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Du fait de la croissance démographique, de l’accroissement des terres pour agriculture et habitat, des feux de brousse, des variations pluviométriques liées aux changements climatiques et les braconnages et coupes abusives de bois, entre autres causes multiples de la déforestation à l’échelle nationale, il ne semble rester plus grand-chose des dernières réserves de ressources ligneuses du Sénégal.
Déjà en 2015, le ministère de l’Environnement alertait qu’en 5 ans, plus de 1,2 million d’hectares ont été perdus du fait de l’exploitation informelle de la forêt. Et comme si cela ne suffisait pas, le recours à la «déclassification» des forets par différents chefs d’Etat sénégalais pour intérêt général ou utilité publique ou nécessité, c’est selon, continue de mettre en danger les massifs forestiers. La Journée Internationale de la Forêt célébrée aujourd’hui, jeudi 21 mars est une occasion de sensibiliser et de conscientiser sur populations et décideurs sur les conséquences néfastes de la déforestation à outrance, en ce contexte de changements climatiques, afin de promouvoir l’importance des différentes fonctions des écosystèmes forestiers.
DEFORESTATION : 1,2 million d’hectares perdus en 2015
1,2 millions d’hectares, c’est la superficie de massifs forestiers perdue en 5 ans au Sénégal, du fait de l’exploitation informelle de la forêt, disait le ministre de l’Environnement et du Développement durable, Abdoulaye Bibi Baldé, lors de la célébration de la Journée mondiale de l’environnement, en 2015. «Nos superficies forestières sont passées de 9,7 millions d’hectares en 2005, à 8,5 millions d’hectares en 2010, soit une perte de 1,2 million d’hectares en 5 ans», Plus de 3 ans après, la situation a empiré à cause de l’impact de la coupe abusive de bois dans le Sud du pays, la salinisation des terres dans le Sine-Saloum et les vallées rizicoles de la Casamance naturelle et les feux de brousse.
Déjà, le rapport de suivi des feux de brousse 2017-2018 du Centre de suivi écologique (Cse), montre une hausse des feux de brousse, avec 535.546 ha de superficies brutes brulées. A cela s’ajoute l’effet des changements climatiques, avec comme corollaire le dérèglement et la variation des cycles de pluies qui occasionné la perte ou la modification des tailles ou grandeurs de plusieurs espèces de végétaux, notamment dans les régions du Sud et de l’Est du Sénégal.
La Journée Internationale de la Forêt célébré ce jeudi 21 mars, au lendemain de la marche mondiale des élèves et étudiants contre l’inaction climatique des dirigeants et décideurs face à une «planète en danger», est une occasion d’introspection et marquer un arrêt sur les politiques environnementales notamment de protection des forêts quasiment inexistante au Sénégal, si ce n’est sur papier ou en réaction par rapport à des situations. Il s’agit de conscientiser populations, acteurs et autorités afin de promouvoir l’importance des différentes fonctions des écosystèmes forestiers, y compris ces autres espaces et poumons verts qui continuent de céder face à la pression des constructions en… béton.
C’est vers la fin des années 1970 que la FAO (Organisation des Nations-Unies pour l’Agriculture et l’Alimentation) a institué le 21 mars comme Journée Internationale de la Forêt. Et l’objectif des actions menées dans le cadre de cette journée, c’est de renseigner le public sur les prestations fournies par nos forêts, telles que fourniture de bois, protection contre les dangers naturels notamment face la menace du péril climatique qui va de mal en pis et vécu au quotidien, lieu de détente, refuge pour de nombreuses espèces, afin que celles-ci soient reconnues et appréciées à leur juste valeur.
DEFORESTATION DANS LE SUD DU PAYS : 92.734,4 ha perdus à Médina Yoro Foulah, en 30 ans
Une étude sur le suivi de la déforestation par télédétection haute résolution dans le département de Médina Yoro Foulah menée par des chercheurs du département de géographie de l’Université Assane Seck de Ziguinchor, montre une dégradation très avancée de la forêt dans le Sud du pays. Selon l’enquête, le département de Médina Yoro Foulah a perdu 92.734,4 ha de forêt en 30 ans, avec une régression de 8,3% des forêts et des savanes, jadis prédominantes, entre 1987-2003; soit 39.120,8 ha.
