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Le Sénégal va vivre dans les prochains mois une réforme majeure qui va bouleverser de fond en comble toute l’architecture de la décentralisation jusqu’ici en vigueur. Afin de mieux cerner les contours de cette réforme, la communauté rurale de Keur Samba Kane, située dans l’arrondissement de Baba Garage, département de Bambey, a organisé un forum qui a réuni les différents acteurs autour de l’Acte 3 de la décentralisation pour leur permettre de se l’approprier.
Le 30 juin prochain, on ne parlera plus de communauté rurale. Ce type de collectivité locale qui n’existait qu’au Sénégal doit céder la place à la commune. Afin de mieux préparer les populations à cette réforme, la communauté rurale de Keur Samba Kane a organisé récemment un forum autour de l’Acte 3 de la décentralisation. Lors de la rencontre, Pape Mor Ndiaye, ancien directeur des Collectivités locales, a plaidé pour un civisme fiscal. «Nous avons mis le doigt sur la plaie de la décentralisation. Ce sont ces populations qui ne veulent pas s’acquitter de leurs impôts et taxes, bref qui ne veulent pas de civisme fiscal. Nous avons demandé donc que les populations participent au développement de leur collectivité», indique M. Ndiaye. Les animateurs du forum ont sensibilisé les jeunes, les chefs de village, les agriculteurs, entre autres, sur la nécessité de travailler dans un système de contractualisation, de partenariat public-privé, le montage de projets, de suivi-évaluation de projets, la promotion de l’initiative locale pour que l’espace ne soit plus «un territoire de conflit, mais de pacification et de gestion du développement». Pape Mor Ndiaye est convaincu que «quand les villages se seront réunis, tout comme les acteurs, avec cette territorialisation des politiques, il sera possible d’aller vers le développement».
Infrastructures routières et scolaires
Durant ce forum, nombre de participants se sont interrogés sur le statut du chef de village et ont formulé des doléances notamment le bitumage de la route qui mène à Keur Samba Kane et la construction d’un lycée. Sur ce dernier point, le président du Conseil rural, Ibrahima Khalil Fall, rassure : «Le lycée est en bonne voie. Nous avons reçu des promesses fermes et dès l’année prochaine il sera fonctionnel. Ce qui va nous enlever une épine du pied parce que les jeunes filles pourront poursuivre correctement leurs études jusqu’à l’obtention du baccalauréat d’une part, et d’autre part, les abandons constatés souvent chez les élèves qui poursuivent leurs études dans d’autres villes seront de moindre envergure parce qu’ils auront des logements et n’éprouveront pas de difficultés comme c’est souvent le cas.»
La communalisation et la départementalisation constituent l’arbre qui cache la forêt dans l’Acte 3 de la décentralisation. Et si on en croit Papa Mor Ndiaye «derrière, il y a tout un ensemble de réformes sur la gouvernance (des ressources budgétaires, des ressources humaines, foncières), tout un ensemble d’actes mis en place pour gérer beaucoup mieux les collectivités locales». C’est ainsi que les échelles de gouvernance vont être «plus lisibles» avec beaucoup «plus de clarté» dans les rôles et les responsabilités des acteurs.
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DIOURBEL - Décentralisation : Keur Samba Kane à l’école de l’Acte 3
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