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Sam, Nov

Dr Papa Abdoulaye SECK répondant à la dictature de ceux qui ne savent pas: «l’option de créer en 2017 l’autosuffisance en riz, n’est pas un choix fortuit, c’est une contrainte!»

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économieBeaucoup d’investissements ont été consentis dans le secteur agricole de notre pays. Mais nous devons reconnaître qu’il n’y a pas eu une efficacité et une efficience de l’investissement public dans le secteur agricole sénégalais. Et si aujourd’hui, la part de l’Agriculture dans le PIB tourne autour de 7.1 ou 7.2, cela confirme éloquemment que nous sommes encore loin d’une émergence économique et sociale tiré par un secteur agricole dynamique.

Les raisons sont multiples. Il nous faut ensemble, essayer d’apporter des réponses à ces préoccupations. Dans ce secteur, il y a beaucoup de clans, beaucoup de factions qui existent depuis l’indépendance. Ces clans et ses factions ont leur cadre, il faut le dire, ils ont leurs journaux, leurs télévisions, et ils mènent une dictature sur l’ensemble des filières agricoles de notre pays. C’est ça la réalité!

 

 

Et nous avons besoin du soutien des députés pour casser ces clans, ces factions et ces lobbies qui sont des facteurs qui ne sont pas de nature à favoriser l’émergence de notre agriculture. Il y a aussi des dictatures qui sont exercées, généralement, par ceux qui ne savent pas…

Aimer mal son pays, c’est penser que son pays n’a pas le droit au développement         

Il y a aussi ceux qui aiment mal leur pays. Il faut le dire. Aimer mal son pays, c’est penser que son pays n’a pas le droit au développement, au progrès en passant par son agriculture. C’est ça, aimer mal un pays. Nous, nous avons la conviction forte. Bien aimer son pays, c’est de se dire que ce que d’autres ont fait nous sommes en mesure de le faire et de se donner les moyens de le faire.

Il y a au chapitre des facteurs bloquants de notre agriculture, un personnel qui est insuffisant et de surcroît pas suffisamment motivé. Les salaires dans ce département ministériel sont extrêmement bas. Mais nous avons l’espoir qu’on pourra trouver des solutions parce que le Président de la République a pris la décision de faire faire une étude pour que nous puissions remettre sur les rails notre administration qui est aujourd’hui désarticulée, où principalement ceux qui ont les gros salaires sont ceux qui peuvent être dans la rue.

Et ces braves hommes et femmes, qui sont derrière moi (les membres du département de l’Agriculture), n’ont pas cette culture d’être dans la rue. Il faut vraiment que justice soit faite et qu’on puisse les mettre dans d’excellentes conditions pour que l’agriculture de notre pays puisse avancer.

Après cette digression je voudrais maintenant répondre à quelques interrogations en commençant par le riz.

C’est avec la déclaration de politique générale de Mme Aminata Touré qu’on a avancé pour la première fois l’objectif d’atteindre l’autosuffisance rizicole en 2017. Donc, elle est vieille cette chanson. Elle ne date pas de la tournée économique du Président de la République, dans la région nord du pays.

Je dois dire que ceux qui, aujourd’hui, sont en train d’avancer l’idée selon laquelle, on ne peut pas atteindre l’autosuffisance, parce que compte tenu des statistiques, il faudrait multiplier la production agricole actuelle par 4 d’ici 2017; ces personnes ne sont pas au courant de ce qui se passe à travers le monde. Et, il faudrait qu’on leur donne des explications.

La Côte d’Ivoire veut atteindre l’autosuffisance en 2016 en produisant 1 900 000 tonnes de riz blanc. Nous, nous voulons produire 1 080 000 tonnes de riz blanc; presque le double. La Cote d’Ivoire veut aussi atteindre l’autosuffisance avec surplus en 2020 en produisant 2, 1 millions de tonnes de riz blanc. La Côte d’Ivoire, pour atteindre ses objectifs, d’ici 2016 doit multiplier par 4, 25 son niveau actuel.

