L’Académie Génération Foot devra attendre encore avant d’espérer se qualifier pour les phases de poule de la Ligue africaine des clubs champions. Malgré un match «bon» dans l’ensemble, la jeune équipe d’Olivier Pérrin a buté, avant-hier samedi, sur une équipe de Horoya AC intraitable sur le plan technico-tactique, mais aussi et surtout sur l’expérience. Avec un démarrage en trombe de la première mi-temps, l’équipe de Génération Foot (GF - Sénégal) et celle Horoya AC (Guinée) étaient en round d’observation. Malgré les occasions concédées de part et d’autre, le match ne se débloquera réellement qu’à la 28ème minute de jeu. Sur une phase de jeu rapidement exécutée par Mandela, le ballon touche en pleine surface la main du latéral gauche de Génération Foot, Bassirou Ouédraogo. L’arbitre siffle un pénalty, concrétisé par l’attaquant de Horoya, Daouda Camara. La réaction ne se fait pas attendre. Malgré les coups-francs obtenus par les Grenats à la 30 puis à la 33ème minute. Les Guinéens continuent d’attaquer, surtout sur le flanc gauche, avec un Mandela intraitable. GF réplique par une contre-attaque à la 45ème minute de jeu entre Cheikh Tidiane Sabaly et Jean Ly Diouf. Par précipitation, la balle s’envole au-dessus des buts de Khadim Ndiaye.
En seconde période Génération Foot revient avec de meilleures intentions. Malgré les assauts répétés qui obligent les joueurs de Horoya à reculer sur leur moitié de terrain, les coéquipiers de Cheikh Tidiane Sabaly n’arrivent toujours pas à trouver le chemin des filets. Olivier Perrin effectue un premier changement avec l’entrée en jeu de Papa Yade pour tenter d’apporter de la vitesse au côté gauche, en vain. Mandela cède sa place à Mouhamed Djibo. Puis un deuxième changement du côté des Grenats avec la sortie de son capitaine Sidy Bara Diop méconnaissable. A l’image de leur capitaine, GF n’arrive pas à produire un jeu avec la deux, trois touches de balles. Les quelques rares phases de jeu n’aboutissent pas à cause des déchets techniques et de l’hésitation, mais surtout à cause du bloc de Horoya bien installé.
Le sort du match est scellé à la 87ème minute de jeu avec Brefo, le numéro 21 de Horoya, suite à une confusion dans la surface de Génération Foot. Se servant de leur expérience, les joueurs guinées commencent à déjouer, par des écroulements par-ci et par-là. Les 3 minutes de temps additionnel ne changeront rien à l’issue du match. Finalement, la jeune équipe de Génération Foot s’incline sous la marque de 2 buts à 0 face à l’équipe expérimentée de Horoya qui s’achemine ainsi vers les phases de poule de la Ligue africaine des clubs champions.
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OLIVIER PERRIN, ENTRAINEUR DE GENERATION FOOT : «Quand un adversaire te bat deux fois, à l’aller et au retour, cela veut dire qu’il est meilleur que toi»
«Une équipe joue la valeur du jour. La copie qu’on a rendue, c’est la copie qu’on a rendue, après on peut avoir toutes les explications qu’on veut. La copie qu’on a rendue, elle est à la fois le fait de ton équipe et celle de ton adversaire. Et puis, je me permettrai de rajouter un peu le terrain aussi, parce que jouer une semaine après un combat de lutte sur un terrain de football, je n’ai rien contre la lutte. Mais il faut bien expliquer aussi que, si on veut qu’une équipe sénégalaise passe un jour, il faudra se pencher un jour sur la qualité du terrain sur lequel on joue parce que c’est difficile de faire des passes. Maintenant, ce n’est pas une excuse. Sur le match d’aujourd’hui, on a fait une première mi-temps timide, à tous les niveaux. Je sens que mon équipe manquait de vitesse. Là où on mettait d’habitude une ou deux passes, on en mettait trois ou quatre. Il y avait beaucoup d’hésitations peut-être à cause du terrain, peut-être aussi à cause de l’adversaire qui était plus bien placé, peut-être aussi à cause de l’enjeu. Après, on n’est pas trop heureux, parce qu’on a pris quatre buts sur ce match-là. Parce qu’on a pris de sacrés buts sur les deux matchs. Cela fait 35 ans que je suis entraineur, mais sur deux confrontations, prendre 3 buts comme on a pris là, entre le premier qui était hors-jeu, le deuxième contre notre camp et un penalty que 90% des arbitres ne sifflent pas. Il y a peut-être main, mais même s’il y a main, elle est contrôlée.
