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C’est une promotion de 15 bonnes qui vient à l’assaut du marché après avoir bénéficié d’une formation au Centre d’écoute des jeunes filles domestiques. Cette professionnalisation leur permettra d’afficher certaines exigences dans leur cadre de travail où les conditions sont loin d’être reluisantes.
C’est un nouveau produit sur le marché de l’emploi sénégalais : La première promotion du Centre d’écoute des jeunes filles domestiques est sortie ce jeudi 31 juillet 2014. Ce sont 15 jeunes filles sénégalaises qui ont été formées en six mois, aux métiers du travail domestique.
La directrice du Centre, Fatoumata Bintou Yaffa Mangara, subjuguée par ce moment, revient sur la vocation de sa structure : «Nous voulons faire de ce centre un haut lieu d’acquisition du savoir-faire domestique. C’est ainsi qu’au cours d’une formation qui a duré six mois, nos pensionnaires ont pu acquérir un bloc de compétences en matière d’arts ménagers, d’économie familiale, d’initiation au code du travail, de déontologie et d’alphabétisation fonctionnelle.» Cette professionnalisation est une aubaine pour cette catégorie de travailleuses taillables et corvéables à outrance.
Assane Diop, ancien ministre du Travail et actuel conseiller du président de la République, a réaffirmé l’importance que l’Etat du Sénégal accorde au respect des droits de tous les travailleurs : «En tant qu’ancien directeur exécutif du Bureau international du travail, il me plait de souligner que le gouvernement du Sénégal a toujours montré beaucoup d’ouverture quant à la ratification de la Convention 189 adoptée par le Bit en juin 2011 à Genève et qui porte sur les travailleuses et les travailleurs domestiques. Aujourd’hui, je me réjouis d’entendre du représentant du ministre du Travail que tous les instruments nécessaires à cette ratification ont été transmis à cet effet au ministre des Affaires étrangères».
Inauguré en mai 2011, le Cejfd est une initiative de la Confédération des travailleurs du Sénégal appuyée par Pierre Sané, fonctionnaire à l’Unesco. La Cnts, par l’intermédiaire de son secrétaire général Mody Guiro, avait alors constaté un manque d’assistance à cette catégorie de travailleurs qui joue pourtant un rôle important dans la gestion des ménages, malgré la précarité de leurs conditions. Considérées comme des «bonnes à tout faire» les travailleuses domestiques participent activement au développement du pays et à la vie de la société en assurant la surveillance des enfants en l’absence de leurs mères parties au travail tôt le matin pour ne rentrer que tard le soir.
Par des envois périodiques d’argent à leurs parents, elles jouent un rôle économique et social non négligeable auprès de leurs familles restées au village. Mais, selon M. Guiro, leur niveau de scolarisation reste faible : Plus de 62,5 % d’entre elles n’ont pas dépassé le niveau du cours moyen. Issues en général de la campagne, elles se retrouvent en ville sans véritables moyens de subsistance et ignorent presque tout de la culture citadine. Elles sont ainsi confrontées à de multiples dangers.
Pour réduire les coûts d’hébergement, elles s’entassent dans de petites pièces. Même dans le cas où elles ont la chance de loger chez l’employeur, leurs conditions de vie ne sont pas autant meilleures. Peu qualifiées en général aux arts ménagers (linge, cuisine, nettoiement, allaitement par le biberon, etc.), elles peuvent perdre leur emploi après seulement quelques mois voire quelques jours d’exercice ou sont victimes d’injustice dans de nombreux cas : Travaux pénibles assimilables à de l’esclavage, salaire non perçu, grossesse, détérioration de matériel, etc. A tout cela s’ajoute le fait qu’à la moindre incartade, elles font l’objet de sévices corporels et sont parfois accusées de vol par l’employeuse malhonnête qui cherche à se soustraire ainsi au paiement du salaire échu. Cette grande précarité, d’après le secrétaire général de la Cnts, a mis le syndicat devant la responsabilité d’agir pour permettre à ces filles d’avoir un travail décent.
Formation qualifiante
Cependant, même s’il n’est pas question de tout accepter, la représentante de la Fondation Konrad Adenauer partenaire du Centre, conseille à ces premières diplômées, de ne pas être trop exigeantes. «Car, ajoute-t-elle, au Sénégal, dès qu’on a conscience d’un droit, on a tendance à en abuser en trop demandant.». Oumar Fall représentant le ministre du Travail Mansour Sy, après avoir rappelé la disponibilité du gouvernement à ratifier la Convention 189 de l’Oit, a préconisé le dialogue et un esprit coopératif entre travailleurs et employeurs. Aminata Diagne et Ndèye Diatou Lô deux récipiendaires visiblement très émues, disent être mieux outillées au Centre à accomplir le travail domestique avec plus de professionnalisme.
Par ailleurs, la présidente du comité des femmes travailleuses de la Cnts, Mme Mangara, n’a pas manqué de rappeler une préoccupation majeure du syndicat à savoir la prise en charge du secteur informel. Dans le domaine du travail domestique, il s’agit en priorité de l’application rigoureuse de la Convention 189 de l’Organisation internationale du travail et de la Recommandation 201 qui l’accompagne ; deux instruments juridiques qui protègent les travailleurs domestiques. Le Centre entend ainsi contribuer à l’amélioration des conditions d’existence et à la requalification professionnelle des jeunes filles domestiques. Il offre aussi des services tels que l’organisation de séminaires, la restauration et la préparation de cérémonies. De belles avancées.
Stagiaire
source:http://www.lequotidien.sn/index.php/societe/item/33673-premiere-formation-professionnelle-des-domestiques--une-si-bonne-cuv%C3%A9e
Sénégal - PREMIÈRE - Formation professionnelle des domestiques : Une si… bonne cuvée !
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