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Elles sont des centaines de femmes à s'activer depuis des années dans la transformation de produits halieutiques à Saint-Louis. Surnommées les "Jambars Sine", ces femmes, très âgées, pour la plupart, sont basées dans le centre Ndeye Aïssatou Sène, situé au quartier de l'Hydrobase dans la langue de Barbarie.
Elles se procurent le poisson au niveau du quai de pêche de Guet-Ndar. Sur place, une grande quantité de poissons est débarquée quotidiennement par les pêcheurs. Avec l’appui d’Ejicom, Sud Quotidien a fait une immersion dans ce jardin exclusivement féminin. Avec une quantité de poissons estimée entre 60.000 et 70.000 tonnes et débarquée chaque année, la région de Saint-Louis reste une zone où la pêche est fortement développée. Cette importante quantité de poissons est partagée au débarcadère par les mareyeurs et les femmes transformatrices de produits halieutiques basées dans le Centre Ndeye Aïssatou Sène qui se trouve non loin du quai de pêche.
Trouvée assise à sa place en train d’écailler ses poissons, Fatou Bintou Diagne, responsable des femmes "Jambars Sine" de l'Hydrobase, s'active depuis longtemps dans la transformation des produits de la pêche. "Transformer du poisson, franchement, c'est tout ce qu'on sait faire. C'est un métier qui nous a tout donné dans la vie. C'est la seule activité que nous menons au quotidien", a-t-elle confié. Au niveau de ce centre, elles sont des centaines de femmes à s'activer dans la transformation de poissons. Le centre regroupe en tout 600 femmes qui exercent cette activité. Il y avait environ 75 cases qui pouvaient contenir chacune d'elles entre 8 et 10 femmes. «Ici, notre travail consiste à transformer le poisson. On fait du "guédj", du "tambadiang", du salé-séché (appelé communément Sali en ouolof), du "kéthiakh ou poisson fumé", du "kong fumé" et du "lakk yaboy-sardinelle braisée" entre autres produits, à l’aide des fours dont nous disposons dans ce centre", a précisé Fatou Bintou Diagne, révélant qu'elles gagnent bien leur vie à travers cette activité qui leur permet de travailler honnêtement, à la sueur de leur front, de survivre et de subvenir régulièrement aux besoins de leur progéniture.
"On y gagne vraiment notre vie car, on arrive à apporter de quoi manger à la maison, payer les études de nos enfants, assurer quelques fois la dépense quotidienne et même intégrer des coopératives ou tontines", a-t-elle ajouté. Cependant, les difficultés ne manquent pas au niveau de ce site, devenu, au fil du temps, leur principal lieu de travail. Ces difficultés tournent essentiellement autour des problèmes de sécurité qui se posent avec acuité au niveau de ce site. Les femmes transformatrices y travaillent jusque tard dans la nuit, dans l'obscurité totale, du fait de l'absence d'électricité. Il se pose aussi le problème du transport, du fait de l'éloignement du site de leurs maisons.
C'est ainsi qu'elles bénéficient souvent de l'appui et de l'accompagnement du Service régional des pêches et de la surveillance de Saint-Louis. "Nous, au niveau de ce service, nous avons une mission régalienne, consistant à encadrer tous les acteurs de la pêche artisanale en général et les femmes transformatrices en particulier. En matière de transformation de produits halieutiques, nous encadrons les femmes sur les techniques de transformation et sur la qualité des produits. Nous mettons aussi l'accent sur la valorisation et la commercialisation des produits transformés", a renseigné Abdoul Aziz Ly, Chef du service régional des pêches et de la Surveillance à Saint-Louis. Construit en 2011, le Centre de transformation des produits halieutiques de l'Hydrobase a été inauguré le 07 juin 2012 par Abdoul Mbaye, Premier ministre d'alors, en présence de Christina Diaz Fernandez Gil, Ambassadrice de l'Espagne et de Cheikh Mamadou Abiboulaye Dieye, ancien maire de la commune de Saint-Louis.
source: https://www.sudonline.sn/focus-sur-les-femmes-_a_45275.html