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Faute de manque d’acte de naissance, des milliers d’élèves du CM2 ont failli ne pas passer cette année les examens de fin d’année. Un incident qui vient une fois de plus soulever la problématique d’enregistrement des naissances au Sénégal.
Si tout s’est terminé sur une note de satisfaction pour les milliers d’élèves du CM2 sans actes de naissances et candidats au concours d’entrée en 6e pour l’année 2015, grâce à l’intervention du COSYDEP et à la prise d’une mesure spéciale par les autorités, la situation reste néanmoins préoccupante et devrait soulever le débat au niveau national. Selon l’UNICEF, ils seraient plus de 50 000 élèves en classe de CM2 à ne pas disposer de ce document civil précieux qui au-delà du droit de chaque être humain d’en disposer, permet à tout enfant d’être scolarisé et de prétendre à un avenir. Il faut signifier que le chiffre avancé ne prend pas en compte les millions d’enfants scolarisés dans les écoles primaires sénégalaises inscrits dans les classes inférieures. Pour le bureau de l’UNICEF au Sénégal, la situation est alarmante et n’épargne aucune région du pays. Des milliers d’enfants auraient abandonné leur scolarité au Sénégal du fait de cette situation. Une situation qui devrait se répéter les années suivantes si aucune mesure concrète n’est prise.
Comment est-on arrivé à cette situation catastrophique qui met en péril l’avenir de milliers d’enfants sénégalais ? Au Sénégal, l’enregistrement à l’état civil est encore très faible. Seulement 55% des naissances sont déclarés dans le pays, selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS). Il s’agit pour la grande partie des naissances qui ont eu lieu dans les grands centres urbains, alors que dans les régions reculées du pays l’enregistrement des naissances demeure une véritable équation. Les raisons sont nombreuses : manque d’instruction des parents, centre d’état civil distant ou parfois inexistant dans la zone de naissance, autant de paramètres qui rendent la question encore plus difficile.
Un enfant qui ne dispose pas de pièce d’état civil n’existe pas juridiquement et ne peut jouir de tous ses droits. Le problème est donc à prendre à bras le corps et nécessite la mise en place d’une Stratégie nationale d’Enregistrement des Enfants à la Naissance. Pour accompagner les autorités dans cette action, des initiatives ont déjà été menées par quelques Organisations Non-gouvernementales présentes dans le pays, c’est le cas de Toosta, Plan Sénégal, World of Children et bien d’autres. Des entreprises également tel que jovago.com s’inscrivent dans le combat par un partenariat avec l’UNESCO en renversant pour chaque réservation de chambre sur le site une partie du montant.
Aujourd’hui, l’heure n’est plus à chercher « des poux » dans la tête des uns et des autres, l’urgence est bien réelle, et l’implication de toutes les parties est importante. Des actions de terrain concrètes visant à informer et éduquer les populations doivent être entreprises pour le partage des enjeux, il demeure également important que des actions et réformes visant à faciliter le processus d’enregistrement des naissances, surtout dans les zones reculées du pays, soient mises en place pour le bien de la jeunesse sénégalaise.