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Premières journées culturelles de Serigne Mouhamadou Moustapha Mbacké : Diourbel met ses plus beaux habits pour le bâtisseur du Mouridisme

Diourbel
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XIBAR.NET (Dakar, 24 Avril 2010) - La capitale du Mouridisme, Touba, est plus que jamais en symbiose avec celle du Baol, Diourbel. Et pour cause : juste 24 heures après le Magal, commémoration, de la vénérée mère du fondateur du Mouridisme, Sokhna Diarratoulah Bousso, à Porokhane, Diourbel sera le lieu de convergences de milliers de disciples de cette confrérie. Tous cherchent à y être pour les besoins des premières journées culturelles dédiées au premier Khalife général des Mourides, Serigne Mouhamadou Moustapha Mbacké, sans l’abnégation, le courage et l’intelligence duquel, leur confrérie ne serait pas devenue ce qu’elle est aujourd’hui

Premières journées culturelles de Serigne Mouhamadou Moustapha Mbacké : Diourbel met ses plus beaux habits pour le bâtisseur du Mouridisme
Diourbel mérite bien d’accueillir les premières journées culturelles dédiées au premier Khalife général de la confrérie fondée par Cheikh Ahmadou Bamba. Car c’est dans cette ville de braves producteurs que le fondateur du Mouridisme, Khadimou Rassoul, fut assigné en résidence surveillée, par le colonisateur français, de 1912 à 1927. N’empêche, ses disciples y affluaient, venant de tous les coins du Sénégal, voire au-delà. 

Quand le saint Homme y disparut, en 1927, son fils aîné n’avait que 42 ans. Serigne Mouhamadou Moustapha, puisque c’est de lui qu’il s’agit vit le jour en 1885. C’est quand il eut 10 ans que son vaillant père fut déporté au Gabon, jusqu’en 1902. Mais les épreuves ne feront que renforcer sa foi et couler à l’acier son abnégation à marcher dans la voie du fondateur du Mouridisme. La disparition du Saint homme sera l’occasion pour lui de le démontrer 

Un premier Khalife général intelligent et déterminé 

Au courant de la disparition de celui qu’il considérait plutôt comme son inégalable guide, Serigne Mouhamadou Moustapha Mbacké ne faiblira point. En possession, plus que jamais, de ses esprits, il se souviendra des recommandations de celui-ci : Quand il quittera ce bas-monde, que son fils prenne toutes ses dispositions pour l’enterrer dans sa ville de Touba, qu’il a fondée avant son exil. Le saint homme avait insisté pour que les autorités coloniales ne se penchent même pas sur sa dépouille. Il ajoutera que si sa volonté est accomplie, lui se chargera du reste. Ce sera fait. Car, Serigne Mouhamadou Moustapha Al Karim usera de son intelligence. Connaissant l’amour des Colons pour l’argent, il informera le Commandant-résident de Diourbel, Edmond Pall, de la disparition de son père. Il lui montrera des malles remplies d’argent et précisera que si des dispositions n’étaient pas rapidement prises, quand les disciples du Saint seront au courant de la nouvelle, ils mettront les lieux sens dessus-dessous. Immédiatement le commandant ira câbler son supérieur, qui était basé à Kaolack, qui rappliquera dare-dare. Le temps qu’il comptent l’argent et en dresse les procès-verbaux, Serigne Mouhamadou Moustapha Mbacké accomplira la volonté de son père et guide, qu’il transférera à Touba. 

Sans son courage et son intelligence, aujourd’hui c’est vers la France ou une autre ville européenne que les Mourides iraient en pèlerinage, pour communier avec leur guide spirituel. Mais les épreuves ne faisaient que commencer pour le premier Khalife général des Mourides.
 


