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La mesure portant interdiction de port de voile annoncée par l’institution Sainte Jeanne d’Arc (Isja) de Dakar pour la prochaine rentrée suscite la controverse auprès de certains acteurs.
Comme l’Ong Jamra qui dénonce avec fermeté la mesure. Alors que l’Isja motive sa décision, lit-on dans un communiqué, par le fait que « l’école catholique est une structure civile, elle n’en demeure pas moins «une communauté chrétienne, ayant pour base un projet éducatif enraciné dans le Christ et son évangile». Avant de poursuivre : « elle ne saurait tolérer les attitudes et comportements contraires au principe et à l’esprit de son projet éducatif.
C’est le cas en guise d’exemple, d’élèves refusant de serrer la main de camarades de sexe opposé, refusant de s’asseoir à côté d’eux sur le même table-banc en classe ou sur le même banc dans la cour de récréation, refusant de faire la gymnastique dans la tenue de l’école sous prétexte de conviction religieuse, se regroupant et s’isolant dans la cour de récréation pour les mêmes raisons et refusant le port strict de l’uniforme de l’école toujours pour les mêmes raisons».
Une explication contraire à la législation sénégalaise, la déclaration universelle des droits de l’Homme et le règlement intérieur en vigueur de l’école même, selon le juriste El Hadj Amadou Thiam interrogé par Seneweb. Selon lui, « interdire le port du voile relève d’une discrimination parce qu’étant contraire à la législation régissant l’enseignement au Sénégal. Dans le règlement intérieur en vigueur dont nous avons copie, il est mentionné dans l’article 5.2 sur la tenue vestimentaire que « La tenue vestimentaire doit être propre, décente, respectant les règles d’hygiène et de pudeur par respect pour autrui. La coiffure doit rester discrète et soignée. Les chemises doivent être boutonnées, ne laissant ouvert que le bouton du col. Le port du voile est autorisé, aux couleurs de l’institution (blanc ou bleu marine).
L’uniforme avec le logo de l’Institution est obligatoire et vendu dans l’établissement. Aucune autre tenue n’est acceptée...Le port des casquettes, les piercings, le maquillage du visage et du corps, le vernis, les tongs, les claquettes ou espadrilles en savate sont interdits. Le port d’une tenue spécifique est exigé pour certaines disciplines : travaux pratiques de physique et de chimie (blouse blanche en coton). Pour l’EPS (Éducation physique et sportive), la tenue de l’établissement est obligatoire (polo blanc et short ou jogging bleu marine, avec le logo de l’Institution.) ». Pour le coordinateur de la Cosydep, « l’Etat doit prendre ses responsabilités afin de faire respecter le droit à l’éducation sans discrimination.
Pour rappel, c’est l’Etat qui les autorise, les reconnait et les subventionne à partir de nos deniers publics donc des cotisations de tous les Sénégalais, y compris la majorité musulmane ». « Sur le plan des considérations logiques ou morales, le Sénégal ne doit pas accepter d’ouvrir ces brèches qui peuvent affaiblir les fondements de la Nation », souligne Cheikh Mbow. Avant d’ajouter : « le dialogue islamo-chrétien, qui fait la réputation de notre pays, doit se construire à l’école ; les enfants doivent grandir avec ces valeurs. Il faut éduquer les enfants dans le sens de la tolérance, de la compréhension mutuelle, de l’acceptation de la diversité ; ce qui nous éviterait les extrémismes et autres radicalisations qu’on voit ailleurs »
source: https://www.sudonline.sn/-une-mesure-a-controverse-_a_43808.html