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Dans cet entretien, le recteur de l’Université de Thiès, Pr Baydallaye Kane, trace les grandes lignes pour booster l’agriculture. Professeur, pouvez-vous revenir sur les raisons fondamentales de ces journées scientifiques, sportives et culturelles de l’Université de Thiès ainsi que sur le choix du thème ?
Le thème que nous avons choisi cette année c’est «Agriculture et sécurité alimentaire : enjeux et perspectives pour le Sénégal». Pourquoi le choix d’un tel thème ? Il y a au moins deux raisons. La première est que de l’aveu général, l’agriculture est au sens générique du terme la production animale, la production végétale, le foncier, la gestion et la maîtrise de l’eau.
Donc, tout le monde est d’accord, l’agriculture est la voie obligée si nous voulons que notre pays émerge. La preuve est que le premier pilier du Plan Sénégal émergent (Pse) a consacré une place de choix à l’agriculture comme axe priori- taire. La deuxième raison, il faut le souligner, c’est que l’Université de Thiès est le berceau des études agronomiques au Sénégal.
Aujourd’hui, tous les Sénégalais qui ont parlé en tant que techniciens à travers les différentes communications, qu’ils soient du ministère, de l’Isra, de l’Ita, des structures de recherches et de formation sont des gens qui sont issus de l’Isfar ou de l’Ensa à quelques exceptions près.
C’est pour cette raison que l’un dans l’autre, nous avons décidé de rendre à César ce qui appartient à César, c’est de commencer par l’agriculture compte tenu de son importance et du rôle fondamental que l’Université de Thiès, par ses anciennes structures, peut jouer dans la formation et la recherche.
Pas seulement pour former des cadres sénégalais, mais également des cadres africains de l’espace francophone. Ça c’est l’enjeu.
Pourquoi avoir choisi de tenir ces journées à la Promenade des Thiéssois ?
Nous avons choisi la Promenade des Thiéssois parce que, voyez- vous, pendant longtemps l’université a eu comme propension à vivre en vase clos. Les gens s’enferment, font leurs recherches, il y a des résultats et personne n’est au courant de ce qui se fait.
Tout le monde est d’accord aujourd’hui qu’au plan mondial, l’université doit comprendre qu’elle est l’émanation de la société et elle ne peut être pertinente que lorsqu’elle répond aux besoins de la société. Quand on parle de recherche, c’est un mot qui peut sonner technique et compliqué, mais la recherche est quelque chose de simple.
C’est-à- dire que la société a des problèmes, il faut savoir bien poser les problèmes et chercher les solutions pertinentes pour résoudre ces problèmes. C’est pour cette raison que l’objectif ultime est d’assurer à terme le bien-être du plus grand nombre.
Justement c’est là où réside le problème parce que ceux qui sont au niveau du Conseil national de concertation et de coopération des ruraux (Cncr) manquent d’encadrement et vous qui êtes en train de former les spécialistes, comment allez-vous faire le link pour que véritablement cette université puisse servir au niveau de la base, c’est-à-dire les acteurs de l’agriculture ?
Oui, si vous regardez bien le programme de ces journées, le format tel qu’on l’a conçu implique tous les acteurs. Quand on dit les acteurs, vous avez des gens dont le focus est la formation dans les structures de formation. Nous avons des structures de recherche. Vous avez entendu les experts de l’Institut de technologie alimentaire (Ita), de l’Institut sénégalais de recherches agricoles (Isra) et d’autres vont intervenir.
Mais parmi les participants, nous avons des producteurs, des gens du domaine de la transformation. Fort heureusement, nous avons la chance. Au niveau de l’Etat, il y a eu une très claire perception de la dynamique à développer. Si je prends un organisme comme l’Agence nationale de conseil agricole et rural (Ancar), c’est qu’aujourd’hui les gens ont compris qu’il faut le conseil.
Quand on parle du conseil rural, du conseil agricole c’est qu’il faut qu’il y ait un link, un pont entre ceux qui font la recherche et ceux qui sont sur le terrain. Un des intervenants a dit quelque chose de particulièrement intéressant.
Si on veut améliorer la production agricole et que les chercheurs parviennent à obtenir de bons résultats comme c’est le cas aujourd’hui, aussi bien dans l’amélioration des semences que dans les autres aspects, si ce savoir-là et ce savoir- faire ne sont pas transférés sur le terrain auprès des paysans, des agriculteurs qui sont vraiment ceux qui produisent les richesses, on ne parviendra pas à atteindre les objectifs parce que ce sont eux qui sont sur le terrain.
C’est cela qui va nous permettre d’atteindre l’autosuffisance et d’aller au-delà, en vendant ailleurs nos produits.
SOURCE :http://www.seneplus.com/article/l%E2%80%99universit%C3%A9-ne-peut-%C3%AAtre-pertinente-que-lorsqu%E2%80%99elle-r%C3%A9pond-aux-besoins-de-la-soci%C3%A9t%C3%A9
« L’université ne peut être pertinente que lorsqu’elle répond aux besoins de la société » PR Baydallaye Kane, recteur de l’université de Thiès
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