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L’épisode du conflit qui a opposé la société Dangote à la famille de feu Serigne Saliou MBACKE a constitué l’arbre qui a caché la forêt de problèmes environnementaux et sanitaires qui menacent aussi bien les travailleurs, les populations riveraines qu’une bonne partie de la population vivant dans la presqu’île du Cap Vert. En effet, cet épilogue semble avoir détourné l’attention des services techniques et des autorités gouvernementales sur les véritables problématiques liées à la mise en œuvre du projet de cimenterie de la société Dangote.
Cette situation a fait le lit de manquements dans les procédures de délivrance des autorisations de forage d’eau et d’approbation des études environnementales qui ont entériné les choix technologiques du nouvel opérateur qui sont basés essentiellement sur des considérations financières au détriment des préoccupations environnementales, sanitaires et de sécurité publique.
L’action en référé initiée par les représentants des villages impactés et par l’ONG ARAN basée à Thiès est surtout motivée par ces préoccupations.
Nous rappelons que l’usine de la société Dangote, installée à proximité de Pout, a construit pour l’alimentation de son projet de cimenterie, une centrale électrique à charbon de 30 mégawatts qui utiliserait un système de refroidissement par eau (système dit WCC pour water cooled condenser).
Ce système de refroidissement consomme, pour une centrale de cette puissance, 4 500 m3 d’eau par jour, soit 1 500 000 m3 par an. Ces importantes
Dans le cadre d’une étude financée par la Banque Mondiale, le Bureau d’études Allemand GKW Consult démontre que le déficit du bilan hydraulique de la nappe maastrichtienne était de -15, 4millions de m3 par an en 2009. Les prélèvements de la cimenterie de Dangote aggraveraient de 10
Lorsqu’on sait que Dangote prévoit à court moyen terme le doublement de ses capacités productives de ciment et d’énergie et donc de sa consommation d’eau qui atteindra le 3.000.000 m3 de prélèvement, l’on ne peut que s’inquiéter des graves répercussions sur la disponibilité et la qualité des ressources en eaux souterraines du Maestrichtien qui, rappelons-le, est le principal aquifère du Sénégal occidental.
Hormis cet impact négatif sur la quantité et la qualité des ressources en eaux souterraines, nous voudrions aussi souligner l’existence d’un risque sanitaire avéré associé aux rejets d’eau tiède à chaude provenant du système de refroidissement qui favorisent la prolifération de bactéries pouvant provoquer la légionellose qui est une infection pulmonaire grave, parfois mortelle.
Les promoteurs de cette cimenterie ne peuvent pas ignorer ces réalités, mais ont certainement préféré ce système WCC qui, d’un point de vue financier est nettement plus avantageux à cause de ses coûts d’investissement, d’installation et d’exploitation qui sont beaucoup plus faibles.Une alternative aurait été un système de refroidissement par air (ACC pour air cooled
Aussi, les questions suivantes s’imposent à nous :
Ce sont ces mêmes questions qui seront débattues aujourd’hui jeudi 13 novembre 2014 devant le tribunal de Thiès dans le cadre de l’action en référé intentée par les habitants du village de Keur Moussa et défendus par Maître Assane Dioma N'diaye.
source:http://www.dakaractu.com/Risques-environnementaux-et-sanitaires-lies-a-la-mise-en-exploitation-de-la-cimenterie-de-Dangote-a-Pout_a78467.html