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Jeu, Nov

Campagne de commercialisation arachidière désastreuse à Kolda les «banas banas» se frottent les mains

Kolda
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 Une campagne de commercialisation arachidière sans argent au Fouladou. Difficile de trouver un seul point de collecte où l’achat des productions se fait automatiquement. Il n’y a pas encore d’argent. Les bons impayés circulent depuis le 3 janvier dernier. La situation est partout identique. Un seul opérateur fait exception, la Sedab qui parvient à payer épisodiquement dans ses points de collecte. Pis, il y a des opérateurs suspectés de travailler avec les bana-banas, des courtiers qui font le tour dans les villages pour arracher à vil prix l’arachide à  150F le kilo ou moins et venir bénéficier de la manne subventionnée par l’Etat.

Cela, à la barbe de l’Etat dont les responsables ne s’intéressent qu’à la politique à l’instant. Cette situation a fini par inquiéter plus d’un observateur et spécialiste de la place. A l’instar de Sayfoulaye Baldé, un économiste qui connait bien la problématique, qui s’interroge et attire l’attention du gouvernement sur la destination de la subvention du prix du kilogramme d’arachide au producteur. « L’État consacre chaque année des milliards de francs CFA dans la subvention du prix de l’arachide dans le but de protéger le revenu du producteur. Cette subvention vient s’ajouter à celles consacrées au matériel agricole, aux semences et aux intrants. Globalement, l’État dépense des sommes faramineuses dans le but de protéger le revenu du producteur face au marché de plus en plus cruel et de façon générale pour le développement du secteur agricole. Cependant, depuis 2000, nous assistons progressivement et sciemment à la libéralisation désorganisée du marché de la collecte (traite) de l’arachide avec la multiplication des opérateurs collecteurs sans capacités financières et le refus stratégique du système à financer la « traite ».
 
Et Mr Baldé de continuer d’expliquer : « Ces deux facteurs combinés ont conduit progressivement à une désorganisation totale de la campagne de commercialisation de l’arachide, avec à la clef une entente illicite et machiavélique entre les opérateurs collecteurs qui refusent, au motif de défaut de financements, d’acheter aux producteurs les arachides au niveau des points de collecte et au prix fixé par l’Etat. Et parallèlement, ils organisent une campagne de collecte au niveau des marchés hebdomadaires des communes rurales et achètent la production à des prix largement inférieurs à celui fixé par l’Etat ». Malheureusement, relève-t-il dans la foulée, « les producteurs désorganisés, paniqués face à cette situation, mais aussi et surtout tenaillés par l’envie de vendre et le souci d’une mévente, comme les multiples risques qui guettent les stocks en milieux rural (incendies, vols etc), bazardent à vil prix leurs productions d’arachides dans ces circuits parallèles instaurés par les opérateurs agrées » Conséquence : les opérateurs et leurs intermédiaires vont ainsi collecter la production d’arachide qu’ils vont livrer aux industriels et partant, encaisser la subvention. Des milliards de francs CFA destinés à protéger le prix au producteur d’arachide sont ainsi détournés de leurs objectifs. Ce sont les opérateurs et leurs intermédiaires qui bénéficient de la subvention de l’Etat.
 
Sayfoulaye Baldé ira même plus loin : «  je pense qu’il faut revoir, réorganiser et réorienter les subventions que l’Etat consacre à notre agriculture. Il faut arrêter d’utiliser l’argent destiné aux producteurs agricoles en milieu rural pour enrichir des affairistes. Pour la subvention du prix du kilogramme d’arachide au producteur qui est destinée à protéger le revenu du paysan, il faut procéder à une évaluation des productions sur champs et la verser aux paysans producteurs en 2 temps, au début de l’hivernage pour faire face à la campagne et à la fin de l’hivernage, juste avant le démarrage de la campagne de commercialisation. Cette subvention pourrait même être renforcée et généralisée à tous les ménages d’agriculteurs en milieu rural. Il faut aussi étudier les avantages d’un retour vers les coopératives agricoles pour la collecte des produits ».
 
Pour Sayfoulaye Baldé enfin, « cette situation a largement contribué et accéléré l’appauvrissement du monde rural ». Bref, c’est aussi ça l’économie dans un régime libéral : c’est la loi de la jungle.

 

source:  https://www.sudonline.sn/les-banas-banas-se-frottent-les-mains_a_42701.html