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La mendicité est de plus en plus usurpée par des étrangers au milieu De plus en plus, jeunes filles et même moins jeunes sillonnent les rues pour mendier. Un phénomène nouveau qui cache mal certaines pratiques. La mendicité des filles et femmes adultes sans handicap apparent est devenue un phénomène de mode à Dakar. Partout, dans la capitale, elles sillonnent les rues à la recherche de pitance. Rien de nouveau dans la forme, mais le fond regorge des secrets difficiles à cerner. Autrefois, le mendiant était un indigent ou une personne victime d’un handicap. Les mosquées, les lieux publics étaient leur destination privilégiée.
Aujourd’hui, la tendance est tout autre. Il n’est, en effet, pas rare de nos jours de voir des vieilles femmes habillées en grand boubou ou encore de belles jeunes filles, sans handicap apparent, quémander des pièces de 100 francs ou 200 francs. Ce, pour, disent-elles, assurer le transport retour. Seulement, à la grande surprise du passant qui remet son «aumône», il croise les mêmes qui en redemandent sans se rendre compte. Sous prétexte d’un vécu précaire, beaucoup de jeunes filles passent ainsi toute la journée à rôder en différents endroits de la ville pour demander de l’aumône à des centaines de milliers de passants. Elles le font de telle sorte que les bienfaiteurs se sentent dans une situation de gêne.
Ainsi, tous les moyens sont bons pour gruger d’honnêtes citoyens au cœur d’or. Il est 11 heures à Pikine sur la route de Tally Bou bess. Un endroit bien fréquenté à cause de sa proximité avec les différents marchés de ce quartier populaire de Dakar. En jean bleu ciel assorti d’un body de même couleur, Ndèye Fatou, la trentaine, ne comprend pas le comportement de ces jeunes filles et vieilles femmes qui pullulent dans les quartiers de la capitale. «Personnellement, je ne donne pas», dit-elle. Et pour cause, elle révèle qu’elle sait ce qui se cache derrière ces demandes. Ces jeunes filles et femmes n’opèrent souvent pas dans leurs quartiers. Elles opèrent loin des regards indiscrets de leur voisinage immédiat pour se retrouver dans des quartiers dont elles restent des inconnues. Très souvent, elles s’activent dans les quartiers populeux de Dakar auprès des marchés ou des places publiques.
Pour Ndèye Fatou, pas besoin de chercher à comprendre ce phénomène. Car selon elle, c’est maintenant à la mode. «Hier encore je me suis fait aborder par ces filles au même motif du transport ou du diner», témoigne-t-elle. Prostitution déguisée Ces filles ne font pas que quémander. Elles proposent aussi des services supplémentaires qui n’ont de secret pour personne. Le jeune Ibou, vendeur de cartes téléphoniques, retrouvé à Pikine témoigne. «Moi, je vends des cartes de recharge téléphoniques jusqu’à des heures tardives de la nuit. Et, je suis témoin de certaines choses qui se passent sous mes yeux», a-t-il dit. Ainsi, pour Ibou, ces filles sont toutes des prostituées d’un genre nouveau puisqu’elles ont choisi d’opérer dans des lieux autres que les bars. «Moi-même, il m’est arrivé de me faire draguer par ces filles. Elles ont plusieurs fois essayé de me faire des propositions indécentes en contrepartie d’une carte de recharge de 1 000 francs», confie Ibou. Allant plus loin, notre jeune revendeur relate avoir des amis qui ont eu des relations sexuelles avec ces filles à plusieurs reprises. Une relation charnelle monnayée avec la modique somme de 1 000 francs Cfa. Abondant dans le même sens, Khady Niang soutient que le phénomène devient de plus en plus flagrant dans la société sénégalaise. Non sans préciser que la plupart du temps, les jeunes filles et les vieilles femmes choisissent la nuit pour opérer.
Les jeunes filles ne sont pas les seules à investir ce milieu du vice. Elles partagent l’espace avec des femmes d’un âge mûr. Leurs stratagèmes sont, cependant, différents de ceux des plus jeunes. Habillés en «Hadja», elles attirent le respect. Seulement, d’après des témoins, c’est seulement pour masquer leur activité illicite. Leurs lieux de prédilection sont les places publiques, mais aussi, d’autres endroits très fréquentés comme les boutiques très prisées dans les quartiers. Elles s’arrêtent devant une boutique pour demander de l’aide aux acheteurs. Ce qu’elles demandent, c’est d’abord, l’argent ensuite de quoi manger. Un marchandage qui se termine souvent loin des regards indiscrets.
source: http://www.walf-groupe.com/actualites/societe/705-le-nouveau-visage-de-la-mendicite