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En ces moments où la modernisation des daaras divise les acteurs de l’enseignement du Saint Coran, les conditions de vie des pensionnaires de ces lieux d’apprentissage méritent une attention. Le rapport de Human Rights Watch, publié en mars dernier, dresse un sévère réquisitoire sur le vécu de ces gamins qui sillonnent chaque jour les artères des grands centres urbains à la quête de pitance. Retour sur quelques passages.
Human Rights Watch, dans son rapport publié en mars en 2014, indique qu’une visite de 25 écoles coraniques, entre octobre 2013 et janvier 2014, dans des villes comme St-Louis et Dakar, lui ont permis de se rendre compte des difficiles conditions de vies des enfants-talibés. Ainsi signale-t-il, que dans la ville de St-Louis, deux écoles coraniques visitées sont situées à une dizaine de mètres d’une décharge publique jonchée de carcasses d’animaux, de pièces d’automobiles usées et d’ordures calcinées. La source relève que certains des garçons qui y vivent n’ont pas plus de 7 ans.
L’Ong fait un constat similaire lors de son passage dans la banlieue dakaroise. A Guédiawaye, au moins 150 jeunes garçons dont certains à peine 6 ans dorment dans un bâtiment en béton abandonné sans eau ni électricité. Human Rights Watch révèle également, avoir visité en janvier 2014 une école coranique à Golf Sud, que plus de 150 enfants venant de la Guinée-Bissau y vivent dans un bâtiment inachevé, s’entassant la nuit à 20 ou 30 par pièce. La source indique que le maitre des lieux vit dans une maison différente du lieu d’habitation des enfants, confiant ainsi la garde à des élèves adolescents âgés d’une vingtaine d’année.
En 2014, l’Ong déclare être tombé sur un petit daara d’à peine 5 mètres d’où 25 garçons étaient entassés. Les plus âgés ont tracé des lignes sur le sol que les plus jeunes ne doivent pas franchir. Cette répartition de l’espace donne aux plus âgés le privilège de dormir confortablement au mépris du repos des mômes obligés de s’entasser.
La maltraitance liée à la mendicité
Dans le compte rendu de ses visites, l’Ong rapporte les confessions d’un militant qui fournit des soins médicaux aux garçons des daaras à St-Louis: «beaucoup d’enfants qui viennent ici pour des soins ont la peau complètement en déphase, avec des ascarides, des poux. Les enfants ont souvent la gale», a-t-il déclaré.
Le rapport souligne que les enfants passent, en moyenne, au moins 6 heures dans la rue à la recherche d’argent, les sommes requises par le maitre pour «payer» leur enseignant. «Nous nous réveillons à 7h du matin pour aller mendier dans la rue. Au retour nous donnons 25 F Cfa et 500 kg de riz au maitre. Après on apprend jusqu’à 10h avant de retourner mendier jusqu’à 15h. A la fin de la journée nous donnons 200 F Cfa. Si la somme n’est pas complète, on verse le reliquat le lendemain», explique un enfant de 10 ans interrogée en janvier 2014.
Guinée-Bissau, le pourvoyeur d’enfants-talibés
La cartographie de la mendicité dressée par Human Rights Watch dans son rapport de mars 2014 fait de la Guinée-Bissau, le principal pourvoyeur d’enfants mendiants de Dakar. La document précise que les enfants quittent les villes de Bafata et Gabù, passent par divers itinéraires avant d’atterrir dans la capital sénégalaise ou les autres villes. Les enfants de la région de Matam se déplacent également vers St-Louis.
source:http://www.sudonline.sn/le-quotidien-difficile-des-enfants-talibes_a_22661.html