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Le Gouvernement du Sénégal a démarré en 2013 un ambitieux programme de développement du secteur de l’éducation et de la formation, le Programme d’amélioration de la qualité, de l’équité et de la transparence (PAQUET-EF). Pour venir combler les insuffisances du précédent programme qui avait un focus sur l’accès, le PAQUET-EF accorde une place privilégiée à la qualité de l’éducation. Cet ambitieux programme qui couvre la période 2013-2025 a connu des temps forts en 2014, année à laquelle de réels jalons ont été posés dans son démarrage. Pour améliorer la qualité qui constitue le pilier central du programme, les décideurs ont compris qu’il était nécessaire d’agir sur un certain nombre de leviers: les ressources humaines, le médium d’apprentissage, le temps d’apprentissage et les manuels.
Des enseignants bien recrutes et mieux formés...
Les spécialistes en éducation conviennent que la formation de l’enseignant est l’un des déterminants les plus importants de la qualité de l’éducation. Fort de cette conviction, le Ministère de l’éducation nationale a posé des actes forts en 2014 pour disposer désormais d’enseignants de qualité. On peut citer entre autres:
- la transparence dans le concours de recrutement des maîtres qui a permis de démanteler un réseau de fraude sur les résultats;
- un concours de recrutement plus sélectif avec plus d’épreuves à subir et des étapes de présélection et de sélection;
- la réhabilitation et la construction de centres de formation des personnels de l’éducation;
- un dispositif de formation continue performant: avec l’appui de l’Organisation internationale de la Francophonie(OIF), le MEN a lancé une importante initiative de formation à distance des maîtres intitulé IFADEM. Ce programme vient renforcer les démarches classiques de formation continue et d’encadrement des maîtres.
Medium d’apprentissage
L’utilisation du français comme medium d’apprentissage a été toujours considéré comme un blocage dans l’acquisition des connaissances par les élèves. Plusieurs initiatives ont été menées depuis les années 70. Dans le cadre de la mise en oeuvre de la nouvelle lettre de politique du secteur de l’éducation et de la formation, l’utilisation progressive des langues nationales au delà de l’alphabétisation fonctionnelle a été un fait saillant. En effet, le Sénégal a signé, au même titre que 8 autres pays africains francophones, un protocole d’accord avec l’OIF pour la mise en oeuvre de l’initiative École et langues nationales en Afrique(ELAN-AFRIQUE). Cet appui de l’OIF a permis d’ouvrir, au courant de l’année scolaire 2013-2014, 30 classes bilingues langues nationales- français. Les premières évaluations de cette initiative ont donné des résultats satisfaisants. Il s’agit là d’un espoir pour parvenir à des seuils de maîtrise plus élevés dans les disciplines fondamentales.
Le MEN compte derouler un plan de mise à l’échelle soutenable et réaliste du bilinguisme à l’école.
Amélioration du dialogue social
Un quantum horaire moyen de 900heures par année est nécessaire pour espérer une réalisation satisfaisante du programme scolaire à l’élémentaire. Ce quantum est presque un idéal pour l’école sénégalaise à l’épreuve des grèves des élèves et des enseignants.
Pour apaiser le climat social et améliorer consécutivement le temps d’apprentissage, le Gouvernement du Sénégal a signé un protocole d’accord avec les différents syndicats d’enseignants et le syndicat des inspecteurs de l’éducation. L’option de l ‘État a été pour cette fois de signer des accords réalisables et de veiller au respect strict des engagements pris avec les syndicats. Il faut noter que pour l’essentiel, les revendications à caractère financier, notamment les indemnités ou augmentations de salaire ont été mises de côté en attendant les conclusions de l’étude sur le système de rémunération des agents de l’Etat.
Dotation en manuels
Le Curriculum de l’Education de base en vigueur dans les écoles a souffert depuis son démarrage du manque de manuels adequats destinés aux élèves. En 2014, avec l’appui de ses partenaires, a mis en place, dès la rentrée scolaire les manuels nécessaires pour la première étape (CI et CP). Le processus de distribution a été très efficace et a permis d’avoir les manuels dans le cartable de l’élève dès le démarrage des apprentissages.
Au-delà de ces mesures, des actions d’envergure telles que la tenue des assises de l’éducation, le lancement du Projet d’amélioration de la qualité de l’éducation de base (PAQEEB), le vote de la loi d‘orientation de la formation professionnelle et technique, l’érection d’un secrétariat d’Etat en charge des langues nationales et de l’alphabétisation, entre autres, ont marqué l’année 2014.
Ces efforts sont que les efforts pour améliorer la qualité sont consistants. Cependant, des problèmes subsistent. On peut citer:
- les difficultés dans le financement de l’alphabétisation et des langues nationales;
- le faible taux de pré scolarisation;
- les faibles taux aux examens scolaires.
Pour 2015, l’Etat devra veiller, entre autres, à:
- aller vers la mise en œuvre des recommandations des Assises de l’éducation;
- la mise en œuvre des différents types protocoles d’accord signés avec les syndicats pour assurer la stabilité de l’année scolaire;
- la négociation et la prise en charge des revendications à incidence financière des syndicats;
- l’articulation du PAQUET-EF à l’Acte 3 de la décentralisation;
- démarrer effectivement les différents projets qui constituent les instruments d’operationalisation du PAQUET-EF.
Par ISSA MBOUP,
Inspecteur de l’Education, Spécialiste en Alphabétisation et Education non formelle
source: http://www.sudonline.sn/2014-une-annee-fortement-empreinte-par-les-efforts-vers-la-qualite-de-l-education_a_22480.html
