Fast backlinks and Guest-post hosting
Une réunion organisée par le Premier ministre sur la lutte contre la drogue dans la sous-région et impliquant différents services comme la douane, la gendarmerie, la police et des organismes comme l’Onudc, vise à ouvrir les discussions, en prélude à un conseil interministériel qui permettra d’aller vers des solutions idoines.
Le constat avait été fait depuis longtemps et la présence de la drogue en territoire sénégalais est plus que préoccupante.
Au sortir de la réunion tenue hier dans les locaux de la Primature, Augustin Tine, ministre des Forces armées, résume la situation : «Aujourd’hui nous sommes tous d’accord que la drogue, par le monde, est devenue un cancer parce qu’elle s’est installée dans notre sous-région. Le Sénégal est une plaque tournante, c’est dire que la drogue vient des pays limitrophes, passe par notre pays pour transiter par d’autres pays. Elle vient des pays producteurs et va vers les pays consommateurs. Au vu des discussions avec l’Onudc, nous nous rendons compte qu’au Sénégal, il y a un certain nombre de Sénégalais qui consomment cette drogue. Il est tout à fait normal que nous travaillions à faire en sorte que les Sénégalais comprennent que c’est dangereux de consommer cette drogue, c’est dangereux pour leur santé et ce n’est pas bien pour notre pays.»
Pierre Lapaque, représentant de l’Office des Nations-Unies chargé de la lutte contre la drogue et le crime en Afrique de l’Ouest et en Afrique centrale, détaille le problème : «En Afrique de l’Ouest vous avez techniquement 4 sortes de drogues qui sont produites, trafiquées ou consommées. La drogue la plus répandue est bien sûr le cannabis sous toutes ses formes. Elle est produite dans la sous-région et principalement consommée parce que son taux et son passif actif sont relativement faibles et ne lui permettent pas d’être exportée à l’extérieur de la région. Ensuite, vous avez de la cocaïne qui passe par la sous-région principalement d’Amérique latine à destination de l’Europe de l’Ouest. Vous avez ensuite la métamphétamine qui est produite dans la sous-région qui est à la fois consommée et exportée principalement vers l’Asie du Sud Est et le Japon. Il y a l’héroïne, une drogue qui est produite en Afghanistan et dans les pays avoisinants et qui passe en Afrique de l’Ouest à destination de l’Europe de l’Ouest.» Selon cet expert, la situation a principalement changé au cours des dernières années. En effet, il y a 15 ans de cela, il n’y avait que du cannabis qui était produit et consommé par la population locale en Afrique de l’Ouest et au Sénégal. Maintenant il y a une production de cannabis et de métamphétamine. Pierre Lapaque renseigne sur la densité du trafic : «Nous parlons de milliards d’euros par an pour la sous-région de profit du crime avec une dynamique qui s’enclenche par des opérations de blanchiment. Tout cela fait qu’il y a un défi lancé au Sénégal mais aussi à la Cedeao, à tous les pays de l’Afrique de l’Ouest de faire face à cette finalité de criminalité qui devient de plus en plus polymorphe, de plus en plus agressive, de plus en plus proactive et qui a une approche totalement commerciale du crime.»
Déjà 4 tonnes de drogues saisies en 2014
Dr Aminata Diarra Lô, pharmacienne, représentante du ministère de la Santé, pense que dans cette lutte contre le trafic illicite de la drogue, le ministère de la Santé est interpellé au plus haut niveau parce que c’est un problème de santé publique qui se pose. Elle précise qu’en matière de réglementation pharmaceutique, c’est la direction de la Pharmacie qui a des prérogatives dans ce pays. Elle dit : «Nous autorisons tout ce qui est produit morphinique, c’est-à-dire tout ce qui est stupéfiant qui rentre dans les activités médico-scientifiques. Mais on sait que ces stupéfiants-là peuvent être utilisés dans le cadre des trafics illicites et il y a également des produits qui sont des précurseurs chimiques sont et qui sont identifiés dans la fabrication des drogues dures que l’on retrouve dans certains comprimés ou certains médicaments vendus parfois librement dans nos marchés. Ces produits peuvent être extraits par les chimistes pour en faire des drogues aussi puissantes que les drogues interdites.»
Pour le ministre des Forces armées, la tâche de l’Onudc a permis de comprendre l’ampleur de présence de la drogue au Sénégal. Il confirme : «Vous avez constaté qu’en 2013, nous n’avons eu qu’un millier de kilos qui ont été saisis. Mais en 2014, en cinq mois, nous avons saisi quatre tonnes. C’est pour dire que le combat est engagé et nous allons continuer. Mais nous sommes tous des Sénégalais, que l’on soit militaire ou autre. Toujours est-il que ce sont des êtres humains, des Sénégalais qui sont en dehors de la loi qui ont été arrêtés, qu’ils soient en tenue ou non. C’est clair qu’aujourd’hui le combat est engagé et il va continuer.»
Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.SOURCE:http://www.lequotidien.sn/index.php/component/k2/item/31974-combat-lutte-contre-la-drogue--le-s%C3%A9n%C3%A9gal-sur-le-pied-de-guerre
COMBAT - Lutte contre la drogue : Le Sénégal sur le pied de guerre
Outils
Vos reglages
- Plus petit Petit Moyen Grand Plus grand
- Default Helvetica Segoe Georgia Times
- Mode de lecture