Fast backlinks and Guest-post hosting
Un tournant important dans la traque des biens mal acquis. La présidence de la République s'intéresse à un dossier très intrigant qui sonne 3,8 millions de dollars, soit deux milliards environ de francs Cfa. Des renseignements dont on ignore la source sont tombés sur la table du chef de l'État. L'Office national de lutte contre la fraude et la corruption (Ofnac) créé récemment se prépare à entrer en action.
Jusqu'ici les investigations s'étaient limitées aux pontes de l'ancien régime. Il s'avère que les nouvelles autorités ne comptent épargner personne, y compris les acteurs de la nouvelle alternance. Dans ce sens, des sources proches des autorités judiciaires révèlent que des mouvements suspects ont été notés dans un compte de la banque Emirates NBD, selon des documents parcourus par EnQuête et attribué au directeur général de l'Agence de l'informatique de l'État (Adie)
Khassoum Wone.
L'Adie, faut-il le rappeler, est une structure directement rattachée à la Présidence. Au Palais de la République, le Service de communication est formel : "Sur cette question comme sur d'autres, le président de la République ne protège personne. Si les accusations sont avérées, il y aura des conséquences. Le chef de l'Etat a indiqué depuis le début que l'Ofnac a été créé pour cela", indique le conseiller en communication Souleymane Jules Diop qui refuse cependant de se
prononcer sur le fond de cette affaire.
3,8 milliards de dollars en question...
De quoi s'agit-il ? Un compte attribué comme précisé plus haut à l'actuel Directeur général de l'ADIE, ouvert courant juillet 2012 dans les livres des Emirates NBD Bank, la plus grande banque aux Émirats Arabes Unis, présentait en septembre 2013 un avoir de 3,88 millions de dollars US, soit environ deux milliards de francs Cfa. Cette somme a pu être atteinte grâce à plusieurs versements entre juillet 2012 et mai 2013, selon le détail des relevés mis à la disposition des pouvoirs publics. Le gros de l"argent provenait de "Taihan Elec Wire Ltd".
En juillet 2012, des mouvements de fonds d'un montant de 3 millions de dollars sont relevés en direction de ce compte. En avril 2013, la même entreprise a effectué un versement de 438 558 dollars US. Mais là où les choses se corsent pour le Dg de l'Adie, c'est que Taihan Elec Wire Ltd du Consortium Samsung/Taihan a été choisi, depuis 2008, pour l'extension du réseau de l'Intranet administratif dans les capitales départementales, dans le cadre d'une coopération entre le Sénégal et la République de la Corée du Sud. L'accord de crédit était d'un montant de 25 millions de Dollars US. L'entreprise coréenne devait assurer le câblage des bâtiments de l'Administration et la connexion en réseau Wimax de centaines de bâtiments.
Contrats, signatures et non-dits...
Il faut signaler que l'appel d'offres pour l'exécution du projet n'a concerné que des entreprises coréennes. Donc le Consortium Samsung/Taihan a été adjudicataire. L'accord de crédit est entré en vigueur le 09 octobre 2008. Après la réception de la caution pour l'avance démarrage, les travaux ont pu démarrer. Toutefois, les choses ne se sont pas passées comme prévu. Des manquements et des dysfonctionnements ont été constatés dans l'exécution du projet.
"Plusieurs départements ont été laissés en rade et non connectés à cause de travaux non achevés". C'est pourquoi, sur la demande du directeur de l'exploitation Wack Ndiaye, le DG sortant de l'Adie, Tamsir Amadou Salif Ba, a bloqué les acceptances finales. Ainsi, l'agence a décidé de surseoir au versement de la remise de la caution pour l'avance de démarrage déposée par le Consortium. Cependant, "à la surprise générale, dit-on, M. Wone, quelques mois après sa prise de fonction, a signé ces dites acceptances".
Il y a d'autres mouvements de fonds allégués dans les documents sur lesquels devrait travailler l'Ofnac. Un sujet déjà abordé dans un droit de réponse paru dans le numéro en date du 28 février 2013 du journal Wal Fadjiri dans lequel le Directeur de l'ADIE dégage en touche les accusations proférées contre sa personne, sur un marché financé par l'Union européenne et attribué à la société Regio SIS, partenaire local de SEMLEX EUROPE.
"Dans le cadre de ce marché, le Directeur général de l'ADIE ne connaissait ni son Directeur, ni aucun autre membre de sa direction. La première et seule rencontre a eu lieu à l'occasion de la livraison du matériel (bien après la signature du marché) et il n'a jamais travaillé avec eux auparavant", se défend la Cellule de Communication de l'ADIE.
Qui ajoute dans le même temps que "la société SEMLEX EUROPE a présenté l'offre financière la moins disante ainsi qu'une offre technique conforme aux spécifications. En outre, elle a répondu à l'ensemble des critères de qualification. En conséquence, elle a été retenue par la commission d'évaluation des offres". Mais n'y a-t-il pas eu d'affaires sous la table ? Khassoum Wone le nie dans son droit de réponse.
Khassoum Wone, DG ADIE : "Je ne suis pas inquiet parce que c'est faux"
En vérité, dans cette affaire comme dans d'autres, le Directeur général de l'ADIE nie en bloc. "Dubaï n'est pas ma destination pour que j'y ouvre un compte. Je n'y ai aucun compte. Je ne suis pas inquiet parce que c'est totalement faux", charge Khassoum Wone.
Il cible des individus mal intentionnés qui cherchent à lui faire mal en nuisant à sa réputation. "Cela a commencé dès que j'ai été nommé. Cela avait cessé ces derniers temps, mais ça recommence", déclare-t-il. Arguant dans la même veine qu'il n'aura aucune peine à casser un "montage sordide".
En tout cas, selon les échos que nous avons de cette affaire, les choses ne vont pas s'en arrêter là. Montage ou pas, le dossier se trouve déjà sur la table du Président. Des investigations plus poussées ont commencé à être menées qui ne tarderont pas à révéler toute la vérité autour de ce compte... bien mystérieux. Nous y reviendrons dans notre prochaine édition.
Source : Enquête
http://www.dakaractu.com/Traque-des-biens-mal-acquis-3-8-milliards-sur-le-compte-oumar-khassimou-wone-Dg-de-l-ADIE_a60386.html