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Sam, Déc

Ziguinchor : L’armée et la presse huilent leurs rapports

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Elles n’émettent souvent pas sur la même longueur d’onde. Et pourtant, l’armée et la presse ont un devoir de cohabitation qui doit les amener à huiler leurs rapports. C’est tout le sens d’un séminaire de formation qui met une vingtaine de journalistes à l’école de la connaissance de la Grande muette.

Ziguinchor : L’armée et la presse huilent leurs rapports
(Correspondance) - Comment concilier le devoir d’informer aux impératifs de sécurité ? Les rapports entre la presse et l’armée sont dictés par cette problématique, notamment en Casamance. Qui parmi les journalistes exerçant dans cette région Sud du Sénégal en proie à un conflit armé vieux de plus de deux décennies, n’a pas un jour reçu les foudres, fussent-elles verbales, d’un officier de l’armée, pour une information livrée à l’opinion ? Ce qui reflète les relations réelles entre deux entités pourtant condamnées à cohabiter. 

Pour avoir compris cette loi naturelle, l’Association des professionnels de l’information et de la communication (Apic) regroupant les journalistes et autres reporters ‘opérant’ dans la région de Ziguinchor, a sollicité une rencontre avec l’armée. Cette volonté de dialogue pour une meilleure collaboration s’est traduite par ce séminaire qui a démarré lundi dernier et qui devrait permettre de faire connaître la ‘Grande muette’ à la presse régionale. Une initiative saluée par le gouverneur de la région de Ziguinchor, El Hadj Cheikh Tidiane Dieng, qui a ouvert les travaux. Ce fut pour rappeler l’importance que revêt un tel forum, surtout dans le contexte casamançais. 

Cette même trompette a été entonnée par le commandant de la zone militaire N° 5 qui a trouvé du plaisir à offrir une telle opportunité aux journalistes. Pour le Colonel Cheikh Guèye, le choix de Ziguinchor pour abriter ce séminaire, le cinquième du genre depuis 2003, revêt une importance capitale au vu du contexte actuel, mais aussi, de la représentation significative des organes de presse. Aussi, rappelle-t-il que ‘les médias ont largement influencé la conduite des opérations militaires même si leur impact a été fortement amplifié’. Le commandant de la zone militaire N° 5 a par ailleurs reconnu les insuffisances de la presse, surtout en manière de défense. Pour lui, ‘force est de constater que les médias ont aussi une expertise très limitée à ce qui touche aux questions liées à la défense et à la sécurité’. D’où, selon le Colonel Cheikh Guèye, une certaine incompréhension entre eux et les forces armées, un conflit d’intérêt, une méfiance réciproque. 

Selon le Comzone, ‘il s’avère nécessaire pour tout professionnel traitant de questions aussi sensibles et fondamentales, de se former en la manière’. C’est d’ailleurs tout le sens de cet atelier de Ziguinchor organisé par la Direction des relations publiques des armées (Dirpa). Une formation qui permettra aux journalistes exerçant dans cette partie méridionale du Sénégal d’être mieux outillés dans des domaines variés comme la connaissance des armées, la communication en temps de crise, le traitement des informations sensibles, les relations civilo-militaires, etc. En somme, comme le pense le Colonel Cheikh Guèye, au sortir de ce séminaire, ‘les armées et les médias partageront des valeurs éthiques et morales qui fondent leurs actions quotidiennes’. Toute chose indispensable pour une ‘cohabitation pacifique’ entre deux corps de métiers qui ont quelques fois des rapports heurtés. 

Mamadou Papo MANE 
source Walfadjri