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L’Italie a appelé lundi l’Union européenne à prendre des «mesures significatives» face au flux ininterrompu des migrants en Méditerranée, après que quelque 6 000 d’entre eux ont été secourus en un seul week-end. A la suite d’une série de naufrages ayant fait plus de 1 200 morts en avril, les dirigeants européens ont décidé de renforcer la présence de l’Ue en mer en triplant le budget de Triton qui était jusqu’alors de trois millions d’euros par mois.
La plupart des migrants partent actuellement des côtes libyennes. On a appris récemment que dans ce pays près de 7 000 migrants, majoritairement africains, sont arrêtés et détenus dans 16 centres de rétention. Parmi eux, beaucoup de Sénégalais prêts à tenter la traversée.
Au pays, des associations tentent d’enrayer le flux des départs. Une mission difficile pour Djiby Diakhaté, sociologue, enseignant-chercheur à l’Université Cheikh Anta Diop : «Le plus souvent, c’est toute la famille, toute la communauté qui se mobilise pour permettre aux jeunes de partir. Donc, ce n’est pas une initiative individuelle. Et je crois que c’est un discours faux que de considérer que c’est les jeunes seulement, candidats à l’immigration, qui sont les seuls concernés. C’est des familles entières qui font de la cotisation. C’est des communautés entières qui se cotisent pour permettre à certains membres d’aller en Europe, en pensant que lorsque ces gens partiront, ils vont constituer finalement la clé des solutions à leurs problèmes.»
Sensibiliser les communautés, c’est ce que tente de faire Bara Ndoye. Il est le secrétaire général de l’Association des clandestins rapatriés et familles affectées de Thiaroye-sur-mer : «Depuis 2006 jusqu’à nos jours, il n’y a plus de départ par les voies maritimes, parce qu’on a procédé d’abord par les voies de sensibilisation et le porte-à-porte pour décourager les jeunes en partance. Nous avons fait appel à toutes les responsabilités de Thiaroye-sur-mer et organisé un symposium en 2009 avec le gouvernement catalan ; un symposium qui a duré presqu’un mois, avec des exposés et des photos, où les enfants – on les a vus – les bras déchiquetés, les corps ensanglantés et tout. Là, on a essayé de les décourager par le phénomène des photos.»
Une mobilisation nécessaire, car Thiaroye-sur-mer a été particulièrement touchée en 2006 par le phénomène des départs avec des dizaines de morts et de disparus en mer.source: Rfi.fr
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Migration : Au Sénégal, comment empêcher les migrants de partir ?
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