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Jeu, Nov

DAKAR - Rapport sur la consommation de drogue en Afrique : Kofi Annan se pique à la légalisation

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Des rapports de plus en plus alarmants présentent l’Afrique de l’Ouest comme une plaque tournante de la drogue. Un autre présenté hier par la Commission ouest-africaine sur les drogues et par la fondation Kofi Annan a confirmé ces statistiques mais il s’est plus appesanti sur les effets de ce trafic sur la société et les économies de cette région. En conclusion, les commissaires, qui l’ont produit, recommandent la dépénalisation des délits liés à la consommation de drogue.

Le plaidoyer a de quoi surprendre mais l’idée est bien argumentée. La Commission ouest-africaine sur les drogues demande la levée des sanctions contre les consommateurs de drogue. La fondation Kofi Annan, dans un rapport intitulé «Pas seulement une zone de transit : drogues, Etat et société en Afrique de l’ouest», demande aux Etats de réformer leurs législations et de dépénaliser les infractions liées aux drogues qui sont mineures et non violentes. 

Pour l’ancien secrétaire générale des Nations-Unies, la «prohibition a échoué». «Les politiques actuelles de lutte contre les drogues ont échoué, il faut avoir le courage de changer», a lancé M.  Annan en conférence de presse. Il a appelé à mettre sur pied des politiques plus humaines et plus coordonnées. «Les usagers de la drogue méritent notre assistance et non notre punition», a renchéri le président de la commission, Olusegun Obasanjo.
Se basant sur son expérience lors d’un séjour carcéral dans son pays, il a soutenu que le fait d’emprisonner un jeune pour usage de drogue ne l’en sauve pas. Dans certains établissements pénitentiaires du Nigeria, les gardes sont des trafiquants de drogue et rendent les jeunes plus accros que quand ils entraient en prison, a-t-il partagé. Il a appelé à faire preuve d’innovation. 
Pour l’ancien Président du Nigeria, la drogue est un problème complexe qui n’a pas une solution unique. «Les pays devraient adopter des solutions ouvertes basées sur leurs réalités», a-t-il recommandé. Le ministre des Affaires étrangères du Guate­mala a appuyé cette déclaration qui reprend celle faite par son Président il y a deux ans. Le Président guatémaltèque avait reconnu que le système de lutte contre la drogue avait montré ses limites.
 Au nombre des principaux arguments à ce plaidoyer, les commissaires avancent que la consommation de la drogue est plus une question de santé publique que de sécurité. D’après Kofi Annan, des centaines de milliers de personnes meurent de maladies liées à la drogue. De plus, l’environnement est marqué par un manque de structures de traitement pour les usagers de la drogue. Cela augmente le risque d’alimenter la propagation des infections. Un rapport mondial de l’Onudc, datant de 2013, estimait que 11,8% des usagers de drogues injectables en Afrique vivaient avec le Vih. Au Sénégal, le taux de prévalence des usagers de la drogue était de 9, 1% contre moins de 1% pour le reste de la population.
 Sur l’économie aussi, les conséquences sont désastreuses. A la lumière de leurs recherches, les commissaires ont conclu que le commerce de la drogue a entraîné une augmentation du blanchiment d’argent. Les prisons sont surchargées par les petits trafiquants et les consommateurs alors que les gros barons s’en sortent sans gros dommage. Le trafic de drogue fragilise aussi les institutions par la corruption au sein de l’appareil judiciaire et de la police. 
Olusegun Obasanjo a anticipé sur les éventuelles attaques contre cette thèse de la dépénalisation de la consommation de la drogue. Précisant qu’il veut parler des couches défavorisées de la société qui souffrent, il a soutenu qu’elles ne devraient pas être considérées comme des criminels. «Nous ne pouvons empêcher que la drogue circule en Afrique de l’Ouest mais nous pouvons empêcher qu’elle s’empare de nos sociétés», a-t-il conclu.

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SOURCE:http://www.lequotidien.sn/index.php/la-une2/6945-dakar-rapport-sur-la-consommation-de-drogue-en-afrique--kofi-annan-se-pique-a-la-legalisation