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La Cour suprême a mis hier, jeudi, en délibéré jusqu’au 20 août prochain les sept recours déposés par Karim Wade et codétenus condamnés par la Cour de répression de l’enrichissement illicite (Crei). L’audience s’est déroulée sous une forte présence policière en présence de plusieurs militants libéraux.
Karim Wade reste en prison, du moins pour quinze jours avant d’être édifié sur son avenir carcéral. En effet, la Cour suprême qui statuait hier, jeudi, sur les sept recours déposés aux fins d’annulation de l’arrêt rendu le 23 mars dernier par la Cour de répression de l’enrichissement illicite (Crei) a décidé de mettre en délibéré sa décision au 20 août prochain. L’audience présidée par le Premier président de la Cour suprême, Mamadou Badio Camara, n’a duré environ que quatre tours d’horloge.
Dans son réquisitoire, l’avocat général a demandé à la Cour de déclarer irrecevable la plupart des pourvois déposés par la défense. Selon lui, ils étaient mal fondés et ne respectent pas la loi. Cependant, le magistrat a demandé la restitution du 1/5 des biens conformément aux dispositions du Code pénal mais aussi le séquestre de toutes les sociétés incriminées. Aux alentours de la Cour suprême, un impressionnant dispositif de sécurité a été mis en place. Les forces de l’ordre ont quadrillé toute la zone. Le dispositif était composé d’environ 4 pick-up remplis de gendarmes. Du côté de la police, on dénombrait également autant de pick-up et pas moins de 2 camions à bord desquels se trouvaient des dizaines d’éléments du Groupement mobile d’intervention (Gmi).
À l’intérieur de la salle, où on notait la forte présence des militants libéraux en compagnie de certains de leurs responsables, les gendarmes veillaient au bon déroulement de l’audience. Parmi les responsables libéraux qui ont assisté à cette audience, figuraient, entre autres, Oumar Sarr, coordonnateur du Pds, le député Modou Diagne Fada, sa collègue Aïda Mbodj et Mamadou Diop Decroix.
LES AVOCATS DE KARIM BOUDENT LA SALLE D’AUDIENCE
Fortement mobilisés, les avocats de Karim Wade n’ont pu cependant prendre part qu’à la première partie de cette audience qualifiée de dernière chance pour Wade fils, par certains. Non contents que la Cour ait rejeté leurs requêtes portant sur le sursis à statuer et la demande de renvoi de l’audience pour le remplacement du conseiller à la Cour suprême, Amadou Bal, les avocats de la défense ont préféré claquer la porte de cette haute juridiction et bouder le procès. Les avocats de Karim Wade ont été suivis alors par les militants libéraux qui étaient dans la salle.
Me Seydou Diagne et cie ont formulé en outre une récusation à l’encontre du magistrat Amadou Bal, conseiller à la Cour suprême qu’ils accusent d’avoir tenu des propos qui montrent sa partialité sur ce dossierà l’époque où il était directeur de cabinet de l’ancienne ministre de la Justice Aminata Touré. Celui-ci aurait dit : «tous ceux qui ont détourné l’argent du contribuable seraient jugés». À peine sortis de la salle d’audience par ailleurs, les avocats de Karim Wade seront suivis par ceux de Aboukhalil Bourgi dit Bibo de même que les conseillers de Pape Mamadou Pouye et Aliou Samba Diassé au motif que la Cour commune de justice et d’arbitrage de l’Ohada ne s’est pas encore prononcée sur leur recours.
LA PARTIE CIVILE PARLE D’UNE STRATEGIE DE VICTIMISATION DE LA DEFENSE
Toutefois, du côté de la partie civile, on voit derrière ce boycott une autre stratégie de victimisation des conseillers de Karim Wade. Mieux, Me Yérim Thiam et compagnie estiment que leurs confrères cherchent tout simplement à tourner en dérision la Cour comme ce fut le cas, lors des audiences devant la Crei. À ce titre, estimant que toutes les conditions légales sont réunies pour tenir l’audience, ils ont demandé à la Cour de déclarer irrecevable les recours. «Ils ont boycotté mais ils n’ont pas demandé qu’on leur retourne leur dossier. Ils font du cinéma, ils savent que devant la Cour suprême, on ne plaide pas mais on écrit. La Cour suprême donne la parole aux avocats juste pour faire quelques observations puisque tout est écrit», renseigne Me El hadj Diouf. Abondant dans le même sens, Me Yérim Thiam a déclaré, devant la Cour suprême, que la procédure est différente de ce qu’on voit dans les autres juridictions. « Ici, les avocats ne font pas de plaidoiries. Les arguments sont exposés par écrit et c’est ce qu’ils ont déjà fait par conséquent, qu’ils soient là ou pas cela n’a aucune importance».
S’agissant de l’argument de sursis à statuer évoqué par le collectif des avocats de la défense, l’ancien bâtonnier a soutenu qu’il relève de la diversion en ce sens, dit-il, que leurs collègues savent que la juridiction d’Abidjan n’est pas compétente pour statuer sur ce dossier. «Cette juridiction a été organisée par un traité de l’Ohada. Et cela dit, si la juridiction d’Abidjan est saisie de pourvoi en cassation, la juridiction nationale est tenue de surseoir à statuer. Mais, ce qu’ils ont oublié de dire, c’est que d’abord, le traité dit expressément que ce n’est pas valable en matière pénale. Or, nous sommes en matière pénale et le traité le dit d’une manière très claire. Ça ne concerne pas tout ce qui est pénal», a indiqué Me Yerim Thiam.
source:http://www.sudonline.sn/la-cour-supreme-differe-sa-decision-au-20-aout-prochain_a_25769.html