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En visite dans certaines zones inondables de la banlieue de Dakar hier, le Premier ministre Aminata Touré s’est félicitée de l’état d’avancement des travaux. Elle a assuré que ces ouvrages, qui entrent dans le cadre du Programme décennal de lutte contre les inondations, permettront, dès cette année, d’avoir une nette amélioration dans la banlieue.
Le niveau d’exécution des travaux engagés dans le cadre du Programme décennal de lutte contre les inondations est satisfaisant. D’ailleurs, il permet d’avoir l’espoir que, cette année, une nette amélioration sera notée dans la banlieue de Dakar. C’est la conviction du Premier ministre Aminata Touré à l’issue d’une visite de terrain qui l’a menée hier dans les sites inondables de Grand Yoff, Cambérène, Guinaw-Rail, Médina Gounass, Wakhinane Nimzatt, Bène Baraque et Nietty Mbar. A ses côtés, elle avait Khadim Diop, ministre de la Restructuration et de l’Aménagement des zones d’inondation, le ministre de l’Urbanisme et de l’Habitat, Khoudia Mbaye et celui de l’Hydraulique et de l’Assainissement, Pape Diouf.
Sur tous les sites, Mme Touré a constaté que les travaux avancent à grands pas, conformément à la volonté réitérée du président de la République, Macky Sall, lors d’un conseil des ministres. « Les travaux sont impressionnants sur tous les sites que nous avons visités. C’est avec beaucoup de satisfaction que j’ai constaté de visu que les travaux avancent bien. Nous avons discuté avec les entreprises pour qu’elles respectent les délais, elles m’ont donné des assurances», a observé le chef du gouvernement, avant d’assurer que, pour 2014, on verra une nette amélioration dans la banlieue et dans d’autres points de Dakar. « Certes tous les travaux ne vont pas se terminer cette année, mais même pour ceux qui iront jusqu’en 2015, l’état actuel des travaux permettra de beaucoup soulager les populations et d’avoir une nette amélioration », a-t-elle ajouté.
105 milliards de FCfa investis depuis 2012
Pour rappel, ces travaux s’inscrivent dans le cadre du Programme décennal (2012-2022) de lutte contre les inondations estimé à 700 milliards de FCfa. En deux ans, le gouvernement en est déjà à un niveau de dépense de 105 milliards de FCfa concernant plusieurs sites dont 40 milliards pour la seule banlieue de Dakar, a révélé le Premier ministre. Elle déplore le fait que de tels travaux d’envergure auraient dû être réalisés depuis longtemps. « Malheureusement on est en train de rattraper un retard parce que toutes ces infrastructures auraient dû être réalisées il y a 10 ou 15 ans. On s’est concentré sur des travaux de luxe en oubliant les travaux de base dans la banlieue où vivent 2 millions de personnes. Ce n’est que, depuis 2012, avec l’avènement du président Macky Sall que cette partie de Dakar a été considérée comme une priorité dans la lutte contre les inondations. Tous les Sénégalais sont égaux, ils ont droit à l’assainissement et à un environnement sain », a-t-elle déclaré.
Par exemple, au quartier Bène Baraque où, depuis 2005, 482 concessions sont sous l’emprise des eaux pluviales, un réseau de drainage gravitaire des eaux pluviales vers le lac Wourouwaye, d’une longueur de 578 mètres, est en cours de réalisation. Des équipements collectifs (deux lieux de culte et une école) ont été ainsi sauvés des eaux, le niveau des fosses septiques dans les maisons a baissé, certains habitants ont rejoint leurs maisons et 77 familles impactées par les travaux ont été relogées dans les différents sites de logements sociaux de Tawfeekh Yaakaar.
Il y a aussi la réalisation d’ouvrages annexes comme le pavage des rues, l’installation de grilles avaloirs et de système de stabilisation et d’aménagement des berges qui ont permis d’améliorer le cadre de vie.
Ce sont les mêmes types d’ouvrages en cours de réalisation que l’on retrouve à Guinaw-Rail près du marché Waranka, à Médina Gounass où un réseau secondaire d’évacuation des eaux pluviales vient en appoint à la station de pompage du bassin de rétention, à Wakhinane Nimzatt et au quartier Hafia de Yeumbeul-Sud.
En revanche, à Grand Yoff, la station de pompage dont le mur s’était affaissé lors des inondations de 2012 a été réhabilitée et renforcée. Aujourd’hui, elle dispose de deux nouvelles pompes de 3000 m3/heure qui permettent de rejeter les eaux recueillies à la mer. Les 50 maisons et la mosquée situées aux environs de cette infrastructure sont protégées contre tout débordement des eaux du bassin. Dans cette même dynamique, la station de la Zone de captage et que celle de Bourguiba ont été réhabilitées.
LES POPULATIONS RÉTICENTES INVITÉES À REJOINDRE LES SITES DE RELOGEMENT
Si à certains endroits les travaux connaissent des lenteurs, c’est du fait, selon Aminata Touré, de certaines familles qui ne veulent pas libérer les emprises. C’est le cas notamment à Guinaw Rail où neuf familles refusent, depuis l’année dernière, de quitter leurs maisons et de rejoindre l’un des sites de relogement de Tawfeekh Yaakaar. Ce que le Premier ministre trouve inacceptable d’autant plus que, sur le périmètre en question, il est prévu un projet de 4 milliards de FCfa qui devrait soulager les populations environnantes des affres des inondations. « Je lance un appel aux populations, parce que quand on investit 105 milliards de FCfa, il faut que les résultats soient visibles. Il n’est pas question que quelques personnes veuillent les entraver. Or, on a des familles qui refusent de quitter les sites alors qu’elles sont sur la voie des canalisations. Il faut que ces familles reviennent à la raison et qu’elles rejoignent le site de Tawfeekh où l’Etat investit d’énormes ressources. L’école est disponible, les infrastructures sanitaires seront disponibles, des conditions de vie y sont acceptables. Les populations doivent savoir que ce que nous faisons, c’est dans leur intérêt », a lancé Mme Touré. Elle a invité les élus locaux et les porteurs de voix à s’impliquer pour sensibiliser les populations récalcitrantes.
