Account
Please wait, authorizing ...
Not a member? Sign up now
×

Sidebar

25
Lun, Nov

De l’agriculture vivriere de survie à la logique entrepreneuriale de cultures commerciales Matam vend ses sipa aux pays de l’uemoa avec succès

Matam
Outils
Vos reglages
  • Plus petit Petit Moyen Grand Plus grand
  • Default Helvetica Segoe Georgia Times

Fast backlinks and Guest-post hosting

  Une étude de faisabilité technique et financière, pour la duplication des Sociétés d'intensification de la production agricole (SIPA) a permis à plusieurs cadres ressortissants des pays de l’Union économique et monétaire Ouest africaine (UEMOA)   de discuter et d’échanger sur les possibilités de création du modèle pour une intensification de la production agricole dans leurs pays respectifs. La région de Matam a abrité, au mois de novembre dernier, l’atelier de restitution de l’enquête, commanditée par la Banque Ouest africaine de développement (BOAD), en présence des autorités administratives.  

 

Organisé dans la région de Matam, en présence des autorités administratives, l’atelier a ainsi permis aux participants d’appréhender et comprendre l’organisation des SIPA (Sociétés d'intensification de la production agricole), développées par  le Projet de développement agricole de Matam (PRODAM). L’un des objectifs fondamentaux du PRODAM, dans la région, est de contribuer aux objectifs de réduction de la pauvreté tel que stipulé par le Document stratégique de réduction de la pauvreté au Sénégal (DSRP). Les Sociétés d’intensification de la production agricole (SIPA) sont  en effet des entreprises paysannes de type SARL, développées au niveau de la zone charnière qu’on appelle communément le «diéri» (hautes terres) qui n’a pas un bon potentiel en eau de surface, contrairement à la zone du fleuve, et une forte prévalence du bétail comme la zone sylvo pastorale.  
 

 

 
Dans la caractérisation des facteurs bloquants, l’approvisionnement en eau s’est inscrit en première ligne, se souvient M. Gningue, un technicien agronome. Car, précise-t-il, «le diéry est une zone marquée par une pluviométrie erratique, ayant une variation spatiale et temporelle irrégulière. C’est de l’eau souterraine qu’il fallait capter, ce qui fait que son coût était relativement élevé. Il fallait trouver les moyens d’une bonne optimisation de l’eau». Ainsi le système goutte à goutte a été expérimenté à première échelle au niveau villageois avec les groupements de femmes à partir des forages des villages (six au début). 
 
SIPA: la BOAD en fait  un projet grandeur nature
 
Les excédents en eau étaient évalués et l’on avait paramétré les exploitations qui pouvaient être supportées par le disponible en eau. Le système qui engendrera  des résultats satisfaisants émerveillera les bailleurs, notamment la Banque Ouest africaine de développement (BOAD) qui décidera de le traduire en un projet grandeur nature, avec des forages horticoles. On assiste à la naissance des premières sociétés détenues par des associés qui auront des revenus à partir des bénéfices réalisés. Chaque SIPA a un gérant à sa tête. Ce dernier travaille directement avec des chefs de groupes composés par les membres du groupement. 
 
D’après Bineta Hanne, gérante de la SIPA de Thiambé, les membres de la société sont obligés de respecter le règlement intérieur qui accorde un grand intérêt à la ponctualité et au respect des cotisations. Composées de 120 à 150 jeunes, ces entreprises  rurales gèrent et disposent d’un patrimoine foncier de 40 ha affectés par le conseil rural, d’un forage agricole d’un débit moyen de 150 m3/h (l’arrosage se fait par système goutte à goutte), d’un magasin de conditionnement et de groupe électrogène, d’une clôture en grillage de 2660 mètres, une contribution des populations. 
 
Des productions à haute valeur ajoutée et à haut rendement, la cible
 
Alors que les cycles de productions sont de deux à trois ans, on cible les productions à haute valeur ajoutée et à haut rendement comme les melons où on arrive à récolter 40 tonnes à l’hectare vendus, grâce aux contrats de production (signé) avec des opérateurs économiques, ne serait-ce qu’à 120 F Cfa le kilogramme. Pour l’oignon, le prix du kilogramme s’établit à 150 F Cfa le kilogramme. «Si on agrège déjà rien que ces deux programmes, on devrait être à un out put de 110 millions voir 150 millions F Cfa pour la SIPA, avec un coût des intrants globalisés d’environ 25 millions. Les systèmes de financement  se font avec les institutions financières formalisées comme la Caisse nationale de crédit agricole (CNCAS) ou bien les institutions de micro finance. Nous disons que la  replicabilité technique est assurée, tout comme la replicabilité institutionnelle aussi parce que ce sont des schémas qui sont assez bien maîtrisés», fait remarquer Thierno Ba, le directeur du PRODAM.
 
