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Lun, Déc

Podor: accompagnement et encadrement de producteurs agricoles la rupture entre les financements et les pratiques culturales exportées freine les ONG

Podor
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podor   La vallée du Fleuve Sénégal est une zone à vocation agricole. Avec les aménagements de la Société Nationale d’Aménagement et d’Exploitation des Terres du Delta du Fleuve Sénégal et des Vallées du Fleuve Sénégal et de la Falémé (SAED), plusieurs associations et groupement se sont créés pour travailler la terre ou accompagner et encadrer les producteurs. C’est le cas de  l’Union des Jeunes Agriculteurs de Koyli Wirnde (UJAK) de Podor qui a aujourd’hui 27 ans d’expérience dans  ce domaine.

 

Octroi de charrettes, distribution de semences de qualités pour améliorer les rendements agricoles, encadrement de producteurs, etc. La Société Nationale d’Aménagement et d’Exploitation des Terres du Delta du Fleuve Sénégal et des Vallées du Fleuve Sénégal et de la Falémé (SAED) faisait tout dans la région du Fleuve. Avec le désengagement de l’Etat dans les années 1980, il fallait mettre en place des structures qui puissent accompagner les producteurs locaux. C’est alors que sont nées des centaines voire milliers d’organisations de producteurs locaux (ou pour accompagner ces derniers) dont l’Union des Jeunes Agriculteurs de Koyli Wirnde. Créée en 1987, l’UJAK a pour objectif d’encadrer les producteurs. 
 

 

 
Cette structure évolue dans plusieurs domaines, aussi bien dans l’agriculture, la pêche que l’élevage. Dans ce dernier volet, elle devrait s’occuper de l’amélioration des races. En ce qui concerne le premier volet, les activités dans le domaine de la riziculture et de l’oignon sont plus remarquées. En atteste, avec le taux très élevé de mévente, pour le développement de la filière, l’UJAK s’est investi dans la promotion d’un oignon de qualité s’appuyant sur la sensibilisation. Or, qui dit oignon de qualité dit aussi magasin de stockage et de conservation. C’est pourquoi «nous avons construit 4 à 5 magasins de conservation pour l’oignon et un pour les semences de riz», informe Silèye Bocar Wade, responsable Production et Commercialisation de semences de l’UJAK. 
 
Prix du chef de l’Etat pour la transformation des produits agricoles en 2008
 
Cela a été rendu possible grâce à «des partenaires avec qui nous développons nos activités souvent. Avec la FAO et les Vietnamiens, nous avons expérimenté des parcelles de démonstrations. Cela pour amener les populations à s’approprier nos semences parce que les gens doutaient, ils ne croyaient pas en la qualité. Et ça a réussi. En effet, là où ces populations récoltaient 3 à 4 tonnes, nous, nous en étions à 12 tonnes de riz à l’hectare. Ce qui a suscité un engouement certains de la part des agriculteurs de la vallée», rapporte-t-il.
 
Dans la même logique de développement de ces filières, l’UJAK qui est présent dans 27 villages du département de Podor, notamment dans la communauté rurale de Guédé, (actuellement devenue une commune), fait aussi dans la transformation de produits agricoles. «Nous faisons aussi dans la transformation des produits agricoles. D’ailleurs les femmes de l’UJAK ont reçu le prix du chef de l’Etat, édition 2008, pour la transformation des produits agricoles. Nous travaillons en étroite collaboration avec le ministère de l’Agriculture, à travers le Service départemental du développement rural. Nos activités sont prises en compte dans les prévisions. Même le directeur de la FAO est venu jusqu’ici pour ça», révèle Silèye Bocar Wade.
Cependant, les moyens ne suivant pas, l’élevage n’a pas été développé. «On ne l’a pas fait. On n’a pas de l’embouche et le développement de l’élevage intensif demande des moyens. La volaille aussi a été expérimenté avec l’appui des Chinois, mais là aussi le projet a fait long feu», souligne le responsable Production et Commercialisation semences de l’UJAK. Pour ce qui est de la pêche, l’UJAK a expérimenté le «la pisciculture avec l’accompagnement des Vietnamiens, mais ça n’a pas marché», soutient-il. 
 
Les principales difficultés
 
Seulement, l’organisation a du faire face à de nombreuses difficultés. Ces problèmes sont essentiellement liés aux ruptures entre les financements (un financement et un autre). «C’est la commercialisation des semences qui permet de maintenir le cap, l’équilibre en attendant l’obtention d’un autre finance, après l’arrivé à terme d’un projet», soutient Silèye Bocar Wade. S’y ajoute aussi «l’animation» car toutes les activités déroulées sont importées. «Les pratiques culturales que nous offrons n’existent pas dans la zone, elles sont enseignées par nos partenaires», explique-t-il.
 
L’autre contrainte c’est que les projets ne connaissent qu’une seule phase. «Il n’y a pas de phase de consolidation des acquis. C’est au moment de la consolidation qu’il y a rupture. C’est à cela que nous voulons trouver une solution pour une pérennité des acquis». Il y aussi que «beaucoup de projets sont financé à titre individuel (financement d’une personne ou un groupe)», regrette-t-il, non sans préciser: «nous sommes là où l’Etat n’est pas présent et anticipons sur les problèmes, notamment la gestion foncière, nous préparons les populations aux réformes».
En attendant, pour tenir le cap en vue de soutenir tous ses projets et appuyer l’agriculture dans son ensemble, l’UJAK a mis en place une Mutuelle d’Epargne et de Crédit Koyli Wirnde.
 
PODOR : En attendant la première banque
 
Podor, une petite ville goudronnée et très propre, souffre d’un manque criant d’infrastructures. En dehors des quelques services de l’Etat qui sont représentés, la Ville manque de tout ou presque. Pis, à l’exception de quelques institutions de micro-finance ou des mutuelles d’épargne et de crédit, aucune banque n’est représentée ou n’a de succursale à Podor. Le bureau de poste de la ville ne l’est que de nom.
Conséquence, des fonctionnaires et autres salariés affectés ou travaillant sur place sont obligés de se déplacer jusqu’à Ndioum, distant d’environ 45 km pour toute opération bancaire. A défaut, certains n’ont de choix que de parcourir plus de 100 km pour percevoir leur salaire à Richard-Toll ou pour toute autre opération bancaire.
 
source:http://www.sudonline.sn/la-rupture-entre-les-financements-et-les-pratiques-culturales-exportees-freine-les-ong_a_21007.html