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Jeu, Nov

Élimination précoce des équipes sénégalaises en compétitions africaines la ligue professionnelle indexe le mode de fonctionnement des clubs

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 Le Jaraaf n’aura pas fait  exception  parmi  les clubs représentant le Sénégal en Ligue africaine des champions et en Coupe de la Caf. Les «Vert et Blanc» ont connu le même sort, samedi, avec une élimination précoce  en 16e finales de la Coupe de la Caf.  Et ca fait maintenant 15 ans que ça dure. Problèmes structurels de nos clubs, manque de moyens ?  Malgré l’avènement de la Ligue professionnelle, il y a une dizaine d’années, la donne  n’a pas changé. Le mal est là. Après le diagnostic,   Amsata Fall, directeur exécutif de la Ligue sénégalaise du football professionnel (Lsfp)  met le doigt sur la structuration, la mode de gestion de nos clubs  pour expliquer  la répétition des contreperformances en compétitions africaines. 

 

Génération foot puis le Jaaraf. Le football sénégalais espérait  sans doute que cette année serait finalement la bonne pour  l’accession, au moins, en phase de poule des compétitions africaines. Mais la réalité a encore rattrapé  les clubs sénégalais, une fois de plus  sortis dès le premier tour. Encore une sortie prématurée difficile à avaler. Après les Académiciens de Déni Biram Ndao, éjectés dès le tour préliminaire de la Coupe Caf, l’espoir était pourtant entretenu dans le camp des « Vert et Blanc », dernier représentant du Sénégal en Afrique  et reversé en Coupe de la Can. Mais les champions du Sénégal n’ont pas profité de l’avantage acquis (2-0) devant leur public pour conserver l’avantage.  La pilule sera amère au Maroc (5-1). Une déroute qui met encore à nu la triste réalité. Nos clubs ne savent décidément pas voyager et semblent pas armés pour briller sur la scène  continentale.  Et c’est  maintenant 15 ans que ça dure. Problème structurel de nos clubs, manque de moyens ?  Malgré l’avènement de la Ligue professionnelle, il y a une dizaine d’années, la donné n’a pas changé.  Dans le diagnostic qu’il en  fait  au lendemain de  cette élimination précoce des clubs sénégalais en compétitions continentales, Amsata Fall, directeur exécutif de la ligue pro  indexe un problème structurel et le mode de fonctionnement actuel du football sénégalais.

 « C’est un constat qui ne souffre d’aucune contestation. Une difficile  percée en compétition africaine. De mémoire, il n’y a que la Jeanne d’Arc qui a fait  une finale de Coupe de Caf,  une Ligue des champions et qui a intégré les phases de poules pour au moins trois fois. Cela met en  exergue les difficultés rencontrées dans les clubs sénégalais pour stabiliser leur niveau de performances en Afrique. Cela revêt un caractère répétitif et entre en droite ligne de la récurrence des difficultés que rencontre le football sénégalais », note-t-il, relevant le contraste qui existe entre les clubs sénégalais et l’équipe nationale de football qui valse depuis  deux ans à la deuxième  et première place du classement  de la Fifa pour l’Afrique. « Le paradoxal est qu’il coïncide avec la notoriété et la respectabilité actuelle de l’équipe nationale du Sénégal .Il y a un football où évoluent tous les joueurs expatriés. Ils ont un visage reluisant. Il y a un autre football géré par les clubs locaux. Ils ont des problèmes à se hisser au niveau des  autres clubs africains », reconnaît-il.

Avant la Ligue africaine,  l’Us Gorée est l’un des derniers clubs à avoir atteint les demi-finales dans les années 80. L’Us Ouakam  le réussira au début des années 1990. Sans compter le Jaraaf en 1997 et surtout la Jeanne d’Arc qui a réussi la performance d’intégrer les phases de poules en 2004.

