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Les violences conjugales continuent d'être une réalité au Sénégal, en dépit des nombreuses actions menées par les Ong et associations de défense des droits des femmes et des enfants. Malgré les nombreuses actions des autorités étatiques et civiles pour juguler voire enrayer ce fléau au Sénégal on note en ce moment une recrudescence de la violence conjugale à Dakar.
En dépit des instruments nationaux et internationaux de protection de la femme, les violences en leur encontre gagnent en intensité au Sénégal. Présentes dans toutes les couches de la société, elles occasionnent de profondes souffrances que vivent les victimes souvent dans un silence qui finit par les détruire. Elles ont pour noms : agressions physiques ou sexuelles, violences psychologiques ou émotionnelles. Mais celles qui sont plus fréquentes au Sénégal et dont les gens parlent le moins, sont les violences économiques.
Selon les associations de lutte contre les violences faites aux femmes, c’est l’environnement socioculturel dans lequel nous évoluons qui explique l’importance des cas de violences à l’égard des femmes. « En effet la société africaine en général et sénégalaise en particulier étant une société patriarcale, c'est-à-dire fondée sur la prédominance de l’homme sur la femme, légitime le droit pour les hommes d’être violents envers les femmes. Cela explique la tolérance de la violence masculine », souligne Amy Sakho , coordinatrice de la boutique de droit de Pikine et chargée de la communication de l’association des femmes juristes du Sénégal.
Selon elle, certaines violences sont favorisées essentiellement par l’éducation traditionnelle. « Au Sénégal on fait croire à la femme qu’elle doit être sous la domination de son mari et se soumettre totalement à lui si elle veut faire de bons enfants dans l’avenir », fait-elle remarquer.
La féminisation de la pauvreté également est un facteur de cause de violence surtout économique. « Il y a la pauvreté car beaucoup de femmes victimes de violences conjugales, si tu leur dit de demander le divorce, elles refusent parce qu’elles n’ont pas des moyens de survivre après le divorce. Elles préfèrent rester dans leur ménage et subir puisqu’elles n’ont où aller. Donc la pauvreté fait partie des facteurs les plus déterminant des violence conjugales », indique-t-elle.
D’après les études réalisées à ce sujet, les violences économiques et verbales sont les formes de violences conjugales les plus fréquentes au Sénégal.
«La plupart des femmes subissent souvent des injures graves de la part de leur mari. C’est ce qu’on appelle les violences verbales. Elles sont nombreuses et il est très difficile pour une femme de le prouver ce genre de violence », dit-elle. Et de préciser ; « par exemple une femme nous a confié qu’à chaque fois qu’elle se déshabillait devant son mari celui-ci lui jette à la figure : «je ne sens pas que c’est une femme qui est devant moi avec tes seins tombant et pas frais. Nous avons eu aussi la visite d’une autre femme que le mari bat toujours devant ses enfants et en la frappant il enlève son pagne ».
50% des divorces sont le fait des violences économiques.
D’après l’Association des femmes juristes, 50 % des cas de divorce qui atterrissent chez elles ont pour cause la violence économique.
De l’avis d’Amy Sakho, cette forme de violence se manifeste entres autres par le refus de l’homme d’assurer les charges du ménage, l’abandon de famille. Ce qui fait dire qu’il existe une forte corrélation entre les violences conjugales et le divorce puisque la conséquence de ces violences est le divorce.
229 cas de violences conjugales entre 2008 et 2012
Selon le Rapport du comité national de lutte contre les violences faites aux femmes publié en 2012, "entre 2008 et 2012 à Dakar on a enregistré 249 cas de violences faites aux femmes dont 229 sont des violences conjugales, 26 % de coups et blessures, 58 % de violences sexuelles".
Entre 2008 et 2012 la boutique de droit de la Médina a comptabilisé 3422 cas de violences conjugales
En l’espace de deux mois, la boutique de droit de Pikine a enregistré 32 cas de violences conjugales dont 15 cas de violences économiques soldés par un divorce.
Réseau Siggil Jiggen, une association que se charge de l’accueil de l’orientation d’appui aux femmes victimes de violences a enregistré en 2013, 52 cas de violences conjugales à Dakar et sa banlieue
Le non application des textes
Juridiquement il existe au Sénégal des tests qui protègent les femmes des viols, violences et autres formes de maltraitance mais c’est l’application pose problème. Pourtant il existe des conventions qui protègent le droit des femmes comme le protocole de Maputo que le Sénégal a ratifié mais n’applique toujours pas.
Sous ce rapport, les associations de lutte contre les violences faites aux femmes exhortent les autorités à appliquer ces textes qui dorment dans les tiroirs.
«Nous demandons que les droits des femmes soient respectés, que le Sénégal essaye d’harmoniser les textes qui protègent les femmes », a lancé Mme Sakho avant d’ajouter; «il faut surtout que les femmes apprennent à dénoncer les cas de violences parce que pour condamner il faut dénoncer. Nous encourageons aussi les femmes victimes de violences à aller jusqu’au bout de la procédure».
SOURCE/: http://www.sudonline.sn/un-mal-qui-detruit-les-femmes-a-petit-feu_a_17856.html