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TABLE RONDE ORGANISEE PAR LE GROUPE REFONDATION NATIONALE
Les 11-12 août 2016
THEME : SENEGAL : LA LAICITE EN QUESTIONS
CONCEPT NOTE
REFONDATION NATIONALE a pour vocation d’approfondir et de recentrer les débats nationaux autour de questions d’intérêt général. Le groupe est issu d’un débat citoyen original né sur Facebook, en mai 2014. Ce débat portait sur la nécessité de refonder la société sénégalaise et ses institutions. Il mobilise aujourd’hui des milliers et des milliers de personnes au Sénégal, en Afrique, en Asie, en Europe et dans les Amériques.
Le dernier référendum constitutionnel et la décision, finalement annulée, du Président de la République de rendre intangible le concept de laïcité dans le texte fondamental de la République ont relancé le débat sur cette question. Au lieu de refermer ce débat et de le remettre aux calendes grecs, alors qu’il pourrait constituer quant au fond une ligne de fracture entre élites sénégalaises issues d’univers d’éducation différents, il est essentiel de continuer à en discuter de manière sereine et dans une logique de convergence.
Les notions de République, de Démocratie, de Laïcité, de Droits de l’homme, etc. sont requestionnées au Sénégal plus ou moins explicitement par de larges franges de la société depuis quelques années sous l’angle de la refondation nécessaire pour les adapter à nos réalités sociales et culturelles. Ces notions sont rabâchées depuis l’indépendance sans que la plupart des sénégalais en aient une réelle appropriation, qui leur permettre de construire du sens avec elles et les enchâsser dans une historiographie qui leur est accessible.
La laïcité est notamment regardée souvent comme un corps étranger provenant d’historiographies éloignées des nôtres et surtout imposés dans le package de la colonie et de la post-colonie, sous un faux prétexte de mission civilisatrice. Ils sont par ailleurs considérés comme des principes qui structurent le discours dominant et la pensée unique sur la gouvernance des sociétés globalisées. Par contre, une autre frange de la société considère ces principes comme immuables et comme adaptées à la configuration institutionnelle et politique en l’état. D’autres estiment que la laïcité a, tout au moins, garanti la stabilité et le fonctionnement satisfaisant de nos institutions. Tel est le kaléidoscope de configurations et de conceptions sur la question, portées par des acteurs aux logiques et intérêts divers et parfois antagoniques voire conflictogènes. En l’absence de débat constructif, accusations d’anticléricalisme font face aux accusations d’intégrisme religieux.
Néanmoins, la recherche de points d’équilibre et de « compromis » a toujours été présente dans notre histoire. Ainsi, l’adoption de textes de Lois comme le Code de la Famille, par exemple, a entraîné des levers de boucliers de la part des dignitaires religieux de l’époque, ce qui a permis de déboucher sur un texte plus consensus. Plus récemment, les difficultés connues dans l’application de la loi sur la parité lors des législatives de 2014 ont ravivé ce débat sur la conception adéquate de la laïcité sous nos cieux.
Quoique souvent esquivées dans le débat public, les revendications sur ces questions sont devenues prégnantes et commandent des réponses synthétiques et consensuelles. Il semble être arrivé un moment propice et inévitable où nous devons, au-delà de ce que nous refusons, tomber d’accord qui fait notre réponse propre et assumée à une question qui interpelle toutes les sociétés et nations de l’humanité actuelle.
Restant souvent cloisonnés dans des logiques souterraines, clientélistes et politiciennes qui, une bonne partie du temps, en exacerbent les aspects négatifs et extrémistes, les rapports Etats Nation, religion et société ont besoin, 56 ans après les indépendances et dans des contextes en mutation permanente, de faire l’objet d’une approche stratégique et prospective. En effet, l’Etat-nation africain et le système qui tente de le faire fonctionner partent d’un présupposé de base selon lequel la religion relève de la sphère privée malgré l’hyper religiosité collective et l’omniprésence de grands groupes religieux dans le projet post colonial. Ce choix rend compte d’un simplisme importun, qui promeut une réponse standard à une question pourtant si difficile et si diverse selon les pays. La construction nationale est à consolider.
La mention du mot laïcité dans notre Constitution est-elle incontournable ? Devons-nous lui ajouter d’autres spécifications de type laïcité « sénégalaise » ? Quelles sont les conditions d’une laïcité sénégalaise qui consacre la modernisation et la formalisation d’une relation assumée et transparente entre l’Etat sénégalais et les groupes religieux Ou serait-ce une notion définitivement étrangère à nos réalités ? Est-il question plutôt de proposer un modèle de gouvernance (peu importe les appellations) qui garantirait des relations harmonieuses entre le pouvoir politico-administratif et les cultes ? Comment fonder un « vivre-ensemble » solide et durable dans ce pays, dans les institutions comme dans la société ?
Prenant en compte la complexité de ce débat, la proposition de maintenir la laïcité dans la constitution tout en lui donnant un « contenu sénégalais » est une première convergence proposée par les Assises nationales et la Commission nationale de réforme des institutions qui ont proposé une définition de la laïcité à la sénégalaise, qu’il serait intéressant de revisiter.
En s’appuyant sur de telles ouvertures, cette table-ronde du Groupe Refondation vise à approfondir ce débat en vue de contribuer à dégager les consensus nécessaires sur la question spécifique de la laïcité. En deux journées, il s’agira pour les panélistes et participant-es d’approfondir le débat sur différentes questions touchant spécifiquement la problématique de la Laïcité de nos institutions, d’analyser les forces et les faiblesses des modèles jusque-là appliqués et, dans le contexte de nos sociétés en mutation, de dégager des convergences possibles pour un meilleur devenir de notre nation et de l’Afrique.
La Table Ronde aura lieu les 11 et 12 Août 2016 au Siège du Réseau International Enda, situé au Complexe Sicap Point E, Avenue Cheikh Anta Diop).
Des sénégalais-es de tous horizons y sont convié-es pour partager leur réflexion et, au besoin, présenter les résultats de leurs recherches sur ces questions.
Email : secréCette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.
Website : www.senrefondation.com