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Un étudiant tunisien se faisant passer selon les autorités pour un vacancier a ouvert le feu vendredi dans un hôtel en bord de mer près de Sousse, tuant 39 personnes dont des Britanniques avec une arme qu'il avait cachée dans un parasol.
Cette attaque, la pire de l'histoire récente de la Tunisie, frappe un pays qui voit monter la menace jihadiste depuis sa révolution en 2011. Elle survient trois mois après l'attaque sanglante contre le musée du Bardo à Tunis (22 morts dont 21 touristes), qui avait déjà porté un coup au secteur vital du tourisme.
Elle intervient aussi le même jour qu'un attentat revendiqué par le groupe Etat islamique au Koweït (27 morts) et qu'une attaque avec décapitation d'un homme en France.
Le bilan de l'attaque contre l'hôtel Riu Imperial Marhaba à Port el Kantaoui, à 140 km au sud de Tunis, a atteint dans la soirée 39 morts, a indiqué le ministère de la Santé à l'AFP.
La liste des nationalités n'a pas encore été établie, la plupart des victimes étant en tenue de plage au moment des faits et n'ayant pas leurs papiers sur eux, selon un responsable du ministère.
Au moins cinq Britanniques et une Irlandaise figurent parmi les étrangers tués, ont indiqué les autorités de leurs pays respectifs.
Trente-neuf personnes, notamment des ressortissants de Grande-Bretagne, de Belgique, d'Allemagne et de Norvège, ont aussi été blessées. L'assaillant a été abattu, selon le ministère de l'Intérieur.
- Arme cachée dans le parasol -
Selon les autorités, l'auteur présumé de l'attentat se nomme Seifeddine Rezgui, un jeune Tunisien originaire de Gaafour (nord-ouest) mais étudiant à Kairouan (centre).
Il était inconnu des services de police et a agi seul "a priori", selon le secrétaire d'Etat aux affaires sécuritaires, Rafik Chelly.
Selon M. Chelly, l'auteur des faits s'était fait passer pour un vacancier se rendant à la plage.
"Il est entré par la plage, habillé comme quelqu'un qui allait se baigner, et il avait un parasol avec dedans son arme. Puis arrivé à la plage, il a utilisé son arme", a-t-il raconté.
L'assaillant a visé les clients sur la plage, puis pénétré dans l'enceinte de l'hôtel pour abattre des clients installés au bord des piscines, selon le pâtissier de l'hôtel interrogé par l'AFP.
"J'ai entendu des coups de feu et je suis sorti voir ce qui se passait. J'ai vu quelqu'un tirer sur des touristes âgés (sur la plage). Ils sont morts", a raconté Slim Brahim. "J'ai cherché à me cacher parce que j'ai vu le terroriste entrer dans l'hôtel du côté de la piscine. Il a ensuite jeté une grenade près de la piscine".
Une journaliste de l'AFP qui a pu entrer dans l'hôtel a vu deux corps sur le parking, ainsi que trois corps ensanglantés sur le rebord de la piscine couverte.
Selon le témoignage d'un touriste britannique à la télévision SkyNews, l'attaque s'est produite vers midi (11H00 GMT).
"Mon fils de 22 ans venait de retourner se baigner (...) quand on a vu à une centaine de mètres à notre gauche ce qu'on pensait être des feux d'artifices", a raconté Gary Pine, venu de Bristol, dans le sud-ouest de l'Angleterre. "C'est seulement quand on a commencé à entendre des balles fuser qu'on a réalisé que c'était beaucoup plus grave".
L'ambassade de France à Tunis a appelé ses ressortissants par SMS à la "vigilance" et à "limiter les déplacements et à éviter les rassemblements".
- Condamnations -
Le président Béji Caïd Essebsi, qui s'est rendu sur les lieux, a jugé que ces attaques étaient "la preuve qu'il faut une stratégie globale et que tous les pays actuellement démocratiques doivent unir leurs forces". "La Tunisie est face à un mouvement international. Elle ne peut répondre toute seule à cela", a-t-il dit à l'AFP.
La ministre du Tourisme, Selma Elloumi Rekik, a reconnu "un coup dur pour la Tunisie".
Mais "les mesures vont être très dures maintenant. Tout va changer. Il y a une réunion qui va se tenir avec le chef du gouvernement et un certain nombre de mesures vont être prises", a-t-elle ajouté.
La Tunisie disait craindre des attentats à l'approche de la saison touristique et avait annoncé des mesures sécuritaires accrues. Des comptes sur les réseaux sociaux liés à la mouvance jihadiste avaient menacé de nouvelles attaques durant l'été.
Le président français François Hollande et son homologue tunisien ont exprimé "leur solidarité face au terrorisme" après les attentats qui ont visé les deux pays.
La Maison Blanche et l'ONU ont condamné les attaques survenues vendredi en France, en Tunisie et au Koweït, tout comme Al-Azhar, prestigieuse institution de l'islam sunnite.
Après l'attaque du Bardo le 18 mars, le secteur stratégique du tourisme tunisien a enregistré en avril un recul sur un an de 25,7% du nombre de touristes et de 26,3% des recettes en devises.
Le tourisme, qui représente environ 7% du PIB de la Tunisie et près de 400.000 emplois directs et indirects, était déjà très affecté par les crises politiques à répétition et l'essor de la mouvance jihadiste.
Vendredi, le voyagiste belge Jetair (groupe TUI) a indiqué avoir demandé à un vol parti de Bruxelles pour la Tunisie de faire demi-tour au dessus de la Méditérranée après l'attentat de Sousse.
source:https://fr.news.yahoo.com/tunisie-tirs-plage-devant-h%C3%B4tel-morts-114906554.html