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«Une opposition formelle à toute légalisation de l’Interruption Volontaire de Grossesse au Sénégal, pudiquement appelée avortement médicalisé», c’est la position de la Ligue des Imams et Prédicateurs du Sénégal (LIPS), exprimée dans une Déclaration datée du samedi 23 juin 2021. Alors que des associations de défense des droits des femmes mènent une campagne pour pousser le Sénégal à se conformer à son engagement par rapport au Protocole de Maputo en légalisant l’avortement médicalisé, la LIPS vient se joindre aux nombreuses voix de chefs religieux disant «Non» à toute loi dans ce sens.
Pour la LIPS, sur toutes les questions susceptibles d’impacter le modèle de société partagé, il est impératif pour des concitoyens soucieux de coexistence pacifique et de progrès collectif de se parler, de se concerter.
C’est pourquoi, «fidèle aux idéaux de paix et de progrès qui ont toujours fondé sa démarche», la Ligue des Imams et Prédicateurs du Sénégal a pris l’initiative d’organiser un atelier pour échanger avec la plupart des acteurs intéressés par l’Interruption Volontaire de Grossesse (IVG), présentée sous le nom d’avortement médicalisé. «Cette question nous interpelle à plusieurs niveaux parce qu’étant liée à la fois à la vie humaine et à sa sacralité, à la famille dans sa globalité et parce qu’elle cristallise une opposition radicale de points de vue», relève-t-elle. Et c’est à l’issue des échanges avec l’ensemble des acteurs, que la Ligue, tenant compte de ses responsabilités, a publié cette déclaration qui se décline en huit (8) points. Après avoir fait part de son opposition en premier lieu, la LIPS «considère l’évocation du viol et de l’inceste dans l’argumentaire des pro avortements comme une stratégie d’étape et que l’objectif in fine est de légaliser sans restriction l’IVG, comme vient de le faire un pays de la sous-région. Elle demande la mise en application des textes qui punissent de manière sévère les auteurs de viol et d’inceste et appelle à une prise en charge adéquate des victimes; Demande à nos partenaires au développement d’œuvrer dans le respect des croyances, traditions et réalités socio-culturelles auxquelles nos populations sont fortement attachées, pour nous éviter des oppositions internes».
Enumérant toujours ses attentes, la LIPS «Exige de l’État et des populations le renforcement de la protection de la femme, tout en protégeant les plus jeunes contre la permissivité et les comportements sexuels déviants qui constituent souvent la cause principale des grossesses non désirées ; Demande à l’État du Sénégal de rapporter la loi de ratification sur le Protocole de Maputo ou d’émettre des réserves sérieuses sur les points du Protocole en déphasage avec nos réalités socioreligieuses, à l’exemple des articles 6 et 14… », entre autres recommandations. Enfin, «la LIPS fait une motion spéciale de remerciements et de félicitations au Khalife Général des Tidianes Serigne, Babacar Sy Mansour, et à travers lui tous les Khalifes généraux du Sénégal, à l’Église catholique et à tous les autres responsables religieux pour leurs positions courageuses et déclarées contre l’Interruption Volontaire de Grossesse ».