Donc quand les sénégalais, qui se disent des spécialistes, sont en train de me dire que ce que nous disons est utopique, il faudrait alors qu’il généralise leurs critiques s’adressant aussi à la Côte d’Ivoire.

En Gambie, le Président Yaya Jammeh a décidé l’arrêt des importations à partir de 2015. Le coefficient multiplicateur pour que la Gambie puisse atteindre l’autosuffisance en 2016, c’est que la production actuelle doit être multipliée par 7,72.

Et, on est en train de me dire dans ce pays qu’un coefficient multiplicateur de 4 est un facteur bloquant. Et c’est l'élément explicatif pour dire que c’est impossible. Il faut qu’ils interrogent l’histoire. C’est ce que j’appelais tantôt la dictature de ceux qui ne savent pas et nous imposent leur point de vue et que devons collectivement refuser.

Si vous prenez le cas du Nigéria, c’est l’autosuffisance en 2017 - 2018. La production actuelle devra être multipliée par 4, au moins. Rwanda, c’est pour 2015, la production est à multiplier par 1.55. Pour Madagascar, c’est une production qui serait multipliée par 3.

C’est dire donc, que les sénégalais et les sénégalaises qui sont en train, aujourd’hui, de nous dire que l’autosuffisance est impossible parce qu’on doit faire un bond important avec un coefficient multiplicateur de 4 sont en déconnexion avec ce qui se passe à travers le monde. Et, ils sont en train de sous-estimer les intelligences des sénégalais et des sénégalaises.

La tendance actuelle au niveau mondial, c’est de tout faire pour se nourrir sur une base endogène     

Pour quoi ? On sait parce qu’on l’a pratiqué, que les savants du monde, aujourd’hui, sont d’accord pour dire que l’Asie va être un continent importateur net de riz. C’est connu! Et ces mêmes savants disent que l’Asie va être un continent importateur net de riz vers 2020. Le monde peut connaitre une crise rizicole profonde à partir de 2020.

Et, en le disant monsieur le président (il s’agit de Cheikh SECK, président de la Commission Développement et Aménagement du territoire), on n'est jamais prophète chez soi, mais je pense que je dois être écouté. Je suis le premier chercheur au monde à avoir prédit la crise rizicole de 2008. C’est vérifiable dans le site de l’Académie Mondial des Sciences. C’est dire donc, qu’on parle de choses qu’on maîtrise. Nous allons vers une autre crise.

Alors, ces sénégalais qui veulent que nous continuons de dépendre des importations; mais est-ce qu’ils ont suffisamment supposé un déficit en riz ou un manque de riz lié effectivement à la turbulence du marché international. Ça va créer des émeutes.

Donc, l’option de créer l’autosuffisance en riz, en 2017, n’est pas un choix fortuit, c’est une contrainte. C’est ça qu’on dit. C’est une contrainte incontournable. Il faut qu’on y aille ou qu’on manque de riz ; parce que si vous prenez le cas de l’Asie, c’est 77% des exportations de riz. Mais si l’Asie commence à importer, la Chine entre en jeu, ne serait-ce reste qu’avec 5% à importer, c’est toute la part de l’Afrique en matière d’importation que les chinois vont prendre.

Alors, chers amis on n’a pas de choix. Si le Président Macky SALL n’avait pas déclaré que nous voulons être autosuffisants en 2017, on devait collectivement lui dire que nous devons être autosuffisants. Il n’y a pas de choix! Soyons ensemble pour trouver des solutions à ces interrogations présentes, au lieu de dire ce n’est pas possible. Moi, je dois dire haut et fort, ici (à l’Assemblée nationale) que j’ai lu ce qu’on dit dans la presse. «Ça, ce n’est pas possible, le bond est important». J’ai démontré que c’est faux ; à travers le monde, ce n’est pas ce qui se fait…

Nous ne devons pas être les derniers de la classe en ce qui concerne l’autosuffisance rizicole. Et nous avons une stratégie!     

source:http://www.dakaractu.com/Dr-Papa-Abdoulaye-SECK-repondant-a-la-dictature-de-ceux-qui-ne-savent-pas-l-option-de-creer-en-2017-l-autosuffisance-en_a78125.html