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C’est en acceptant de juger, puis de condamner, Mamadou DIA que notre justice, du reste, assez performante par ses codes de procédure, a raté sa première occasion de dire non à l’Etat. On peut, quand même, en être fier. Malgré le règne des officines. Telles que la justice des francs-maçons, celle du clergé, sans parler des confréries qui ont leurs dahiras de magistrats.
Parmi les empêcheurs de tourner en rond on peut citer certaines connivences. Avocats-Magistrats. Surtout celles où l’enjeu matériel et financier vise des chiffres qui donnent le tournis. On peut en dire de même de la justice des Libano, des Banques et des Assurances qui ne perdent jamais.
Ces tares ou considérées comme telles ne sont que l’exception qui confirme la règle. C’est-à-dire une justice satisfaisante et, même, plus que satisfaisante.
Cependant, dans les annales du Sénégal, la justice n’a jamais dit non à un gouvernement. Et, ce depuis prés de soixante ans. Peut-être que les magistrats du « non » salutaire ne sont pas encore nés. Ou, entre la formation, les stages, les petits tribunaux dans les périphéries du pays.
Les futures générations, les analystes en la matière devront, demain, trouver la justification à un « béni oui ouisme ». Est-ce un problème de conception ou les gouvernements jouent-ils sur les ambitions personnelles, les avantages de telle ou telle fonction, sur les divergences ?
Pour appréhender la gravité et l’importance du « non » qui n’a pas été dit à Senghor contre Mamadou Dia, les conséquences ont été si désastreuses que nous avons été amenés à abandonner le régime parlementaire. C’est-à-dire ôter au Parlement et à ses élus toute possibilité d’impacter sur les décisions de l’Exécutif. Et donc, de soutenir les électeurs dont les porte voix se sont retrouvés dans une Chambre d’Applaudissement.
Cette défection de la justice prise en tant qu’entité est responsable de tous les maux dont la société souffre aujourd’hui :
- Non respect des codes
- Les passes droits
- Les ports vestimentaires des jeunes filles
- Le blasphème gratuit
Lorsqu’une Selbé Ndom dit avoir reçu la visite de l’Archange Gabriel, elle se compare au Prophète (Psl), le seul musulman connu à l’avoir reçu. Le Procureur devrait, dans ce cas, s’auto saisir. A ce jour, il n’en est rien.
Une justice qui ne veut pas, ne peut pas ou n’ose pas, c’est selon, dire non au gouvernement est une justice qui ne pourra arborer la lettre G comme grande qu’en minuscule. Les cas semblables à celui de Mamadou Dia se sont multipliés mais la réponse n’a jamais varié.
Le cas Karim Wade est-il comparable à celui de Mamadou Dia ? Comparaison n’est pas raison, mais les juges supérieurs ont peut-être délibéré dans un sous sol. Aurait-elle pu les renvoyer dos à dos ? Pour ce faire, le courage avait, ce jour-là, pris congé. Car, et c’est le moins que l’on puisse dire, Karim est un justiciable, oui. Mais, pas un « injusticiable ».
In fine, rappelons cette réflexion du Doyen des avocats sénégalais, Me Lamine Guèye : « Le « oui » n’a de sens que quand on a le droit de dire « non » »
Ahmed Khalifa Niasse
source: http://www.leral.net/Cas-Karim-Wade-Quand-la-justice-senegalaise-peine-a-grandir-Par-Ahmed-Khalifa-Niasse_a153118.html