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En rachetant le West African College of the Atlantic (Waca) à Dakar, prestigieux lycée international privé bilingue de la capitale sénégalaise, le groupe éducatif panafricain Enko Education poursuit son expansion en Afrique subsaharienne où il ambitionne d’implanter une quarantaine d’écoles d’ici cinq ans.
Le groupe Enko Education, cofondé par le Camerounais Cyrille Nkontchou et le Français Éric Pignot, son directeur général, étend sa toile au Sénégal où il vient de racheter le West African College of the Atlantic (Waca), son deuxième établissement dans la capitale sénégalaise, après Enko Dakar International School, où les cours ont démarré en septembre 2017. Les deux parties se sont refusées à dévoiler le montant de la transaction.
Cofondé en 1996 par Danielle Louise Hill et son époux Ian, ancien directeur général adjoint de l’Organisation du baccalauréat international à Genève, le Waca a été le premier établissement à proposer le baccalauréat international (IB) au Sénégal. Il accueille actuellement 235 pensionnaires, moyennant des frais de scolarité d’1,3 million de francs CFA (près de 2 000 euros) par an, de la 6e à la 4e ; 1,41 million de FCFA en 3e, 1,65 million de FCFA en 2nde et 2,425 millions de CFA pour les classes de 1ère et de terminale.
« Nous cherchions un repreneur pour assurer l’avenir de l’école, car nous ne sommes pas une organisation, seulement un couple, et nous avons pensé qu’un groupe comme Enko Education serait idéal pour assurer cette pérennité pour les enfants du Sénégal et africains et pour donner un nouvel élan à l’école », a confié à Jeune Afrique Ian Hill, qui trouve que son établissement et Enko Education partagent une vision et des valeurs telles que le bilinguisme, le sérieux, la rigueur, l’excellence pédagogique et l’ouverture à l’international.
Plan stratégique
Autre argument décisif invoqué par le cofondateur de Waca, la montée en puissance d’Enko Education sur le continent. De fait, depuis l’ouverture de son premier établissement en septembre 2014, à Yaoundé (Cameroun), le réseau d’Enko totalise aujourd’hui une dizaine d’écoles réparties dans cinq pays : le Cameroun (2), la Côte d’Ivoire (2), le Sénégal (2), le Mozambique (3) et l’Afrique du Sud (1). Depuis 2014, environ 4,5 millions de dollars (3,7 millions d’euros) ont été levés par le groupe pour financer l’ouverture de ces établissements.
Une quarantaine d’écoles prévues dans 20 pays d’Afrique subsaharienne, pour un investissement compris entre 30 et 40 millions d’euros
Enko développe un plan stratégique d’ouverture pour les cinq prochaines années, avec une quarantaine d’écoles dans 20 pays d’Afrique subsaharienne, pour un investissement compris entre 30 et 40 millions d’euros. Deux d’établissements devraient ouvrir à la rentrée de septembre 2018 en Afrique de l’Ouest francophone, d’après le directeur général d’Enko Education, qui ne donne pas plus de détails quant aux lieux d’implantation.
Capital majoritairement africain
Des partenaires financiers internationaux et des fonds d’investissement privés tels que LiquidAfrica (la holding dirigée par Cyrille Nkontchou), Proparco, filiale de l’AFD dédiée au secteur privé, Investisseurs & Partenaires (I&P) et Oikocredit,accompagnent Enko Education dans son développement. Une nouvelle levée de fonds est également prévue d’ici à la fin de l’année pour entériner l’arrivée de nouveaux investisseurs dans le capital majoritairement africain du groupe. Au nombre de ses actionnaires figure notamment le Sénégalais Pape Madické Diop, président-directeur général de l’école de gestion la BEM Dakar.
Selon Éric Pignot, le modèle Enko Education a pour but de préparer les jeunes élèves africains à intégrer les grandes universités mondiales et africaines, au travers de formations de qualité, fondées sur le Programme du diplôme du baccalauréat international (IBDP). Parmi les universités ciblées, Yale University (États-Unis), les universités de Toronto et d’Ottawa (Canada), l’université de Manchester (Royaume-Uni), les françaises Polytechnique et Sciences-Po ou encore la chinoise Capital University of Economics and Business de Beijing. Et côté africain, il cite l’African Leadership University (Rwanda et Maurice) et la Lancaster University au Ghana.