Après, il fallait rectifier à la deuxième mi-temps. Même si on a bien réagi, tout n’a pas été parfait. Il faut dire que jouer avec une équipe aussi expérimentée et en place, se créer des occasions de but est difficile, plus la vitesse du terrain. Ce qui fait beaucoup de difficulté à contourner. Il fallait mettre un deuxième but pour relancer le match. Plus le match avançait, plus je sentais que ce serait compliqué. Sur l’ensemble des deux matchs, on peut dire deux choses. D’abord qu’on n’est pas loin parce que sur le niveau de jeu, sur la période de jeu, il y a des choses intéressantes dans ce que l’on fait. Ensuite, on est très loin parce que quand tu joues des matchs comme ça il y a des erreurs qu’on ne doit pas faire. On a fait des erreurs et on les a payées. Moi, je ne suis pas abattu. Je suis venu ici en juillet 2013 en nationale 2, aujourd’hui on était bien parti pour être parmi les 16 meilleures équipes africaines. Quand ton adversaire te bat deux fois, à l’aller et au retour, cela veut dire qu’il est meilleur que toi. Ce qui ne veut pas dire que demain, qu’on ne va pas conserver de l’ambition dans ce que l’on fait parce qu’il y a pleins de choses à prendre. Je sais que tout le monde va être déçu parce qu’on a vu autour de Génération Foot depuis 15 jours une mobilisation incroyable; donc j’en profite pour remercier tout le monde».
VICTOR ZVUNCA, COACH DE HOROYA AC : «Pour l’ensemble des deux matchs, on a plus souffert à la maison qu’à Dakar»
«J’étais venu avec l’intention de marquer rapidement un but. Avec le 2-1 du match allé, je savais bien que Génération Foot, en marquant un but, pouvait se qualifier, donc, il fallait à tout moment essayer de marquer un but pour essayer de mettre un peu plus de pression sur l’adversaire. Mais, on a su le marquer en milieu de la première mi-temps, ce qui nous a tout petit peu soulagé et nous a permis d’aller de l’avant. On avait le vent en plus avec nous en première mi-temps, donc on a bien dominé, et on a bien été sur ce match en première mi-temps. En deuxième mi-temps, c’est sûr que l’adversaire est obligé de prendre plus de risques, de revenir au score. Et là, c’est sûr que pendant plus d’une demi-heure on a bien souffert. Le seul avantage qu’on peut dire qu’on a eu, c’est qu’on a joué beaucoup de ballons aériens, beaucoup de duels aériens, beaucoup de ballons qui ont été joués dans nos 20 derniers mètres et on a très souvent gagnés les duels; ce qui nous a permis de sauvegarder notre but. Les deux, trois arrêts que Khadim a pu faire, a soulagé l’équipe. Mes deux joueurs qui sont rentrés en cours de match ont amené un peu de fraicheur dans l’équipe, Brefo c’est un peu plus tard; ce qui nous a permis de marquer le deuxième but et de finir le match le plus tranquillement du monde.
Pour le recul en seconde période, j’avais vu le match aller et j’ai constaté qu’avec cette équipe, lorsqu’il y avait un bloc d’équipe qui est assez compacte dans l’agressivité pour récupérer le ballon, ce n’était pas facile de passer entre les mailles du filet. Donc, ce n’est pas consciemment qu’on a reculé mais c’est Génération Foot qui nous a obligé à reculer parce qu’elle voulait revenir au score. Puis, on arrive dans un moment du match au bout de 10-15 minutes de deuxième mi-temps où l’on est dépassé et qu’on se demande si on sort un peu plus haut et se faire prendre en contre, je connais les qualités de cette équipe. Donc, je savais que moins il y a d’espace, plus de duels aériens et plus rapidement le ballon va arriver chez Khadim.
On a réussi notre premier objectif parce que le président s’était donné comme premier objectif de réussir à se qualifier pour les phases de poule. Maintenant que c’est fait, il reste à essayer d’aller plus loin possible.
Je trouve que le match d’aujourd’hui a été plus facile pour nous, parce que Génération Foot a été obligée de prendre des risques et d’attaquer. Je pense qu’on a été un bloc-équipe assez important surtout en premier mi-temps avec un gros pressing qui les a empêchés de développer leur jeu, ce qui nous a en retour permis de récupérer beaucoup de ballons et d’aller en contre-attaque. Donc, quand je regarde l’ensemble des deux matchs, on a plus souffert à la maison que ce soir».
KHADIM NDIAYE, GARDIEN DE HOROYA : «L’expérience a fait la différence»
«Je n’ai pas pensé à la coupe du monde. Avant de penser à la coupe du monde, il faut bien la préparer et on ne peut pas bien la préparer sans de bonnes performances dans nos clubs. Donc, mon retour ici, est une fierté pour moi parce que ce sont des retrouvailles. Certes, c’est un peu compliqué parce que c’est mon pays, je suis Sénégalais. Mais, le football m’a poussé à défendre les couleurs guinéennes parce qu’il est ainsi fait. En jouant contre Génération Foot, je n’ai pas pensé à la coupe du monde parce que, comme je l’ai dit tantôt, il faut que je sois bon avec mon club pour avoir une place à la sélection d’abord et de prétendre disputer la placer de titulaire. Moi, dans mon dictionnaire, il n’y pas de pression. Si on avait le match aller à l’extérieur, ce serait beaucoup plus compliqué pour nous parce qu’on a vu des enfants qui nous ont créé beaucoup de problèmes. On savait qu’ici au Sénégal se serait très compliqué. On a profité de leurs erreurs pour essayer de marquer; donc l’expérience a fait la différence».
source:http://www.sudonline.sn/quand-l-experience-prend-le-dessus-sur-la-jeunesse_a_38807.html