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Sénégal - Respect des droits de l’Homme : Amnesty international balance la CREI

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Sénégal

Le directeur exécutif d’Amnesty international est convaincu que Karim Wade, jugé par la Crei pour enrichissement illicite présumé, ne bénéficiera pas d’un procès équitable. Seydi Gassama demande, en outre, l’abrogation de l’article 80 utilisé comme une épée de Damoclès contre des «leaders politiques». 

La conviction d’Amnesty international (Ai) est immuable : Le procès de Karim Meïssa Wade et ses coprévenus attraits devant la Cour de répression de l’enrichissement illicite (Crei) ne pourrait être équitable. Le directeur exécutif de la section sénégalaise d’Ai, Seydi Gassama, a livré la position de son organisation lors de l’Assemblée générale de la Société internationale des droits de l’Homme (Sidh) tenue ce samedi.

 «Au-delà des questions de nullité, nous pensons que la cour qui est utilisée pour conduire la traque des biens mal acquis ne garantit pas un procès équitable», dit-il. En d’autres termes, le verdict est connu d’avance. «Par conséquent, il ne peut pas sortir de ces poursuites quelque chose d’acceptable pour les œuvres et droits humains et pour le droit international», a-t-il dit. Pour lui, «le droit international et l’ordre universellement accepté pour un procès équitable, et ses normes ne sont pas respectés par la Crei qui est une juridiction d’exception et qui renie le droit de toutes les personnes poursuivies». 

Ces remarques n’altèrent pas son adhésion à la traque des biens mal acquis. Le défenseur des droits de l’Homme pense néanmoins qu’il faut réformer la Crei «afin de la rendre conforme aux normes universellement acceptables pour un procès équitable». «Personne n’est contre le principe de la traque des biens mal acquis, mais nous sommes pour la reddition des comptes parce que ce pays a été pillé depuis l’indépendance par des politiciens», ahane-t-il.
Aujourd’hui, Seydi Gassama étouffe de colère. Il pense que «si le Sénégal n’a pas atteint le niveau qu’il aurait dû atteindre, c’est parce que les politiciens ont systématiquement pillé les deniers publics pour s’enrichir et enrichir leur entourage». Selon lui, la traque doit se poursuivre «dans le strict respect des droits des mis en cause pour garantir un procès équitable». Bouillonnant de rage, Seydi Gassama a du mal à avaler la décision de la Crei qui a refusé l’évacuation sanitaire de Bibo Bourgi, coprévenu de Karim Wade dans ce procès qui reprend ce matin. «Nous sommes très inquiets par rapport à cette décision. Nous estimons que les seules personnes qui peuvent donner un avis sont les médecins. Or, ceux commis par la Crei elle-même ont dit de façon très claire que Bibo Bourgi était malade et qu’il a besoin des soins à l’extérieur. Empêcher Bourgi à aller se soigner à l’extérieur revient à lui refuser d’accéder aux soins», braille-t-il.

Abrogation de l’article 80
Il laisse entrevoir déjà les conséquences de cette décision. «Si Bibo Bourgi décède aujourd’hui, la responsabilité de l’Etat est engagée», prévient Seydi Gassama. Il lance une dernière plaidoirie en demandant au chef de l’Etat de «sauver Bibo Bourgi en lui permettant d’avoir les soins dont il a besoin pour vivre». «On ne peut pas nous dire que s’il va en France, il échappe au procès. C’est faux. Il y a des accords d’extradition entre le Sénégal et la France. Il suffit de les invoquer pour qu’il revienne», argumente-t-il. Avant de demander aux procureurs et aux juges de la Crei d’entendre raison. «C’est une vie humaine qui est en danger. Et pour rien au monde on ne doit mettre cette vie en péril à cause d’un procès même s’il porte des enjeux de plusieurs milliards», alerte M. Gassama. 
Par ailleurs, le responsable d’Ai est complètement bouleversé par l’application de l’article 80 pour mettre des citoyens en prison. La position du directeur d’Amnesty international est tranchée. «Nous pensons que l’article 80 doit disparaître. En France, il a disparu parce qu’il ne correspond plus aux exigences d’une démocratie moderne, au contexte de l’information dans la société où nous sommes», a-t-il indiqué. «C’est un article qui, la plupart, envoie des leaders politiques, des anciens ministres, des responsables de parti politique et des personnalités en prison», dénonce-t-il en référence à l’emprisonnement de Samuel pour offense au chef de l’Etat. «Nous demandons à ce qu’il soit supprimé et que le Président, comme tous les autres citoyens, soit protégé par le délit de diffamation et le délit d’injures publiques», conseille-t-il. «Ces deux délits suffisent pour protéger le président de la République. Car il pense que le respect ne s’acquiert pas par des lois et par la répression, mais par l’éthique, le comportement et la pratique vertueuse de la gouvernance», ajoute-t-il. 

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source:http://www.lequotidien.sn/index.php/component/k2/item/34359-respect-des-droits-de-l%E2%80%99homme--amnesty-international-balance-la-crei