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Le Groupe pour l’étude et l’enseignement de la population (GEEP) a tenu un atelier de partage pour sensibiliser les leaders élèves animateurs sur les dangers liés à la sexualité et aux grossesses précoces des adolescents (es) en milieu scolaire. A travers les interventions des panélistes, les élèves venus des trois départements de Kolda ont pris connaissance des concepts liés à la sexualité et des conséquences qui découlent de cette pratique
L’objectif de la rencontre est de lutter contre les grossesses précoces en milieu scolaire à travers la promotion de l’éducation sexuelle complète à l’école, via les élèves assistés par les professeurs relais techniques. Le slogan du GEEP «information de qualité pour des prises de décisions responsables» invite à préparer et conscientiser les adolescents (es) sur les dangers liés à une activité sexuelle précoce.
Ainsi, les intervenants ont déploré le comportement des jeunes qui pratiquent une sexualité précoce dont la conséquence la plus visible est la contraction de grossesses chez les filles. Dans la seule commune de Kolda, on a recensé cinquante sept (57) cas de grossesses en milieu scolaire en 2013, indique le docteur Djiby Guissé chargé de l’éducation à l’IA de kolda A l’ouverture des classes, le GEEP introduira entre autres modules la promotion de l’éducation sexuelle dans les clubs EVF, sous l’encadrement des professeurs relais techniques (PRT), pour lutter contre le fléau des grossesses précoces en milieu scolaire.
«La grossesse est la partie visible du danger. Le pire c’est les infections sexuellement transmissibles et le VIH sida. Sur le plan médical, les conséquences sont énormes. A cause de l’immaturité des organes reproductifs des adolescentes, on assiste le plus souvent à des complications comme les déchirures, les accouchements laborieux, les accouchements avant terme. Et le cas le plus connu est cette maladie liée à des complications de ce genre : la fistule. Dans certains ménages, on assiste à des cas de stigmatisation, rejet ou abandon des épouses à cause de cette maladie liée à des complications lors d’un accouchement. Comment les adolescentes peuvent-elles s’amuser à jouer avec ces pratiques qui à la limite peuvent leur coûter la vie ?» s’interroge Mme Lô sage-femme.
Et cette dernière de poursuivre : «il est temps que les adolescents comprennent que le sexe n’est pas un jouet, c’est une chose sacrée. Nous devons lutter ensemble pour combattre ce fléau qui n’honore pas l’image de l’école. Un enfant doit rester à sa place et se concentrer sur ses études, pas sur autre chose. L’abstinence est la meilleure méthode de prévention, surtout à leur âge». Madame Lô s’inquiète du fait que ce phénomène risque de devenir un problème de santé publique
Selon les intervenants, les responsabilités sont partagées. Chacun a sa part à jouer pour garder et maintenir une jeunesse saine et responsable. «L’éducation sexuelle à la maison est un sujet tabou, les parents n’accordent plus de temps aux enfants. Par conséquent, les enfants croient à tout ce qu’ils entendent dans la rue, c’est la rue qui les éduque. Les enfants ont tendance à se confier à une autre personne, on assiste ainsi à une démission des parents», a déclaré M Diamanka, président de l’association des parents d’élèves.
NOUVEAU PHENOMENE A KOLDA : LES FIANÇAILLES PRECOCES
Le troisième adjoint au maire de Kolda a pour sa part attiré l’attention sur un phénomène nouveau dans la région et qui dans quelques années risque de devenir un fléau au même titre que les mariages et grossesses précoces: les fiançailles précoces. «J’ai peur que l’on assiste à un changement de situation qui surprendra plus d’un. A la place des mariages précoces, on assiste de plus en plus à des fiançailles précoces. Les deux familles s’accordent à ce que la fille étudie jusqu’en troisième ou terminale pour rejoindre le domicile conjugal. Dans quelques années, nos filles n’auront que le niveau BFEM ou BAC. Kolda n’aura pas la chance de compter ses filles parmi les cadres qui pourront diriger notre cher pays et c’est déplorable. Il est temps qu’on bannisse ces pratiques (mariages, fiançailles et grossesses précoces) car études et mariage ne riment pas ensemble. Les filles doivent afficher une ferme volonté et une ambition de vouloir poursuivre leurs études» s’est indignée Dienaba Diack, troisième adjoint au maire de Kolda. Elle a fait un plaidoyer en direction des parents pour leur demander de prêter une attention à l’éducation des enfants. «Bien qu’on soit occupé par le quotidien, surtout les parents qui travaillent, il est de notre devoir de surveiller de près les enfants et à plus forte raison les filles car elles sont plus difficiles à maîtriser, surtout en âge de puberté. Pour nous faciliter la tâche, elles doivent accepter de se confier à nous leurs mères; elles doivent comprendre que nous ne voulons que leur bien», explique-t-elle.
Dans le TDR qui nous a été distribué, il est indiqué que certains professeurs sont les auteurs de la plupart des grossesses que les adolescentes contractent en milieu scolaire. Ce passage du document a irrité les professeurs présents dans la salle. C’est le cas de Monsieur Sagna, professeur au lycée Alpha Molo Baldé et membre du GEEP. «Le document devrait préciser le pourcentage précis de professeurs auteurs de ces grossesses, car de tels propos risquent de salir le nom de tous les professeurs servant à Kolda», rage-t-il. Pour monsieur Sagna, les présumés auteurs de ces pratiques mettent les enseignants dans une situation inconfortable. « Ceci est la conséquence du mode de recrutement. Où est la place de l’éthique et de la déontologie ? C’est le système dans sa globalité qui doit être révisé», dit-il. «L’avancée de la technologie n’est pas sans conséquence sur le comportement des adolescents. Les jeunes ont tendance à consommer tout ce qu’on leur sert. Presque tous les jeunes ont des portables où ils téléchargent des films pornographiques. Ils n’arrivent pas à discerner le bien du mal face à l’utilisation de ces outils. Ces derniers deviennent source de libertinage, de déperdition et de déviance au lieu de leur servir», déclare Babacar Sy
coordinateur du centre conseil ado (CCA).
SOURCE : L'AS
Lutte acharnée contre les grossesses précoces à l’école
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