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Mamadou Talla et Cheikh Oumar Hanne, respectivement ministre l’Education nationale et de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation, dans le nouvel attelage gouvernemental, auront bien évidemment des défis majeurs.
Dans l’immédiat, il sera question de préserver l’accalmie jusqu’ici notée dans l’espace scolaire pour l’exercice 2018/2019. A l’horizon, ils auront la lourde tâche de restaurer le climat de confiance entre acteurs : langage de vérité ou respect de la parole donnée.
Un quinquennat estampillé de «resserrement organique et recentrage des missions essentielles», a conduit comme attendu un chamboulement total dans la constitution de la nouvelle équipe gouvernementale. Les départements de l’Education nationale et de l’Enseignement supérieur connaissent de nouvelles têtes. Jadis gérés par Serigne Mbaye Thiam et Mary Teuw Niane depuis septembre 2013, les départements de l’Education et de l’Enseignement supérieur sont désormais occupés par Mamadou Talla qui quitte la formation professionnelle et Cheikh Oumar Hanne, ex-directeur du COUD.
Le remplacement de Mary Teuw Niane par le désormais ex directeur général du Centre des œuvres universitaires de Dakar (Coud) fait débat, et des vidéos commencent déjà à circuler sur les réseaux sociaux montrant ainsi l’actuel maire de Ndioum (Podor) en flagrant délit d’incompétence en vocabulaire. Entre dire une difficulté ou «un difficulté», l’actuel patron de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation fait buzz.
En plus des étudiants, Cheikh Oumar Hanne aura d’autres interlocuteurs plus coriaces sur la table de négociations. Il devra s’y faire avec le syndicat autonome de l’Enseignement supérieur et le syndicat unitaire et démocratique des enseignants du Sénégal. En plus de la très problématique question des établissements d’enseignement supérieur privés et le retard des bourses souvent noté, les chantiers universitaires jusqu’ici non achevés, constitueront le grand défi de l’actuel boss du secteur. Un échéancier est attendu quant à l’ouverture prochaine de l’université Amadou Mactar Mbow, l’université Ibrahima Niasse de Kaolack et certains espaces numériques ouverts. S’y ajoutent le déficit en personnel enseignant et de recherche et les budgets des universités.
L’application de la nouvelle loi sur les universités publiques a consacré l’avènement, à la tête des universités, de conseils d’administrations constitués majoritairement de personnels non académiques et délibérant sur des questions pédagogiques et scientifiques. Ce qui constitue un recul dans la gouvernance des universités, selon les syndicats. Le Saes a rappelé la violation récurrente par le ministère de l’Enseignement supérieur du décret n°2016-1805 relatif à l’orientation et à l’inscription des bacheliers dans les établissements publics d’enseignement supérieur.
A l’aise au niveau du département de la Formation professionnelle, de l’Apprentissage et de l’Artisanat – même s’il était concerné par les négociations entre le gouvernement et les syndicats -, Mamadou Talla a du pain sur la planche. Il aura la charge de maintenir l’accalmie d’une année académique jusqu’ici, sans perturbations. Le défi est de rétablir la confiance adossée sur un langage de vérité, sans quoi l’école publique risque de connaître de nouvelles perturbations déjà constatées avec le dépôt de préavis de grèves.
Ainsi, Mamadou Talla trouvera sur sa table la question transversale du système de rémunération des agents de la Fonction publique. Sur ce point, le président de la République avait promis d’ouvrir les discussions au mois d’avril éplucher la problématique du régime indemnitaire dans l’administration. Sachant que le poste de Premier ministre sera supprimé alors que Mahammed Boun Adallah Dionne assuré le monitoring, rencontre de suivi des accords, Mamadou Talla est attendu sur certains points inscrits dans le protocole du 30 avril 2018. En effet, la formation diplômante et les passerelles professionnelles constituent des questions cruciales soulevées par les syndicats d’enseignants. Sans oublier les points transversaux, notamment les prêts DMC, les lenteurs administratives, l’habitat.
Quid du Syndicat des inspectrices et inspecteurs de l’éducation et de la formation du Sénégal (Siens) qui réclame les conditions de détachement ou de disponibilité au sein de l’administration sénégalaise. Les camarades de El Cantara Sarr s’insurgent sur la révision quasi-unilatérale du décret 2012/12276 sur les IA et les IEF qui a été modifié par le décret 2017/604 qui permet au ministre de nommer, en dehors du dispositif d’appel à candidature, des inspecteurs.
SAOUROU SENE, SG SAEMSS : «Il connaît très bien le secteur de l’éducation»
«On peut considérer que Mamadou Talla est un homme du sérail. Il a enseigné au lycée Ahmadou Bamba de Diourbel. Il connaît très bien le secteur de l’éducation. Par conséquent, il doit réussir là où Serigne Mbaye Thiam a échoué. C’est quelqu’un qui paraît avoir le sens de l’écoute. Les rendez-vous ne manquaient pas. C’était la non-application des décisions retenues lors de ces rencontres qui posaient problème. Si M. Talla fait l’effort de porter les préoccupations des enseignants auprès du gouvernement, il n’y a pas de raison que la situation ne s’améliore et ne se maintienne dans une stabilité».
Malick Fall, SG SAES : «Le nouveau ministre doit s’inscrire...»
«Nous rendons un hommage au Professeur Mary Teuw Niane pour le travail abattu à la tête du département de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation. Pendant 6 ans, il a su amener un certain nombre de réformes pour le développement du sous-secteur. Le dialogue sincère est un impératif pour éviter toute perturbation. Le nouveau ministre doit s’inscrire dans cette dynamique de discussions et d’échanges des enjeux de l’Enseignement supérieur».
source: https://www.sudonline.sn/le-defi-de-la-parole-donnee_a_43554.html