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Le Sénégal toujours dans la zone rouge. Ce, depuis 2016. C’est ce qui ressort de la publication du rapport sur l’indice de perception de la corruption par le Forum Civil, hier, jeudi 23 janvier. Mais pour plus d’efficience dans la lutte contre cette gangrène, le Forum Civil préconise au gouvernement plus de force et de vigueur sur l’axe III du PSE dans ses composantes; gouvernance et institution. Le tout dans une synergie d’actions entre l’Exécutif, le Législatif, la Justice, l’Ofnac, le secteur privé et la société civile. Ce sont là, les recommandations formulées à l’adresse du gouvernement par le Forum civil.
Le Sénégal reste toujours un mauvais élève dans la lutte contre la corruption. Ou du moins, c’est que laisse apparaître Transparency International qui a publié hier jeudi, les résultats de l’Indice de Perception de la Corruption 2019 (Ipc). Il en ressort de cet indice que «le Sénégal a cessé de progresser dans son score, conservant ainsi son score de 45 sur 100 et reste dans la zone rouge à l’instar de tous les pays de l’Union économique monétaire ouest africaine (Uemoa) et de ceux de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (Cedeao), à l’exception du Cap-Vert qui a obtenu une note de 58/100 faisant ainsi de lui le 1er de la zone économique de la Cedeao».
Birahime Seck, coordonnateur général du Forum Civil section Sénégal qui se dit «déçu», déclare : «La stagnation du Sénégal dans la zone rouge après une période de progression (36/100 en 2012, 41/100 en 2013, 43/100 en 2014, 44 en 2015) est due à un affaiblissement réel de la volonté politique de lutter contre la corruption mais aussi à une situation de mal gouvernance, actée par un déficit criant de reddition des comptes ainsi qu’un accroissement de l’impunité».
Parmi les causes de cette stagnation, le Forum Civil liste : le refus de la Cour des comptes et de l’Ige de publier leurs rapports de contrôle sur la gestion des ressources publiques et du patrimoine; l’inertie du président de la République face à la non publication des rapports et au refus d’un membre du gouvernement à répondre à la justice: le cas l’ancien ministre de la micro finance; la non transmission d’affaires relevées par les organes de contrôle à la justice que le Président dit mettre son coude; le déficit d’indépendance de la justice noté d’ailleurs par les acteurs du secteur; le maintien de l’illégalité au sein d’instances de régulation (Armp, Cena etc.) qui affaiblie l’exercice de leurs domaines de compétence; l’arrêt inexplicable et inexpliqué de la politique de traque des biens mal acquis, la forte demande sociale de redevabilité; l’impunité galopante voulue et entretenue par le Chef de l’Etat; l’inertie de l’assemblée nationale et de la justice devant les affaires Bictogo, Prodac, et la gestion du fonds de promotion féminine.
En réponse à tout ceci, le Forum civil préconise entre autres axes l’aboutissement du dispositif juridique de prévention et de lutte contre la corruption, le changement de comportement des citoyens et des acteurs de la gouvernance pour plus d’intégrité, et la promotion des sanctions positives pour célébrer l’intégrité et établir un ordre de distinction national sur la question.
En outre, pour intensifier la lutte, le Forum civil recommande entre autres, la réforme et le maintien de la Cour de répression de l’enrichissement illicite, en la rendant conforme aux standards internationaux; à un audit exhaustif sur les réserves financières et le patrimoine foncier des institutions de protection sociale comme l’Institut de Prévoyance Retraite (Ipres) et la Caisse de sécurité sociale (Css) ainsi que toutes les transactions immobilières réalisées par la Caisse de dépôts et consignations (CDC) et par l’Artp notamment celle de la construction du siège de l’organe de Régulation des télécommunications ; à l’Ige, à la Cour des comptes, à l’Ofnac et à l’Armp de publier les rapports d’audits et de reddition des comptes qu’ils doivent aux populations conformément à la loi.
TOUS CORROMPUS AU SEIN DE L’UEMOA
Dans cette étude, il est indiqué que tous les pays de l’Uemoa sont dans la zone rouge. Et aucun desdits pays n’a obtenu la moyenne de 50/100. Toutefois, le Sénégal vient en tête avec un score de 45 points suivi du Bénin (41 points), qui gagne un point par rapport à l’IPC 2018. Quant au Burkina Faso, il a chuté d’un point par rapport à l’Ipc 2018 avec un score de 40/100. Au même moment, la Côte d’Ivoire stagne aussi, avec un score de 35/100 etc.
LE CAP-VERT SAUVE LA CEDEAO
Selon l’Ipc, parmi les quinze (15) pays de la Cedeao, seul un (1) pays le Cap-Vert est en dehors de la zone rouge avec un score de 58 points sur 100, devançant ainsi le Sénégal de 13 points…Pour rappel, dans l’Ipc 2018, le Cap-Vert avait une note de 57/100. SIX SUR 54 EN AFRIQUE Au plan africain, l’analyse des résultats montre que seuls 6 pays sont en dehors de la zone rouge, à savoir: Les Seychelles avec 66 points; le Botswana avec 61 points; le Cap-Vert avec 58 points; le Rwanda avec 53 points; l’Ile Maurice avec 52 points; et la Namibie avec 52 points.
