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L'OBS - Le Procureur de la République, Serigne Bassirou Guèye, a reçu des informations provenant de la gendarmerie, laquelle a été aidée par des dénonciateurs qui ont offert leur collaboration aux autorités pour éviter de se retrouver derrière les barreaux. La médiation pénale dont le Président parle, certains s’y sont déjà engouffrés en offrant soit une somme d’argent, soit des informations qui ont fait couler et qui feront couler d’anciens dignitaires du régime.
Lorsque la Section de recherches de la gendarmerie faisait des perquisitions dans l’affaire Aïda Ndiongue, sur instruction de la justice, elle savait bien ce qu’elle cherchait. Les informations qu’elle avait reçues étaient précises et détaillées.
Les renseignements reçus par le parquet de Dakar (et même de la Cour de répression de l’enrichissement illicite) et que le Procureur de la République, Serigne Bassirou Guèye, lui-même dit avoir exploitées lors de sa conférence de presse de vendredi dernier, proviennent de sources qui alimentent quotidiennement les entités de renseignements plutôt informelles de la présidence de la République. Des renseignements qui ont fini de prendre une bonne place dans l’entourage du maître des lieux. Selon nos sources, l’essentiel des éléments d’information est constitué de dénonciations à l’encontre de gros calibres de l’ancien régime ayant fait fortune sous Wade et dont les avoirs et autres biens sont susceptibles d’avoir été mal acquis. Les circuits peu familiers empruntés pour garder ces biens ont quelque peu éveillé les sens des dénonciateurs encagoulés constitués de responsables de l’Alliance pour la République (Apr) qui ont longuement cheminé avec leurs ex-frères du Parti démocratique sénégalais (Pds), de militants mécontents du Pds ou qui cherchent seulement à se positionner pour une transhumance en douceur ainsi que d’opérateurs économiques ou de hauts fonctionnaires sans coloration politique connue qui estiment avoir été lésés par le passé parce que n’étant pas du côté des anciens gouvernants.
Des transhumants démontrent leur utilité par des renseignements
Des transhumants très contestés, ayant reçu leur part du gâteau ou en voie de la recevoir, et que les militants de l’Apr et des observateurs de la scène politique nationale ont jugés politiquement inutiles, ont débarqué avec leur compilation de renseignements pouvant motiver l’ouverture d’enquêtes concernant, de près ou de loin, des adversaires potentiels de Macky Sall à la prochaine Présidentielle de 2017. Ce sont ces informations, soutiennent nos informateurs, qui sont distillées vers le parquet pour un traitement judiciaire si les concernés n’acceptent pas de s’engouffrer dans la brèche ouverte par le président de la République : la médiation pénale.
Nos informateurs soutiennent que l’entourage politique immédiat du chef de l’Etat dispose d’une banque de données bien fournie en informations pouvant compromettre plus d’une personnalité politique ou administrative ayant été aux affaires il n’y a guère longtemps, aussi bien sous le magistère de Wade que sous celui de Diouf. Ces derniers sont dans un premier temps approchés par des «courtiers de la République» qui leur offrent une médiation. En cas de rejet de la proposition, les dénonciations sont soit envoyées au Procureur spécial de la Cour de répression de l’enrichissement (Crei), soit au Parquet de la République. En guise d’exemple, nos informateurs soutiennent que les dossiers Tahibou Ndiaye, Karim Wade et Aïda Ndiongue ont été montés de la même manière, avec l’exploitation de ces informations informelles que les gendarmes ont dû formaliser dans des Procès-verbaux d’enquête préliminaire.
Les rapports de l’Ige et de la Cour des comptes bientôt exploités par le Procureur
Selon nos sources, «auprès du Président, tous les transhumants ont fini de prouver leur utilité soit par leur poids électoral, soit par le poids des formations fournies et qui ont été le socle des poursuites judiciaires enclenchées».
L’on nous informe également que plusieurs dossiers font actuellement l’objet de discussions avec le Garde des Sceaux, ministre de la Justice, qui, à son tour, décidera de l’opportunité de la saisine du Procureur de la République. Aussi, des rapports de l’Ige et de la Cour des comptes ayant fait scandales lors de leur publication seront bientôt envoyés au parquet de Dakar pour traitement, conformément aux instructions du chef de l’Etat qui ne veut plus qu’on parle «d’acharnement sur certains» au moment où d’autres se la coulent douce.
Daouda MINE
source: http://www.gfm.sn/actualites/item/10134-traque-des-biens-supposes-mal-acquis-aux-origines-des-informations-du-parquet.html
TRAQUE DES BIENS SUPPOSES MAL ACQUIS - Aux origines des informations du parquet
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