«NOS  CLUBS SOUFFRENT D’UN PROBLEME DE  CROISSANCE»

Qu’est ce qui fait la différence et manque aux clubs sénégalais au point de les empêcher de  franchir le cap du premier tour en compétition de  clubs ? D’après le responsable de la Ligue Pro, ce qui plombe le football sénégalais local et l’empêche d’être performant à l’international est d’abord d’ordre structurel et de mode de fonctionnement. « Nos  clubs souffrent d’un problème de  croissance, de   réorganisation et restructuration. Mais aussi des moyens dérisoires qu’ils disposent quand on les compare même aux pays qui nous entourent. La Guinée nous prend nos joueurs.  Il y a aussi le profil des acteurs au niveau de l’entité de la compétition  intervenant du terrain que ce soient joueurs, entraineurs, managers généraux. La deuxième cause, c’est la méthode de gestion de nos clubs »,  explique t-il.

«LES CLUBS  S’OCCUPENT PLUS DES RESULTATS DU DIMANCHE»

« Les clubs sénégalais doivent être gérés comme des entreprises et épouser le mode de fonctionnement de sociétés qui contrôlent leur évolution. L’autre aspect est juridique mais aussi managérial de nos clubs. Ce sont aussi les moyens financiers.  Ils  souffrent d’un héritage de  l’amateurisme. Il  y a  les hommes qui ont certes leurs savoirs et leurs expertises. Mais cela se résume à la compétitivité et à la compétition », poursuit-il. De son point de vue, il faut d’autres  races de dirigeants qui évoluent dans le domaine du business, des actionnaires pour compléter les dirigeants traditionnels. « Ceux-ci doivent permettra d’avoir une autre gestion, une nouvelle planification. C’est  cette entité  qui doit s’occuper de la gestion du club et de la pérennité du club. Ce que bon nombre de clubs, en dehors de ceux issus des centres de formation, n’ont pas. Les clubs  s’occupent plus des résultats du dimanche.  Ce qui plombe la restructuration, la modernisation et la recherche de ressources additionnelles notamment dans le  domaine du marketing sportif et du sportif»,  relève Amsata Fall.

Dans la même veine, ce dernier  pense que l’Etat doit également jouer sa partition en vue de changer la donne. « Il n’y a pas aujourd’hui un football qui se gère en Afrique ou ailleurs sans l’accompagnement au préalable de l’Etat. Cet accompagnement peut être direct par le biais de subventions, le biais du ministère des Sports, en termes d’infrastructure. On voit que l’Etat fait beaucoup d’efforts au niveau des infrastructures qui, sont encore, insuffisantes. Elles ne répondent pas aux standards internationaux. Dans les pays qui nous entourent, des clubs ont des  terrains, des infrastructures et s’y  entraînent quand ils veulent. Alors que nos clubs louent des infrastructures. Le volume de jeu n’est pas le même quand on loue et quand vous avez votre propre terrain»,  conclut Amsata Fall.

ELIMINATIONS REPETIVES EN COMPETITIONS AFRICAINES : Vers un symposium  d’évaluation des dix ans du foot pro

Après près de dix ans d’un professionnalisme qui n’a pas réellement démarré, les clubs sénégalais ont encore de la peine pour exister en Afrique. La Ligue professionnelle  a décidé de prendre les taureaux par les cornes à travers un symposium dont le but sera de définir les maux qui gangrènent le football professionnel au Sénégal et de franchir un nouveau cap. Ce conclave programmé au cours ou à la fin de la saison  regroupera, selon Amsata Fall, l’ensemble des acteurs du football professionnel et en dehors du football.  Le directeur exécutif de la Ligue sénégalaise de football professionnel estime  qu’après  dix ans de football, ce symposium permettra dans un objectif pédagogique de se pencher sur les éliminations répétitives des représentants du football et donner des nouvelles orientations par rapport au cahier de charge qui régit les clubs professionnels « Il y a lieu de s’arrêter et de proposer cette année, dans les mois ou semaines à venir, de faire un symposium qui permettra d’évaluer objectivement  le football professionnel et des clubs professionnels. Ce, en proposant des solutions, en proposant des suggestions et en disant le modèle de clubs que l’on veut. Je suis persuadé que ces solutions vont impacter sur le parcours de nos clubs dans les compétitions internationales. Même s’il y a eu des progrès, il y a des impairs ».     

OMAR DIAW

 

source: https://www.sudonline.sn/la-ligue-pro-indexe-le-mode--de-fonctionnement-des-clubs_a_42619.html