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Il est ressorti de la cartographie des écoles coraniques de la région de Dakar publiée hier, mardi 20 janvier par la cellule nationale de lutte contre la traite des personnes en particulier des femmes et des enfants (Cnlpt), que 30160 enfants sur les 54837 que compte les 1006 daaras de la région sont des mendiants. Le rapport indique par ailleurs que le département de Dakar totalise le plus grand nombre de daaras, mais aussi les maitres coraniques dispensent un savoir souvent acquise de l’enseignement traditionnel.
30160 enfants sur l’effectif de 54837 pensionnaires des 1006 écoles coraniques que compte la région de Dakar s’adonnent à la mendicité. La révélation est faite par la cellule nationale de lutte contre la traite des personnes, en particulier des femmes et des enfants (Cnlpt) qui, hier mardi 20 janvier, a fait une restitution de l’étude sur la cartographie des daaras réalisé entre octobre 2014 et décembre de la même année. Le rapport indique que 91% de ce nombre passent entre 1heure et 5 heures par jour à mendier dans les rues. Le plus fort taux de mendicité est enregistré dans les daaras avec 51, 10% contre seulement 1, 80% venant des écoles franco-arabes.
Par rapport à la répartition spatiale, les zones de concentration de la mendicité des enfants sont Dakar (31,21%), Pikine (26,74%), Rufisque (23,06%) et Guédiawaye (18,99%). 54, 30 des enfants mendiants issus des daaras pratiquent la mendicité le matin contre 23, 60% l’après midi et 17,30 % le soir. Pour les enfants mendiants et issus des écoles franco-arabes, ils sont 1,90% le matin, 1% l’après midi et 0, 50 % le soir.
S’agissant de l’apport de la mendicité, l’étude de la Cnlpt révèle que 51% est constitué d’argent. Les pensionnaires des écoles coraniques qui s’adonnent à la mendicité reçoivent entre 100 à 500 FCFA par jour et 2, 7% ont plus de 500 FCFA. Les enfants des daaras représentent les 92, 7 % de la tranche qui reçoivent entre 100 et 500 FCFA la journée.
Revenant sur les causes de la mendicité, la source précise que l’habitat influe sur la fréquence de la pratique. Ainsi signale t-elle, les enfants logés dans des abris découverts mendient le plus (50, 68%), ceux logés dans des maisons en bon état mendient le moins (21, 72%). L’origine également justifie la présence des enfants dans la rue. 35, 20% des enfants mendiants sont d’origine rurale et 19, 70% viennent des villes. 57, 90 des enfants d’origine rurale passent la plupart du temps dans la rue. De l’avis des enfants interrogés également, les châtiments corporels poussent les gamins à déserter leurs maisons pour aller chercher des pitances. Le volume et les heures de mendicité dépendent du type d’école.
Dakar concentre le plus grand nombre de daaras
La cartographie des écoles coraniques a répertorié 1006 écoles coraniques dans la région de Dakar. Le département de Dakar accueille le plus grand nombre avec 30, 8%. Il est suivi de Pikine avec 27, 4%. Les départements de Guédiawaye et Rufisque ferment la marche avec respectivement 18, 9% et 22, 9%. L’enquête à fait ressortir 5 types de daaras. Il s’agit notamment des daaras traditionnels de type 1 enseignant uniquement le coran, les daaras de type 2 enseignant le coran et l’arabe, les daaras de type 3 où les enfants apprennent le coran en intégrant le français. Pour la catégorie de daaras qualifiés de types 4, il y est enseigné, le coran, l’arabe et le français. Pour la cinquième catégorie, les enfants en dehors de l’apprentissage du coran bénéficient d’un enseignement d’une langue nationale. Il est indiqué que les daaras traditionnels sont les plus fréquentés recevant 52, % des enfants.
Statut et conditions de vie dans les daaras
Suivant le statut, les daaras représentent 81% des écoles coraniques, les franco-arabes 17% et les écoles arabes 2%. 624 des coraniques sur les 1006 répertoriées sont d’origine rural dont 97% des régions du Sénégal. La cartographie indique aussi que des enfants viennent des pays de la sous régions pour mendier à Dakar. Parmi les 3% venant des pays limitrophes, la Guinée Bissau avec 43% arrive en tête, suivie de la Guinée Conakry (15%), la Gambie, le Mali et la Mauritanie totalise chacun 14%. Concernant les lieux d’hébergement, 44 % des écoles coraniques sont logées dans des maisons en bon état, 19% dans des maisons en construction dont les 7% sont des abris provisoires couverts et 4% en abris découverts. 13% des écoles coraniques sont logées dans des mosquées et 5% dans des maisons abandonnées par leurs propriétaires.
Pour 37% des écoles coraniques, le local appartient au maitre, 32% bénéficient de prêt et 27% ont loué leur local qui leur sert en même temps de maison familiale. S’agissant des conditions de vie des enfants dans les écoles coraniques, la cartographie fait remarqué que dans les régimes internat, les enfants dorment dans des chambres, tandis que 11 voire 18% dorment dans des dortoirs ou des abris quelconque. Dans 695 daaras de la région de Dakar, les enfants occupent les chambres par nombre variant de 1 à 10. Dans 26 écoles visitées, le nombre varie entre 10 et 20 enfants. 58% des enfants passent la nuit sur des nattes et 8% à même le sol avec des cartons ou des sacs vides. Mais cela n’exclut pas les 25% des écoles coraniques à internat ou les enfants logent dans de bonnes conditions.
Profil des maitres coraniques
57, 5 % des maitres coraniques de la région de Dakar ont un niveau de maitrise du coran au cours de leur apprentissage dans les écoles coraniques traditionnelles. A ce titre, ils ont ouvert leur propre école coranique traditionnelle pour la pratique de l’enseignement parallèlement en menant d’autres activités. 52% des maitres coraniques ont des revenus, 58% déclarent appartenir à une organisation de maitre coranique. 95% des enseignants sont des hommes.
source: http://www.sudonline.sn/30-160-enfants-sur-un-effectif-de-54-837-sont-des-mendicants_a_22719.html