REACTIONS….REACTIONS (Nando CABRAL GOMIS)
MOUSSA SARR, PORTE-PAROLE DE LA LIGUE DEMOCRATIQUE «La lutte contre la corrup- tion nécessite l’implication de tous les citoyens»
«L’analyse des résultats sur l’Indice de perception de la corruption en 2019, selon le Forum civil, indique que le Sénégal a stagné et doit faire des efforts. Je voudrais préciser d’abord que le Sénégal fait partie du top Ten africain suivant les trois indices que sont : le doing business, Mo Ibrahim et transparency international. Cela signifie que malgré tout, le Sénégal fait régulièrement des efforts dans la lutte contre la corruption et pour la promotion de la bonne gouvernance. Ensuite, je dois préciser que la lutte contre la corruption ne peut pas être entièrement l’affaire de l’Etat et ce, même s’il (Etat) doit être en première ligne. L’Etat du Sénégal a mis en place un certain nombre d’instruments sur le plan institutionnel que sont l’Ofnac, l’Ige et la Cour des comptes. Mais, j’insiste encore à dire que la lutte contre la corruption nécessite l’implication de tous les citoyens parce que aucun Etat ne peut arriver à lui seul à bout de ce fléau. Il faudrait que tous les citoyens s’impliquent dans les efforts que l’Etat déploie si nous voulons réduire fortement ce fléau qu’est la corruption dans notre pays. Car, seuls les efforts de l’Etat et l’implication des citoyens peuvent arriver à bout de la corruption. Nous devons également reconnaître les efforts incontestables de l’Etat du Sénégal même s’il reste encore beaucoup à faire dans la lutte contre la corruption. Au niveau de notre parti, nous pensons que l’Etat doit continuer ses efforts en accompagnant les organigrammes qui sont mis en place notamment : l’Ofnac, l’Ige et la Cour des comptes mais surtout faire de sorte qu’à chaque fois que des administrateurs de crédit sont impliqués dans une mauvaise gestion avérée, qu’ils soient naturellement sanctionnés pour l’exemple. Cependant, il nous faut éviter de partir de la perception ou de la rumeur pour jeter en pâture un certain nombre de responsables politiques».
THIERNO BOCOUM, PRÉSIDENT MOUVEMENT AGIR : «Aujourd’hui, la lutte contre la corruption se limite juste à des effets d’annonce»
«Il n’y a pas une volonté politique de la part du régime en place allant dans le sens de réduire considérablement la corruption dans notre pays. Nous avons un régime qui fait dans les slogans et la mise sur pied d’organes de contrôle mais rien dans la prise en charge des recommandations des rapports produits par ces organes. Aujourd’hui, la lutte contre la corruption se limite juste à des effets d’annonce de nos dirigeants sinon, il n’y a rien, pas d’actes concrets allant dans le sens d’éradiquer ce fléau. Ensuite, à plusieurs reprises, le président de la République a montré que ceux qui sont dans son proche entourage peuvent souffrir de tout sauf d’être ausculté dans le cadre de leur gestion. Cela est vraiment dommage dans le sens où il appartient à l’Etat ou du moins à ceux qui nous dirigent de se montrer exemplaires dans leur démarche. On ne peut pas seulement se cantonner sur des sanctions administratives et ne pas transmettre les dossiers à la justice. Aujourd’hui, le gouvernement doit tout faire pour faire parvenir à la justice tous les dossiers en vue de leur traitement dans le respect du principe de la contradiction et que des sanctions ».
BABACAR BA, PRÉSIDENT DU FORUM DU JUSTICIABLE : «Nous avons d’un côté des rapports qui sont rangés dans les tiroirs et de l’autre des organes de contrôle qui ne produisent pas de rapports d’activités».
«Cela fait quelques années que le Sénégal est toujours dans la zone rouge : on n’avance pas on ne recule pas non plus. L’Etat doit faire des efforts pour quitter cette zone rouge. La lutte contre la corruption doit être une des priorités de l’Etat du Sénégal. Car, c’est un phénomène très dangereux et elle peut impactée négativement sur notre économie. En plus, le Sénégal a ratifié plusieurs conventions internationales contre la corruption. Nous avons la capacité d’y parvenir parce que nous avons les corps de contrôle qu’il faut et à la tête desquels siègent des hommes dont la compétence est avérée. Mais, le problème, c’est que nous avons d’un côté des rapports qui sont rangés dans les tiroirs du bureau du Procureur de la République et de l’autre des organes de contrôle qui ne produisent pas de rapports d’activités. Cette situation fait que cela va être très difficile pour le Sénégal de quitter la zone rouge. Si je prends le cas de l'Office national de lutte contre la fraude et la corruption (Ofnac), cet organe a produit plusieurs rapports dont environ 19 dossiers transmis au procureur de la République. Le problème se situe donc du côté du suivi des rapports. Je pense que si l’Ofnac transmet un dossier au Procureur et que ce dernier fait son travail, on pourrait avoir gain de cause. Car, le plus souvent, dans ses rapports, l’Ofnac fait des recommandations allant dans le sens de l’ouverture des poursuites judiciaires ou encore à titre administratif (suspension d’un responsable) mais qui ne sont pas souvent suivies par l’autorité. L’autre aspect, c’est les organes de contrôle qui, jusqu’au moment où, je vous parle n’ont pas publié leur rapport d’activité à l’image de la Cour des comptes. Pourtant, ce sont ces rapports qui permettent à l’Etat du Sénégal, à l’administration, de voir les secteurs touchés par la corruption. Si nous voulons quitter cette zone rouge, il faudrait que les corps de contrôle publient annuellement leur rapport d’activités».
source: https://www.sudonline.sn/le-senegal-reste-dans-la-zone-rouge_a_46155.html