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Le gouvernement du Sénégal n'a pas renoncé au projet de délocalisation de la décharge de Mbeubeuss. Au contraire, l'Etat cherche 10 milliards pour fermer la décharge au profit du Centre d'enfouissement technique (CET) de Sindia. Il compte adopter la démarche «participative» pour amener les communautés «Safènes», pardon les populations de communauté rurales de Sindia et Diass qui ne veulent pas de ce projet à de meilleurs sentiments. A cet effet, le Premier ministre Aminata Touré, a présidé hier, jeudi 30 janvier 2014, une «réunion interministérielle consacrée à la fermeture de la décharge de Mbeubeuss et l'ouverture du centre d'enfouissement de Sindia».
Construite en 1968, (ou 1974 c’est selon) sur le lit d’un petit lac asséché, Mbeubeuss, qui en réalité n’est qu’un dépotoir des ordures ménagères à ciel ouvert ne peut plus contenir les déchets solides ménagers provenant de la région de Dakar. Conséquence, non seulement les populations qui habitent les environs courent des risques sanitaires énormes et ont besoin de protection, mais sa fermeture semble la seule solution pour décourager les plus de 300.000 personnes concernées. Et, à ce jour, la seule alternative à cette «bombe» écologique, aux eux du gouvernement, reste le Centre d’enfouissement technique de Sindia et, la Communauté rurale du même nom a affecté 60 ha pour le projet.
Seulement, la fermeture de Mbeubeuss se heurte à des problèmes liés à la non délivrance par la Banque mondiale de l’«avis de non-objection» sur le choix de l’entrepreneur qui était le seul à soumissionner et retenu.
Aussi, le Centre d’enfouissement de Sindia, pose problème en ce sens que les populations ne veulent pas du projet. Le comité de conciliation piloté par le gouverneur de Thiès, le Plan d’action de communication élaboré par le gouvernement pour amener ces dernières à changer d’avis n’y feront rien. Quid des missions effectuées à l’étranger pour montrer au président du Conseil rural l’expérience italienne, dont les avantages ont certainement enthousiasmé les conseillers ruraux qui ont voté une délibération portant affectation de 60 hectares au centre?
Diass et Sindia ne veulent d’un «Mbeubeuss» bis
D’ailleurs les populations qui avaient commencées à s’opposer à l’implantation de cette infrastructure depuis 2005, avait fini par manifester leur désapprobation de manière passionnée. En atteste, à l’occasion d’une audience publique, elles avaient refusé catégoriquement l’implantation de ce centre jugé inopportune et impropre à leur environnement. Il s’en est suivi des incidents occasionnant des blessés dont un conseiller rural. Des échauffourées entre les manifestants et les forces de l’ordre avaient conduit à de nombreuses arrestations.
Mieux, après lancement des travaux, les populations des deux Communautés rurales concernées (Diass et Sindia) ont marché pour arrêt (des travaux) et dénoncer «les abus et les dérives» de l’Entente Cadak-Car alors porteuse du projet, jusqu’à sa dissolution. A travers leurs pancartes, on pouvait lire, entre autres: «Bon projet, mauvais site», «Non à l’empoisonnement par les ordures». Car selon ces dernières, «ce projet va engendrer une désarticulation profonde au plan environnemental», avec la disparition de certaines ressources végétales protégées, affecter les sources de revenus des paysans et des femmes et entraîner la propagation de certaines maladies cardiovasculaires. Suffisant pour qu’elle demande à l’Entente Cadak-Car de «délocaliser le site par respect aux principes de libre administration et d’autonomie de gestion qui régissent le fonctionnement des collectivités locales».
«…Essayer de trouver un autre site beaucoup plus adéquat»
Et, jusqu’en décembre dernier, tout semblait indiquer que l’Etat avait fini par accéder à cette demande des populations, ce refus catégorique de la délocalisation de la décharge de Mbeubeuss dans leur localité. Pour preuve, lors du vote du budget 2014 du ministère de l’Environnement et du Développement durable le mardi 2 décembre 2013, Mor Ngom avait expliqué que non seulement les populations ne sont pas d’accord, mais également le déplacement de Mbeu–beuss constitue un danger pour l’aéroport de Diass. «Il faut avoir une autre position, compte tenu de l’attraction que nous voulons donner à l’aéroport», avait-il dit sans donner de date quant à la délocalisation de la décharge de Mbeubeuss. C’est dire que «malgré le danger que constitue cette décharge pour la santé des populations des quartiers environnants, le gouvernement entend prendre tout le temps qu’il faudra pour essayer de trouver un autre site beaucoup plus adéquat». (Lire Le Quotidien du mercredi 4 décembre 2013).
Une chose est claire, même si tous s’accordent sur la nécessité de fermer Mbeubeuss, la nouvelle décision des autorités semble jurer d’avec celle du ministre de l’Environnement exprimée à l’hémicycle de la place Soweto. Et l’Etat semble être dans l’obligation de trouver des solutions appropriées aux «risque d’avoir à payer à payer des pénalités financières de 5 milliards en cas de procédure contentieuse avec le Groupement Gicos-Tirreno Ambiente (GTA Evironnement)», l’entreprise italienne qui a déjà injecté son argent dans ce projet, a prévenu Mor Ngom, lors de la rencontre d’hier.
Donc, entre la marteau de la Banque Mondiale qui n’aurait pas délivré son «avis de non-objection» sur le choix de l’entrepreneur et le risque de retrouver dans une phase contentieuse avec le groupe italien GTA Environnement et l’enclume des populations qui rejettent toujours le projet, le gouvernement opte pour une démarche «participative» pour faire adhérer Sindia à ce projet. Pourvu que cela marche, car les enjeux sanitaire, écologique et …financier sont énormes!
source: http://www.sudonline.sn/quand-l-etat-fait-du-forcing_a_17328.html