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En cette période de froid, des vendeurs de friperie spécialement orientés vers la commercialisation de vestes, «pulls over», «par terre» constituent la grande attraction. Echangés entre 1000 et 300 F Cfa ou parfois moins, c'est selon, les prix sont à la portée de toutes les bourses. Aussi bien les vendeurs qui se frottent les mains que les clients, chacun y trouve son compte. Un tour au rond-point de Petersen, un marché très fréquenté par des Dakarois permet d'apprécier.
Il est 16h30mn à la commune de Dakar Plateau. En cet après midi très glacial, le rond-point Petersen est noir de monde. Marchands ambulants, tabliers, clients, et voitures se disputent l’espace. Difficile de se frayer un chemin en ce moment. L’ambiance qui y règne, impose à tous, y compris les piétons, la conduite à tenir, comment se déplacer. Klaxons de voitures, grondements de moteurs, mêlés aux cris des commerçants amplifiés par des mégaphones, constituent, entre autres concerts qui polluent l’atmosphère. Des vendeurs de friperie hèlent par-ci et par-là, dans le seul but d’attirer les clients. Les divers produits et matériels proposés sont de toutes les bourses. En cette période de froid, vestes, «pulls over», constituent la grande attraction. En général, toutes les couches de la population y trouvent leur compte. Chaque vendeur y va de ses astuces pour montrer qu’il vend le moins cher. Derrière nous, un vendeur crie, en lançant ces mots: «veste à 300 F Cfa. Je ne suis pas entrain de vendre, mais de distribuer gratuitement ma marchandise. Donc, venez prendre ce qui vous appartient…».
A l’instant même, un autre vendeur, à la voix grave, attire notre attention. «500 F Cfa seulement pour une veste de marque, et une protection parfaite contre le froid, ne vous le faites pas dire deux fois», s’est-t-il exclamé. Nous nous approchons d’un vendeur, mais il refuse de parler. Nous nous tournons vers les acheteurs, mais c’est peine perdu : ils sont tous concentrés sur leurs objectifs. Chacun essaye de trouver une veste qui lui convient. Ils soulèvent, examinent et le reposent. Cet exercice est répété à plusieurs reprises.
Le vendeur entre dans la danse pour leur faciliter la tache. Il introduit ses mains sous le «tas» de friperie pour remonter les vestes cachées en surface, pour les rendre visibles. Parfois, il fait des suggestions aux clients: «Celle-là est très belle, à ta place, je ne partirai pas sans elle», incite le vendeur. Le client y jette un coup d’œil, et répond: «Non ! C’est trop grand, en plus la couleur ne me plait pas».
Nous avançons vers un autre vendeur qui accepte de se confier. «Ce je gagne par jour dépend de plusieurs paramètres, notamment le climat. Quand il fait très froid comme en ce moment, les vestes se vendent comme de petits pains. De ce fait, je gagne 10000 à 17 000 F Cfa par jour», a-t-il révélé. Les prix dépendent aussi du temps d’écoulement de la «ballotte» de friperie, c’est-à-dire: le premier jour du démarrage d’un nouveau lot, la veste est vendue à 1000 F Cfa l’unité. Deux jours plus tard, après amortissement, le prix est revu à la baisse, et elle est «bradée» à 300 F Cfa pour épuiser rapidement le stock.Dans la liste des clients, se trouve des fonctionnaires, des étudiants, etc. Les plus réguliers sont les tailleurs. Ils achètent les vestes, les retouchent et les retaillent pour les revendre aux filles. Les revendeurs aussi viennent acheter, pour ensuite les revendre à un prix dix fois plus cher.
Modou, est un client, il nous interpelle par ces mots: «venez, je suis le seul capable de vous donner tout ce dont vous avez besoin comme information sur la friperie. Je fréquente ce marché il y a de cela cinq ans. Donc je ne parlerai pas pour vous faire plaisir mais, au contraire, je parlerai en connaissance de cause», a-t-il confié. D’ailleurs, il vient juste d’acheter une très belle veste de couleur bleu de nuit à 500 F Cfa.
A l’image de notre interlocuteur, un autre habitué des lieux vient d’acheter deux vestes au prix de 500 F Cfa parce que le vendeur lui a fait une remise de cent francs qui lui permettra de payer le ticket du bus pour rentrer chez-lui. Malgré ce prix dérisoire, il pense que «ces vestes sont de même qualité que celles qu’ont vend dans les soi-disant grandes boutiques de marque. Je vais les amener au «pressing» de mon quartier. Après lavage, quand je les porterai, tout le monde au bureau me demandera où est-ce que j’ai acheté mes vestes? Même ceux qui portent les vestes achetées à 150 000 F Cfa, trouvent les miennes plus belles», renchérit-il.
A quelques encablures, El Hadji, un instituteur dans une école privée, cherche depuis à peine 10 mn une veste pour l’offrir à un ami vendeur de portable qui lui en demande sans cesse. Pourtant avec la crise économique actuelle, il ne dispose pas d’assez de ressources financières pour se payer une veste neuve dans une boutique. C’est pourquoi il a recours à la friperie où il espère trouver une très belle veste pour satisfaire son ami. Tout à coup son téléphone sonne. Au bout du fil, l’ami. El Hadji peut promettre: «tu auras ta veste, mais sans le pantalon. Donc, c’est bon».
Certains clients marchandent, dans le but de casser le prix à 250 F Cfa. Attitude que des vendeurs qualifient d’inconscience. «Comment osez-vous me proposer ce prix pour cette veste de marque? Vraiment dans ce pays, les gens aiment la facilité», s‘indigne un vendeur.SOURCE: http://www.sudonline.sn/se-tirer-a-quatre-epingles-avec-300-f-cfa_a_17598.html
MARCHE DE LA FRIPERIE EN CETTE PÉRIODE DE FROID Se «tirer à quatre épingles» avec 300 F Cfa
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