutive au terrassement de l'arbre qui abrite sa demeure depuis des décennies.
La situation est grave à Vélingara avec une série d'arrestations qui se poursuit dans les maisons. Après les casses du jeudi dernier, les supputations et autres commentaires vont bon train. Pour expliquer les causes de la révolte de la jeunesse, chacun y va de ses pensées. Mais pour bon nombre de dames, notamment les femmes «Dimba touloung», (en Mandingue femmes infécondes ou en difficulté de procréation), «l'acte de vandalisme des jeunes manifestants n'est rien d'autre qu'une conséquence de la colère du génie protecteur qui réside dans un arbre.» Une forteresse qui trônait en centre-ville avec une hauteur d'une trentaine de mètres et qui a été terrassée par des gens. L'arbre a été témoin de plusieurs événements, mais aussi et surtout d'une belle page culturelle qui continue de sauver des vies. «Nous, les femmes, sommes très fâchées contre ceux qui ont décidé de terrasser ce mystique fromager, qui a vu, naître beaucoup d'enfants. Si on assiste aujourd'hui à des scènes de violences inexplicables, c'est parce que ce génie résidant dans cet arbre, a été vexé», s'est confiée une vieille mère qui est venue assister à la cérémonie de demande de pardon initiée par les «femmes dimba tou loung». Une cérémonie organisée, hier dimanche, à côté des morceaux du tronc du grand fromager.
C'est le lendemain du terrassement de l'arbre qu'ont commencé les événements du vandalisme. « La situation de ni paix ni guerre que vivent les populations de Vélingara est la conséquence fâcheuse d'un génie qui abandonnent ceux qu'il a toujours protégés», déclare une femme «inféconde» visiblement très remontée. A l’unanimité, toutes les femmes « dimba touloung» qui se sont retrouvées autour du fromager ont exprimé leur amertume en constatant que «le nombril de Vélingara », dans un temps très proche, va disparaître du décor de la commune. Ce constat a poussé les femmes à venir implorer pardon au génie protecteur, qui serait en colère. Un vieux raconte même que le fromager était le lieu de rencontre des populations quand il y avait épidémie ou encore une longue pause pluviométrique. «Les gens se retrouvaient ici, préparaient des repas, et mangeaient. Ensuite, les mamans ramenaient l'eau utilisée pour l'essuyage des mains pour en laver les enfants», narre le vieux. Chapelet en main, coiffure bizarre et habillées en tenues traditionnelles, les femmes «infécondes ou en difficulté de procréation» ont chanté et dansé au rythme du «Koumou» local. Au milieu de la scène, un homme de courte taille tenait une petite calebasse remplie d'eau. Après avoir récité quelques formules mystiques, cet homme au regard fuyant versait cette l'eau sur des femmes assises à même le sol. Ensuite, il se mettait à taper les dames. Toutefois, ces dernières à la quête d'une progéniture n'osaient pas croiser le regard de cet homme. Les femmes ont tout le temps prié pour la paix et ont demandé que tous les problèmes qui étranglent la commune et le département soient résolus.
Cet arbre mystique qui a toujours fait la fierté des populations se trouve à côté de la concession de la famille Aïdara. Préoccupées par des questions de construction, d'assainissement et de désencombrement, les propriétaires du terrain ont décidé unilatéralement d'abattre l'arbre.
Moussa Sibo MBALLO
Source Walf Grand Place
EVENEMENTS MALHEUREUX DE VELINGARA : Les femmes donnent une explication mystique
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