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« Je veux dire un mot d'abord aux porteurs de pancartes. Voici ce mot : s'ils veulent l'indépendance à leur façon, qu'ils la prennent le 28 septembre ! Mais s'ils ne la prennent pas, alors, qu'ils fassent ce que la France leur propose : la communauté franco-africaine. Qu'ils la fassent en toute indépendance, indépendance de l'Afrique et indépendance de la France.
Qu'ils la fassent avec moi, pour le meilleur et pour le pire, qu'ils la fassent dans les conditions que j'ai évoquées d'une manière précise, en particulier l'autre jour à Brazzaville, conditions dont je n'admets pas qu'on mette en doute la sincérité. Nous sommes à l'époque de l'efficacité, c'est-à-dire à l'époque des ensembles organisés. Nous ne sommes pas à l'époque des démagogues. Qu'ils s'en aillent, les démagogues, d'où ils viennent, où on les attend !
Nous sommes à l'époque de ceux qui veulent construire pour le bien du peuple, pour le bien de l'Afrique, pour le bien de la Métropole, pour le bien de tous les hommes. Nous sommes à l'époque où tout nous appelle à travailler de concert, à mettre en commun notre effort, librement, par notre libre détermination. Mais nous ne contraignons personne. Nous demandons qu'on nous dise "oui" ou qu'on nous dise "non". Si on nous dit "non", nous en tirerons les conséquences. Si on nous dit "oui", nous serons des frères pour prendre la route côte à côte, la route des grandes destinées ».