92.734,4 ha de forêt ont été perdus en 30 ans dans le département de Medina Yoro Foulah. L’estimation est d’une étude sur le suivi de la déforestation par télédétection haute résolution réalisée par des chercheurs du département de géographie de l’université Assane Seck de Ziguinchor, en août dernier, dans le département de Médina Yoro Foulah.
Cette enquête montre une dégradation très avancée de la forêt dans le Sud du pays, surtout dans ce département. Selon Boubacar Solly, doctorant et un des membres de l’équipe de recherche, l’utilisation des données de télédétection a permis de cartographier et de quantifier l’étendue de la déforestation dans le département de Médina Yoro Foulah. Les résultats montrent que la couverture végétale a fortement diminué entre 1987 et 2018.
Au total, 92.734,4 ha de cette couverture ont disparu. En effet, précise-t-il, les forêts et les savanes qui étaient prédominantes avant 1987, ont connu une régression de 8,3 % entre 1987-2003, soit 39.120,8 ha, contre une augmentation des surfaces agricoles de 5,6% ; soit 26.318,3 ha. Entre 2003 et 2018, les pertes forestières sont estimées à 53.618,6 ha. Les surfaces agricoles sont d’ailleurs renforcées de 51.734,5 ha ; soit une augmentation de 11% de leurs surfaces entre 2003-2018. Au total, les zones de cultures ont augmenté de 16,6% entre 1987 et 2018, contre une perte de 19,7% des formations forestières.
D’une manière générale, la forêt a régressé en faveur de la savane. Et les zones de cultures ont progressé sur les surfaces initialement occupées par la forêt et la savane. Les zones d’habitat associées aux sols nus ont connu, elles aussi, une progression de 15.058,2 ha. Quant aux surfaces affectées par le feu, elles ont connu une régression de 781,7 ha. La superficie globale du département est de 470.266 ha.
LES CAUSES MULTIPLES DE CETTE DEFORESTATION
Les principaux facteurs à l’origine de cette déforestation sont les défrichements agricoles, les feux de brousse, les coupes non contrôlées de bois, l’augmentation de la population et les variations pluviométriques. Selon l’étude, cette extension s’explique également par l’arrivée des migrants de l’arachide du Saloum, à la recherche de nouvelles terres agricoles suite à la salinisation des terres dans le bassin arachidier. Le déboisement est lié aussi à l’augmentation de la population passée de 99.875 à 138.084 habitants, entre 2002 et 2013, et à l’éclatement de l’habitat. Le nombre de localités passe de 327 à 558, durant la même période.
Quant aux feux de brousse, la répartition des surfaces brûlées sur les différentes cartes renseigne sur leur importance et leur étalement. Il est le principal agent de la constitution des savanes boisées. Outre les actions anthropiques, la variation pluviométrique est aussi un facteur déterminant de la modification de la couverture végétale.
Selon les populations, les conséquences sont la mortalité des arbres, le stress hydrique, le raccourcissement du cycle végétatif, la diminution de la taille de certaines espèces et la rareté de certains produits forestiers. De même, elle a amplifié les feux de brousse et accéléré la décadence de certaines activités agro-sylvo-pastorales.
La coupe abusive de bois est venue s’ajouter à la longue liste d’effets dévastateurs de la forêt. Présentement, on note une dégradation très avancée des forêts dans la région naturelle de Casamance, notamment dans le département de Médina Yoro Foulah.
source: https://www.sudonline.sn/le-senegal-a-l-epreuve-de-la-deforestation_a_43353.html
source: https://www.sudonline.sn/le-senegal-a-l-epreuve-de-la-deforestation_a_43353.html