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Le Sénégal, à l’instar du reste du monde, a célébré le 30 juillet, la Journée mondiale contre la traite des êtres humains, organisée par l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime (UNODC) en collaboration avec la Cellule nationale de lutte contre la traite des personnes en particulier des femmes et des enfants. Cette forme moderne d’esclavage, sous forme de mendicité, de travaux domestiques ainsi que d’exploitation dans les mines, s’accentue au Sénégal, en dépit des diverses interventions menées pour contre carrer le fléau.
La traite des êtres humains, considérée comme une forme moderne d’esclavage, constitue une sérieuse violation des droits humains. A ce titre, elle est considérée comme un crime grave par la communauté internationale qui en prend de plus en plus la pleine mesure. Un phénomène qui prend des proportions inquiétantes dans la région de l’Afrique de l’Ouest et du Centre. Selon Pierre Lapaque, Représentant régional du Bureau pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre de l’Office des Nations unies contre la drogue et le Crime (UNODC), «la mendicité des enfants, l’emploi domestique, l’exploitation dans les mines, voila les problèmes qui touchent principalement le Sénégal». A l’en croire, «la dernière cartographie qu’on a fait dans les 4 grands départements qui entourent Dakar, montre que nous avons 50.000 enfants qui sont dans les écoles coraniques, dont 30.000 enfants mendient entre 1h et 5h de temps par jour».
Lui emboitant le pas, Mamadou Wone, Coordinateur de la Plateforme pour la protection et la promotion des droits humains au Sénégal, a estimé que le phénomène de la traite «est vraiment une problématique chronique au Sénégal». Pire, il a indiqué que les études montrent «qu’il y a une tendance de développement de ce phénomène des enfants mendiants dans les rues des principales villes du Sénégal». Ceci, en dépit des nombreuses interventions dans ce domaine, en termes de politiques publiques et de promotion de lois, a-t-il déploré.
Pour des assises de la mendicité des enfants au Sénégal
Pour ce faire, le «droit de l’hommiste» a trouvé qu’il devient plus qu’urgent d’attaquer, avec une puissance politique maximum, ce fléau, car la situation est très sérieuse, a-t-il laissé entendre. Ainsi, a-t-il estimé «qu’il faut tenir des assises sur la question de la mendicité des enfants, pour voire si les lois votées sont applicables ou non et aussi offrir des alternatives». Selon lui, si 90% des enfants mendiants proviennent des daaras, ce n’est pas seulement un problème de pauvreté, mais aussi une affaire de marginalisation d’un système éducatif. C’est ainsi qu’il a souligné qu’il est temps que l’école coranique, longtemps désocialisé au profit du système colonial, soit intégrée dans le système éducatif national.
Par ailleurs, Pierre Lapaque a informé «qu’il y a 22 millions de victimes de la traite d’êtres humains, chaque minute qui passe à travers le monde». Et de renchérir que «cela génère des profits d’environ 32 milliards de dollars». Un business très lucratif, qui, à l’en croire, «est le troisième crime le plus profitable après la drogue et le trafic d’armes au plan mondial». Poursuivant, il a indiqué que dans la région, entre un et un milliard et demi de victimes sont recensés pour une traite intra-nationale de plus de 80%.
La Traite des êtres humains, un business lucratif
D’où, selon lui, l’importance de cette journée consacrée à la lutte contre cette forme moderne d’esclavage qui connait des proportions inquiétantes. Cela, malgré les mesures prises sans relâche au niveau international, régional et même national. La journée du 30 juillet a proclamé Journée mondiale contre la traite des êtres humains par l’Assemblée générale dans sa résolution 68/192.
Pour lutter contre les enjeux néfastes de cette pratique dégradante sur la dignité humaine, l’UNODC, en collaboration avec ses partenaires locaux, est parvenu à sortir de la mendicité plus de 200 enfants. Pour autant, Pierre Lapaque a reconnu que «c’est une goûte d’eau bien sure». Toutefois, il a fait part de la détermination de l’UNODC à travailler avec les partenaires de la Cellule nationale pour mettre en place des structures appropriés, afin de mieux aider les daaras. Mieux, l’UNDC prévoit la sensibilisation des parlementaires pour l’adoption des lois anti-traite, le renforcement des capacités des agents d’application de la loi et des magistrats ainsi que la création de brigades spécialisées dans la lutte contre la traite.
Le Sénégal, toujours à la traine même après ratification
Pour rappel, le Sénégal a ratifié le Protocole de Palerme, puis adopté une loi, en 2005, notamment la loi n°2005-06 relative à la lutte contre la traite des personnes et pratiques assimilées et la protection des victimes. Mieux, il a mis en place une cellule de lutte contre la traite en 2011. En dépit de toutes ces initiatives, le fléau reste entier et la prévention de la traite des êtres humains, les droits des victimes, de même que la punition des auteurs de crime demeurent des chantiers ô combien urgents au Sénégal.
source:http://www.sudonline.sn/les-pires-formes-de-traite-des-etres-humains-au-senegal_a_20176.html
Mendicité des enfants, emploi domestique, exploitation dans les mines, etc. Les pires formes de traite des êtres humains au Sénégal
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