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Les grèves cycliques dans l’éducation sont-elles en train d’annihiler les investissements de l’Etat dans ce secteur ? Tout porte à le croire, si l’on se fie aux propos de l’inspecteur de l’Enseignement Mame Ibra Ba. D’après cet acteur de l’éducation, une année scolaire perdue coûte 500 milliards de francs Cfa. M. Ba se fonde sur la part du budget du Sénégal investie dans l’éducation, qui tourne autour de 480 et 500 milliards.« Si vous prenez une année scolaire normale, le quantum horaire est de 900 heures. Mais avec deux mois de grèves, c'est presque 200 heures de perdues. Et même si les élèves apprennent, c’est comme s’ils n’avaient rien acquis à l’école. C’est tout le budget investi qui est perdu », explique M. Ba qui prenait part au séminaire du réseau des enseignants de l’Alliance pour la République (Apr). Outre le budget investi, l’inspecteur s’est fondé sur le rapport de la Banque mondiale intitulé « La crise de l’apprentissage ».
Dans ledit document, souligne-t-il, « il est démontré que dans les pays en voie de développement, seuls 14% des apprenants apprennent réellement, parce qu’il y a une différence entre être scolarisé et apprendre ». Au regard de ces arguments, il soutient que les grèves impactent négativement le développement économique du pays. « L’éducation est un enjeu de développement et les pays les plus développés sont ceux qui ont un système éducatif performant », se désole-t-il.
Face à cette situation, il invite ses collègues enseignants à mettre fin à la grève qui dure depuis pratiquement le début de l’année scolaire. « On ne peut pas installer le pays dans une situation de grève permanente, alors que l’éducation est un enjeu de développement », conclut Mame Ibra Ba.
Enquête
Sénégal - Conséquences économiques des grèves dans l’éducation : 500 milliards de francs Cfa perdus par an
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