Premières journées culturelles de Serigne Mouhamadou Moustapha Mbacké : Diourbel met ses plus beaux habits pour le bâtisseur du Mouridisme
Serigne Mouhamadou Moustapha Mbacké installe la voie ferrée Diourbel-Touba, et démarre les travaux de la Mosquée de la sainte ville 

Avant de regagner sa dernière demeure, Khadimou Rassoul avait averti ses enfants que s’ils ne s’investissaient pas pour l’édification de la mosquée de Touba d’autres « créatures » viendront le faire. Mais Serigne Mouhamadou Moustapha comptait matérialiser toutes les volontés de son père et guide. Que faire, pour l’édification de la grande mosquée, puisque son autorisation avait été retirée en 1926 ? Ce qui lui vaudra un procès, en France, avec Tallerie. Il fera appel aux services d’un de ses disciples, Ibra Fall Bourry, qui formulera, en langue française, la nouvelle demande d’autorisation de construction. Puis, comme par hasard, un traitant fera venir des ingénieurs français à Diourbel. 

Serigne Mouhamadou Moustapha acceptera leurs conditions pour que le chemin de fer, sans lesquel son projet ne sera pas possible, relie Diourbel à Touba. Il ne verra aucun inconvénient à ce que le ciment et les rails lui soient fournis depuis la France. Les matériaux de base seront extraits par ses disciples de la carrière de Ndock. Tous les mourides seront derrière lui. Ainsi, les travaux pour le chemin de fer démarreront le 11 novembre 1929, en présence du directeur des Chemins de fer, qui était basé à Thiès. Hasard pour hasard, c’est le 11 Novembre 1902, que Serigne Touba est revenu de son exil gabonais, avant de repartir pour une autre épreuve en Mauritanie, où il sera maintenu de 1903 à 1911. Le tronçon de rails reliant Diourbel à Touba sera achevé en 1931 ; soient près de deux ans de dur labeur continu. 

Ne tenant pas à s’offrir de répit, Mouhamadou Moustapha Mbacké entamera les travaux de la Grande mosquée de Touba en 1932. Ils se poursuivront jusqu’en 1939, année de déclaration de la seconde guerre mondiale. Il participera à « l’effort de guerre » et enverra ses disciples, dont un fils de Cheikh Ibra Fall, Mouhamdou Fallilou Fall. Presque tous laisseront leurs vies sur les champs de bataille, pour la libération de la France. La guerre prendra fin en 1945, année de rappel à Dieu de Serigne Mouhamadou Moustapha Mbacké. Son frère cadet Serigne Mouhamadou Fallilou Mbacké, deuxième khalife général des Mourides achèvera la construction de la Mosquée de Touba. Le premier Khalife général lui léguera 4 façades et une terrasse d’une mosquée achevées, tout comme l’ossature de quatre minarets. 

 


Premières journées culturelles de Serigne Mouhamadou Moustapha Mbacké : Diourbel met ses plus beaux habits pour le bâtisseur du Mouridisme
Rappelons que Serigne Mouhamadou Moustapha est le père de Serigne Cheikh Mbacké Gaïndé Fatma, premier petit-fils du fondateur du Mouridisme, et de Serigne Mbacké Madina. Il est le grand-père du regretté Serigne Mbacké Sokhna Lô et de Serigne Abdou Fattah Mbacké, l’actuel Khalife général de Taïf, une autre capitale du Mouridisme , qu’il a fondée. C’est ce grand bâtisseur qui sera célébré samedi prochain. Touba et Diourbel n’ont donc pas tort de mettre leurs plus beaux habits, pour commémorer celui qui s’est entièrement donné pour que triomphe le Mouridisme. Si c’est son père qui a fondé cette confrérie, c’est lui qui l’a fortifiée. Pour Serigne Touba, les Mourides engageront d’autres chantiers à la gloire de leur premier Khalife, qui a été à leur tête pendant dix-huit années, pour une vie de 62 ans, entièrement consacrée à Dieu, l’Islam et le Mouridisme. Cet érudit, était discret et soucieux des problèmes de tous les Musulmans, auxquels il témoignait affection et soutien. C’est dire que son Khalife Serigne Ahmadou Makhtar Mbacké va accueillir bien du monde ce 24 avril courant. 

SOURCE: XIBAR