Dans un communiqué publié lundi, le ministère de la Justice a relevé «la fausse information diffusée par La Tribune», considérant que l’article publié sur la fièvre hémorragique à virus Ebola «peut avoir des répercussions gravissimes» pour le pays. Pis, souligne la source, cette information «peut mettre notre pays en quarantaine de (…) la communauté internationale et porter d’énormes préjudices aux Sénégalais qui veulent voyager». 

 

 «Par conséquent, le procureur de la République décide de donner une suite judiciaire à cette affaire», a prévenu le ministère, rappelant que «la publication de fausses informations est passible de sanctions pénales». D’ailleurs, le ministre de la Santé et de l’action sociale, Awa Marie Coll Seck, a infirmé, lundi matin, l’information, rassurant qu’aucun cas confirmé d’Ebola n’avait encore été enregistré au Sénégal. Les résultats des prélèvements effectués sur deux malades présentant des symptômes de la maladie se sont révélés négatifs.
 

 Félix Nzalé a été interpellé au commissariat du Port Dakar et placé en garde à vue dans la soirée avant d’être présenté au procureur de la République qui l’a placé sous mandat de dépôt hier, pour diffusion de «fausse information». 
 

LE SYNPICS SOUTIENT FELIX NZALE,  MAIS…
 

Le directeur de la Publication du Journal la «Tribune», entendu et placé sous mandat de dépôt hier, mardi 12 août 2014 peut désormais compter sur le soutien de ses confrères journalistes. Joint au téléphone par iGFM, Aly Fall, le porte-parole du Syndicat des professionnels de l’information et la communication du Sénégal (SYNPICS), a laissé entendre que, le SYNPICS est «au regret de constater qu’un confrère est en garde à vue à cause de ses écrits». Mais par principe, «nous soutenons  toujours les confrères en difficultés», a-t-il dit.  Toutefois, s’est-il empressé de relever: «dans ce cas d’espèce, le SYNPICS ne peut manquer de regretter un peu la légèreté avec laquelle, nos confrères ont donné leur information». «Ça, il faut avoir le courage de le dire», a-t-il ajouté. D’ailleurs, reconnait Aly Fall, cette «information a un caractère sensible». Et dans cette situation, conseille-t-il, le  «journaliste devait faire preuve de beaucoup de grande responsabilité, et surtout d’un professionnalisme sans faille». Et le porte-parole d’ajouter que «le SYNPICS ne saurait encourager ce genre de pratique et rappelle les uns et les autres aux règles qui définissent leur profession», a conclu M. Fall
 

LE CORED STATUE SUR LE CAS FELIX, AUJOURD’HUI
 

L’interpellation du directeur de publication du journal La Tribune pour diffusion de «fausse information» ne laisse pas indifférent le Conseil pour l’observation des règles d’éthique et de déontologie dans les médias. Le CORED  a convié ses membres à une réunion aujourd’hui, mercredi 13 août à son siège à la Maison de la presse. A cette occasion, le Tribunal des pairs de l’instance d’autorégulation va statuer sur le cas Félix Nzalé et décliné sa position à l’issue de la rencontre.

I.DIALLO

 

YAKHAM MBAYE, SECRETAIRE D’ETAT A LA COMMUNICATION - «CE QUI EST DEPLORABLE, C’EST QUE LE JOURNAL, AFFIRMATIF A LA UNE, A UTILISE LE CONDITIONNEL A L’INTERIEUR»

 

A la suite du ministre de la Santé Awa Marie Coll Seck qui a invité les journalistes à plus de responsabilités sur le traitement de l’information relative au virus Ebola, c’est autour du secrétaire d’Etat à la Communication, Yakham Mbaye, d’intervenir en plein journal du 20h  pour déplorer l’attitude du journal La Tribune: «Ce qui est déplorable, c’est que le journal, affirmatif à la Une, a utilisé le conditionnel à l’Intérieur» a-t-il déploré.

Le désormais ex-journaliste fustige également le fait que le quotidien n’ait pas pris la peine de recouper ses informations. «Je ne peux pas me permettre de donner des leçons, mais c’est le b-a-Ba du journalisme. Aucun service n’est contacté pour vérification».

Par ailleurs, Yakham Mbaye a appelé les journalistes à plus de sérénité. Il a essayé de leur faire comprendre les conséquences d’une information aussi sensible. A l’en croire, les milliards investis pour l’organisation du sommet de la Francophonie peuvent être hypothéqués ainsi que le pèlerinage à La Mecque ou aux lieux de la chrétienté. Les investisseurs aussi peuvent renoncer à venir au pays, sans compter l’ostracisme dont on risque d’être victime et la panique chez les populations.

iGFM

SOURCE : http://www.sudonline.sn/le-directeur-de-publication-de-la-tribune-juge-demain_a_20357.html

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