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L’Observatoire des organisations non étatiques pour la lutte contre la non-transparence, la corruption et la concussion (Oanel 2c), en partenariat avec le ministère de la Promotion de la Bonne gouvernance et avec l’appui du Programme gouvernance et paix (Pgp) de l’Usaid, a procédé, hier, au lancement d’une campagne nationale d’information sur les coûts de la corruption. La cérémonie a été présidée par le ministre de la Promotion de la bonne gouvernance, Abdou Latif Coulibaly.
Pour une lutte efficace contre la corruption, l’Observatoire des organisations non étatiques pour la lutte contre la non-transparence, la corruption et la concussion (Oanel 2c), en partenariat avec le ministère de la Promotion de la bonne gouvernance et avec l’appui du Programme gouvernance et paix (Pgp) de l’Usaid, a lancé une campagne nationale d’information sur les coûts de la corruption.
L’objectif est de permettre une meilleure prise de conscience des citoyens sur l’impact et le coût de la corruption, à travers l’information, la sensibilisation et le plaidoyer dans quatre secteurs que sont la santé, l’éducation, la justice et les mines. Cette campagne cible particulièrement le public, les agents de l’Etat et les acteurs non étatiques, dans le but de toucher le plus grand nombre de citoyens. D’une durée de trois mois, ce programme, qui débute au mois de février, va viser six régions que sont Dakar, Thiès, Sédhiou, Kolda, Ziguinchor et Kédougou. La mise en œuvre de cette stratégie d’information se portera, entre autres, sur une revue documentaire, une campagne médiatique nationale et la formation. Laquelle consistera à installer, développer et renforcer les compétences des différents acteurs afin de les outiller correctement pour qu’ils aient des connaissances et valeurs pour lutter efficacement contre la corruption. C’est dans ce sens qu’une formation des fonctionnaires des services déconcentrés de l’Etat va cibler 150 fonctions dans les régions.
307 milliards FCfa, coût de la corruption au Sénégal entre 2007 et 2011
Selon le ministre de la Promotion de la Bonne gouvernance, Abdou Latif Coulibaly, la lutte contre la corruption ne peut se faire normalement que si les populations sont sensibilisées et si elles comprennent les enjeux et la gravité du phénomène. « Cet accord nous permet d’engager ensemble une sensibilisation des populations et un plaidoyer auprès des différentes autorités, en faisant en sorte qu’elles prennent en compte les coûts de la corruption et ses conséquences graves sur notre développement », a-t-il expliqué au terme de la signature du protocole de partenariat entre l’Oanel 2c et son département. Pour lui, ce combat doit être permanent. « Il y a des moments où il faut marquer le temps par des actes vigoureux. Cette sensibilisation (…) qui sera orientée vers les populations leur permettra de s’approprier du terme de bonne gouvernance et des mécanismes de la "redevabilité" », a-t-il déclaré.
Ce faisant, il a cité l’engagement et les actions vigoureuses de l’Etat à travers la stratégie de bonne gouvernance et la création de certains mécanismes de lutte contre ce fléau comme l’Office national de lutte contre la corruption (Ofnac), la réactivation de la Cour de répression de l’enrichissement illicite (Crei) ainsi que le renforcement des pouvoirs de la Cour des comptes… Par ailleurs, le ministre a souligné l’importance de la prévention que rendront possible ces campagnes de sensibilisation. Pour sa part, Jean Michel Drufus du Pgp de l’Usaid a soutenu que le Sénégal s’inscrit actuellement dans une dynamique positive de lutte contre la corruption vu l’amélioration de son classement dans les indices mondiaux et africains. Une dynamique qui, à l’en croire, s’explique par le renforcement du dispositif avec la mise en place d’un ministère chargé de la Promotion de la bonne gouvernance, de l’Ofnac et la création de l’Oanel 2c. Toutefois, a-t-il précisé, le combat est « loin d’être gagné au Sénégal ».
« Le coût économique global de la corruption pour le Sénégal est évalué à une perte de 307 milliards FCFA entre 2007 et 2011, selon une étude du Professeur Abdoulaye Seck de la Faculté des Sciences Economiques de Gestion (Faseg), sans compter les impacts réels sur le plan social et environnemental », a-t-il informé. M. Drufus a ajouté que les « citoyens et les organisations qui en sont victimes ignorent souvent l’impact réel sur leur vécu quotidien et finissent par adopter une certaine tolérance, car se sentant impuissants pour intervenir ».
Quant à Djibril Badiane, président de l’Oanel 2c, il a demandé au ministre d’être l’interprète de cette plateforme auprès de l’Etat.
ABDOU LATIF COULIBALY, MINISTRE : « La médiation pénale fait partie des mécanismes pour recouvrer les biens de l’Etat »
Interpellé hier, en marge de la cérémonie de lancement de la campagne nationale d’information sur les coûts de la corruption, sur l’idée selon laquelle le président de la République aurait proposé une médiation pénale pour ceux qui sont poursuivis pour détournement présumé de deniers publics, le ministre de la Promotion de la bonne gouvernance s’est voulu formel. Selon Abdou Latif Coulibaly, le président de la République n’a jamais préconisé la médiation pénale. « La plupart des gens ont une conception erronée des propos du chef de l’Etat pour dire qu’il propose la médiation pénale. Le chef de l’Etat n’a jamais recommandé la médiation pénale, mais il a avancé que cela faisait partie des mécanismes par lesquels l’Etat du Sénégal peut recouvrer ses biens. Ce n’est pas un mécanisme prioritaire sur d’autres », a-t-il précisé.
Ibrahima BA
source: http://www.lesoleil.sn/index.php?option=com_content&view=article&id=35350:promotion-de-la-bonne-gouvernance-une-campagne-nationale-dinformation-sur-les-couts-de-la-corruption-lancee&catid=78:a-la-une&Itemid=255