D’une logique paysanne de survie de cultures vivrières à une logique entrepreneuriale de cultures commerciales
On passe ainsi d’une logique paysanne de survie de cultures vivrières à une logique entrepreneuriale de cultures commerciales en visant une forte génération de revenus. Au démarrage, plus d’une dizaine de localités à savoir Ndendori, Thiambé, Hamadi Ounaré, Danthiady, Boïnadji, entre autres,  dont les sociétaires sont formés aux normes de gestion et la maîtrise des itinéraires techniques de nouvelles cultures, adhèrent au projet. Alors que les chaînes de valeur sont mises en exergue pour certaines variétés de cultures porteuses, «les cultures thermophiles et la saisonnalité sont privilégiées pour amener les exploitants à se retrouver en situation de placer des primeurs ou des cultures hors saison».  
 
La stratégie mise en place consistant à vendre avant de produire, une approche toute nouvelle au niveau de la zone, se révèle être innovante. Mieux, selon M. Mbengue, le directeur du Département des opérations (DO) de la BOAD, le modèle des SIPA a donné des résultats extrêmement satisfaisants en termes de création d’emploi, en termes de génération de revenus au niveau local, de sorte que cela a permis d’améliorer la qualité de vie des ruraux. 
 
L’étude a établi la faisabilité du modèle qui est viable
 
«Aujourd’hui que la faisabilité est établie, nous nous attelons à la phase de formulation de projet pour une extension au niveau des pays qui n’en n’ont pas encore bénéficié. Les quatre pays concernés sont: le Mali, le Burkina Faso, le Niger et le Sénégal dont le projet n’a intéressé jusque là que la région de Matam qui reste, en effet, la pionnière de l’expérience. Une deuxième phase intéressera les pays côtiers (Bénin, Côte d’Ivoire, Togo, Guinée-Bissau) qui, de l’avis du DO de la BOAD, devront formuler des requêtes de financement à l’endroit de la banque», souligne-t-il. 
 
Le directeur du PRODAM, qui salue l’initiative, note que la démultiplication des SIPA permettra, à juste titre, d’apporter des solutions  aux problèmes de l’intensification de la production agricole. Notamment au niveau du Sénégal où, à son avis, il faudrait comprendre que «la sécurité alimentaire est tout juste une étape. Il faut la dépasser et aller à la sécurité économique. Les SIPA sont un module de création d’emplois surtout pout les jeunes en milieu rural,  un  moyen aussi de lutter contre l’émigration et l’exode rural. Cela répond à la loi d’orientation agro sylvo pastorale. 
 
A en croire de le directeur du PRODAM, «ca rentre aussi dans la politique  de croissance accélérée, cela correspond actuellement au Plan Sénégal émergent  (PSE). Le gap stratégique décennal du secteur agricole qu’on retrouve un peu, à peu près dans plusieurs pays africains, qui milite en faveur de stratégies de relance économique pour la création d’emplois, la sécurité alimentaire de façon globale et la génération de revenus et pratiquement les recettes d’exportation pour les pays».
 
Des paysans acteurs économiques, une chance
 
«Pour nous, poursuit-il, c’est une chance que nos paysans deviennent des acteurs économiques insérés dans les circuits de marché capables de faire face aux opérateurs économiques et de traduire leur actions en économie». Un sentiment de loin partagé par les représentants de la Côte d’Ivoire qui pense que ce système de la maîtrise de l’eau reste un atout surtout dans le secteur du vivrier. Du fait surtout des changements climatiques qui influent négativement sur le calendrier culturale.
 
Les officiels des pays ciblés dans le cadre de l’extension, qui saluent la clairvoyance des initiateurs du projet, entendent ainsi s’approprier le programme en formulant déjà des requêtes à l’endroit de la BOAD. Vivement une multiplication de ce modèle pour une intensification de la production agricole au niveau national et dans la sous région.
 
Source:http://www.sudonline.sn/matam-vend-ses-sipa-aux-pays-de-l-uemoa-avec-success_a_21971.html