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Réduits à la mendicité pour ne pas mourir de faim , les handicapés visuels de la région de Diourbel sont décidés de mettre un terme à leur calvaire . Afin d’atteindre cet objectif , Médoune Thiam , actuel président de l’union régionale du MPSAS , le mouvement pour le progrès social des Aveugles du Sénégal en acronyme , a tenu à exprimer le ras-le-bol des handicapés qui n’ont que trop souffert des difficultés auxquelles ils sont , au quotidien , confrontés . Selon notre interlocuteur , leur problème réside dans le non respect par le Sénégal des dispositions énumérées dans la convention internationale des droits des personnes handicapées . Une charte pourtant , nous fait-il savoir , qui a été ratifiée par Dakar . Adoptée en 2006 , ladite convention est reconnue comme étant le plus grand traité du 21ème siècle en matière de droits de l’homme et c’est la première convention des droits de l’homme à être ouverte à la signature des organisations d’intégration régionale .
Médoune Thiam demande, alors, à l’Etat de veiller à l’application de la charte pour leur permettre d’avoir une vie plus décente . «De toute façon , laissera –t-il entendre , nous ne voulons plus continuer à vivre de mendicité et de misère et pour cela nous exigeons l’adoption et la mise en application immédiate de la loi d’orientation des personnes handicapées.». Cette loi , si effective devrait leur permettre de mieux se mouvoir dans la société .
Se désolant de noter que ses compères handicapés , les non-voyants ,comme lui en premier , sont quotidiennement bousculés dans les lieux publics , Médoune Thiam exige de l’Etat la prise , sans condition , d’un certain nombre de décisions qui devraient leur permettre de moins souffrir de leur handicap . En effet , ils voudraient , à l’instar de bon nombre de pays à travers le monde , accéder dans les lieux publics sans risquer de souffrir la concurrence des hommes valides .Il prendra l’exemple des hôpitaux, où dans la pratique , ils ne bénéficient d’aucun privilège . Ils se mettent dans les rangs au même titre que tout le monde afin de se faire examiner ou soigner , ils achètent des médicaments sans réduction aucune , au mépris « de ce soi-disant plan de l’Etat » etc… Notre interlocuteur s’indignera de ce manque de respect à leur égard . Ce calvaire est davantage ostensible devant les voitures de transport en commun où , dira-t-il , « les gens ne se rendent compte de notre infirmité que lorsqu’ils ont fini de prendre place dans le véhicule » . Il préconisera , ainsi, qu’on mette à leur disposition des véhicules spécifiques . Au niveau des structures administratives , il se désolera de noter que les constructions ne prennent pas en compte leur infirmité . En ce sens , le président régional sollicite de la part des autorités certaines modifications .
Fort de 863 non-voyants , la section régionale de Diourbel qui regroupent les départements de Diourbel , de Bambey , de Mbacké et surtout de la communauté rurale de Touba , est la structure décentralisée du MPSAS , à part Dakar , qui a le plus de membres , et donc , signale son président , qui rencontre le plus de difficultés . Sous l’emprise d’une pauvreté extrême , les handicapés visuels de la région regrettent de n’avoir aucune autre ressource que la mendicité . Dans l’optique de changer la nouvelle donne , Médoune Thiam s’est donné la tâche de s’adresser aux autorités politiques du Sénégal pour leur demander de penser parfois à eux . Ainsi , le président demandera aux parlementaires de voter en leur faveur une loi qui leur permet d’avoir , de droit , des fonctions dans les sociétés de la place comme la Sunéor , qu’il citera nommément . Compte étant tenu du fait que l’association regorge plus de femmes que d’hommes , il demande au chef de l’Etat de donner des instructions aux chefs de services allant dans le sens de permettre à ces dernières d’assurer dans ces services les tâches ménagères , moyennant un salaire mensuel . En tant que conseiller technique du maire de Mbacké , Médoune Thiam exige , dans les plus brefs délais , du chef de l’Etat qu’il fasse intégrer dans les instances de décisions les handicapés . En cela , il tiendra à signaler que perdre l’usage de ses yeux ne saurait les empêcher de s’adonner à certaines fonctions électives . Et , selon lui , c’est à l’Etat de créer les conditions qui leur permettront de croire en leur capacités intellectuelles .
Amadou Moustapha Mbaye
Source Lepeuple-sn.com