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Jeu, Nov

LUTTE : L’arène en danger : Mass media, mysticisme, violence et l’argent

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 lutteMalgré le fait que la lutte sénégalaise connaisse un boom depuis quelques années pour reléguer au second plan, le football, le basket et l’athlétisme, il faut reconnaître qu’il y a un danger qui guette sérieusement le sport national. En effet, il y a des signes avant coureurs, notamment avec la violence qui commence à gagner du terrain, les mass média qui ont investi la lutte à tel enseigne que les gradins sont vides chaque dimanche, le mysticisme qui prend des proportions inquiétantes, l’argent qui coule à flots avec des cachets qui atteignent maintenant 100 millions FCFA, menaçant du coup la survie du sport national.
L’argent: des cachets à contrôler La plupart des lutteurs se frottent les mains, plus précisément les ténors qui touchent des cachets avoisinant les 60, 75, 80 et 100 millions FCFA. Pour un grand choc des ténors, les promoteurs casquent gros et cassent leur tirelire pour le grand bien des deux acteurs. Un véritable pactole encaissé par les lutteurs avec la crise économique qui touche tous les secteurs. Les promoteurs, bien qu’aidés par les sponsors poussent un peu parfois le bouchon trop loin pour mettre toujours plus. Les acteurs sont les principaux gagnants pour cette course effrénée vers les sommets. Conséquence, un lutteur ordinaire ne veut plus lutter s’il ne touche pas au moins 10 millions. Une situation qui à la longue, risque de tuer la lutte, le jour où les promoteurs n’auront plus les moyens financiers de payer gracieusement les lutteurs. Pour ne pas y arriver, il est temps de contrôler les cachets voire, fixer un barème pour ne pas assister à la longue à une pénurie de combats. La violence: un mal à éradiquer Avec les combats chocs montés par les promoteurs qui sont le plus souvent des derbys, des violences sont notées très souvent. Depuis quelques années avec l’apparition des fans clubs, les amateurs sont relégués au second plan. Ce qui fait que sur les gradins, les fans clubs des deux camps font régner leur loi. A chaque grand combat de lutte, on note des bagarres, les forces de l’ordre qui n’hésitent pas elles aussi à user de leurs moyens pour lancer des grenades lacrymogènes pour disperser les foules ou à bastonner et à matraquer. Ce qui a pour conséquence, des blessés graves parfois. Les lutteurs eux aussi sont victimes de la violence notoire des fanatiques ou des hooligans. La plupart du temps, c’est avec des sachets d’eau ou des pierres qu’ils sont accueillis lorsqu’ils font le tour pour s’échauffer. Autre chose qu’il faudra souligner et éradiquer, c’est qu’à chaque fin de combat de lutte, on assiste à des violences dans les grandes artères de la capitale. D’honnêtes citoyens sont agressés, violentés et dépouillés de leurs biens. La lutte n’a pas besoin de cela. Il faut donc bouter dehors ces hooligans pour que la lutte retrouve son calme d’antan pour que les vrais amateurs aient le cœur de retourner au stade pour ne pas se faire agresser. Les mass media: un bien pour un mal Depuis quelques années, les télévisions ont investi la lutte sénégalaise. Les patrons de ces grandes chaînes de télévisions publiques comme privées n’hésitent pas à y déployer les gros moyens rien que pour satisfaire leurs téléspectateurs. Chaque week-end, on assiste à des directs pour le plus grand plaisir des nombreux férus de lutte. La RTS la plupart du temps, la 2STV sa principale concurrente sont les deux chaînes qui diffusent le plus souvent les combats en direct. La chaîne privée Walf TV même se elle ne diffuse pas les combats en direct, y revient largement avec leur duo de choc Lamine Samba et El Hadji Abdou Aziz Mbaye. Du fait que les télévisions ont investi la lutte, cela a permis de voir l’éclosion de beaucoup d’émissions dont Caxabaal sur la RTS, Bantamba à la 2STV et Lamb J sur Walf TV. Un bien pour les lutteurs et les amateurs, mais un mal pour les organisateurs. En effet lorsque les combats sont diffusés en direct, beaucoup d’amateurs préfèrent rester chez eux que d’aller en au stade. Conséquence, des gradins vides et les recettes au guichet sont faibles. Même si les télévisions ont donné une audience à la lutte, il faut reconnaître que c’est un danger pour ce sport dans les années à venir. Le mysticisme: le plus grand danger La lutte sénégalaise à ses réalités et le mystique en fait partie. Tout tourne autour du mystique et fait partie du décor. Depuis la nuit des temps, on ne peut pas parler de lutte sans que le mystique n’y soit évoqué. De Falaye Baldé à Mame Gorgui Ndiaye en passant par Mbaye Guèye, Pape Diop Boston et la jeune génération, tous ont le mystique dans le sang. Dans un combat de lutte, le mystique est trop souvent présent. Partout, ce sont des gris-gris que les lutteurs portent pour conjurer le mauvais sort ou pour remporter la victoire. Les marabouts sont les grands gagnants, ils sont payés à coups de millions, rien que pour s’attacher leur service. Bien qu’ils ne fassent pas gagner des combats, les lutteurs ne pensent même pas une seconde, descendre dans l’enceinte sans l’aide de ces fameux marabouts. De ce fait, certains lutteurs sont craints par leurs forces mystiques comme les Lac de Guiers 2, Yékini, Ama Baldé, Modou Lô ou autres. Pour ces lutteurs cités, ils dépensent sans compter. Pour un cachet de 20, 40, 60 ou 80 millions, ils peuvent payer la moitié au marabout et se retrouver à la fin sans aucun centime.. Autres points qui menacent la lutte, est qu’au Sénégal, il n’y a point une arène nationale digne de ce nom. Le nombre pléthorique de licenciés qui sont dans l’arène, tandis que le nombre de promoteurs diminue année après année. La guerre des promoteurs et des managers fait également que certains lutteurs ont du mal à trouver des combats. Avec tous ces maux qui gangrènent la lutte, on peut dire le sport tant prisé par les sénégalais est en danger. SID
 
SOURCE  : SENESPORT.INFO