Entouré de ses plus proches collaborateurs, du directeur général de la Sénégalaise des eaux (Sde), Mamadou Dia et du directeur général de la Société nationale des eaux du Sénégal (Sones), Anta Seck, le ministre de l’Hydraulique et de l’Assainissement, Pape Diouf, est longuement revenu, hier, sur les perturbations notées, depuis quelques jours dans l’approvisionnement en eau de Dakar.

Pape Diouf a indiqué qu’il est prévu, dans le long terme, la mise en œuvre du Caemes 3 qui consiste en la construction d’une troisième usine à Keur Momar Sarr pour un coût de 106 milliards de FCfa, avec une capacité de 75.000 m3 d’eau. « Le projet est ficelé, il reste à trouver les financements », a-t-il précisé. Le ministre a révélé que la conduite de Keur Momar Sarr, installée en 2004 pour une durée de 30 ans a, 5 ans après sa mise en service, commencé à montrer des signes de faiblesses dus à la forte pression des eaux. « Ces types d’incidents ont été notés sur la conduite en 2009, en 2010, en 2011, en 2012 et même en mars 2013, alors qu’elle avait été installée en 2004 pour une durée de 30 ans. La question de fond est de savoir pourquoi de tels incidents répétitifs », s’est-il demandé.

 Evaluation de la Sde

Pour en avoir le cœur net, il a fait savoir que le président de la République, lors du dernier Conseil des ministres, a demandé un audit des usines et des différentes conduites. Un comité technique a été déjà mis en place en vue de cerner, une fois la situation revenue à la normale, tous les problémes, ce qui permettra de minimiser les risques de ce genre d’incidents.

« Cette question de fond doit être posée sur la table pour que les techniciens et l’entreprise qui avait en charge les travaux apportent des réponses afin que nous puissions prendre les mesures idoines », a indiqué Pape Diouf. « Les conduites de Nguith installées depuis 1971, n’ont jamais connu des problèmes de ce genre. Il faut tirer cette situation au clair », a-t-il soutenu.

Concernant des sanctions contre la Sde que ne cessent de réclamer certaines voix, le ministre de l’Hydraulique et de l’Assainissement a indiqué qu’on n’en est pas encore là. « Avec la tolérance des Sénégalais et leur esprit de patience, je ne pense pas qu’on en arrivera là. Ils auront compris que ce n’est pas par négligence ou par manque de respect, que cet incident est arrivé », a-t-il argué.

Quid du contrat liant la Sde et l’Etat du Sénégal ? Pape Diouf a déclaré que les négociations sont en cours. Lors de la signature du 7è avenant, tous les problèmes seront mis sur la table pour que les rectificatifs nécessaires soient apportés afin d’avoir une meilleure distribution de l’eau à Dakar. « Nous ferons l’évaluation du comportement de la Sde, parce qu’il y a un contrat de performance qui avait été signé entre la Sones et la Sde », a-t-il rassuré.

Auparavant, le ministre a exprimé, au nom du gouvernement, ses regrets tout en saluant l’esprit de tolérance et de patience dont ont fait montre les Sénégalais durant ces durs moments de privation d’eau.

2,7 milliards de FCfa pour renforcer le raccordement de Keur Momar Sarr

Pour un approvisionnement correct en eau de la capitale, le ministre de l’Hydraulique et de l’Assainissement a décliné une série de projets qui, à terme, devraient épargner Dakar des affres de la pénurie de cette ressource. Ainsi, selon le ministre, avec la Sones, il est prévu, à court terme, le renforcement du raccordement de Keur Momar Sarr à hauteur de 2,7 milliards de FCfa. Il prendra en compte des aménagements pour sécuriser davantage cette partie. De même, devant la gravité de la situation, le remplacement de cette partie défectueuse, qui était prévu pour 2014, a été ramené à 2013.

Renouvellement de 3 pompes et de 3 groupes électrogènes à Nguith

A côté du projet de renforcement du raccordement de Keur Momar Sarr, figure un autre d’un coût de 2,6 milliards de FCfa destinés au renouvellement de 3 pompes et de 3 groupes électrogènes à Nguith. Ce qui va ainsi augmenter la capacité d’approvisionnement en eau de Dakar.

Des négociations avec la Jica pour financer l’usine de dessalement de Dakar

Parmi les projets hydrauliques, il faut ajouter celui de l’usine de dessalement de l’eau de mer. Initialement prévu en 2017, il est ramené à 2016. Pour son financement, il est attendu le soutien de la Jica à hauteur de 40 milliards de FCfa, a déclaré le ministre. « Avec tous ces projets, nous pourrons assurer, d’ici à 2017, l’approvisionnement correct de Dakar et même au-delà », a laissé entendre Pape Diouf. Le ministre a, en outre, annoncé la réalisation de 10 forages à Dakar et devant permettre de disposer de 34.500 m3.

Elhadji Ibrahima THIAM

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