Aminata Toure en viste à l’usine des eaux de Keur Momar Sarr : « Les responsabilités seront situées et des sanctions prises »
Écrit par SENETOILE NEWSLe calvaire des populations de Dakar, confrontées à un manque d’eau, sera un vieux souvenir, selon les techniciens de la Sénégalaise des eaux (Sde). La situation devrait revenir à la normale ce matin, ont-ils confié au Premier ministre, en visite, hier, à l’usine de Keur Momar Sarr où un tuyau défectueux est en cours de réparation. Toutefois, Aminata Touré a assuré que les responsabilités seront situées et des sanctions prises.
Usine d’eau de Keur Momar Sarr. Il est 14 heures. Sous un soleil de plomb, une cinquantaine de techniciens et d’ouvriers sont en activité pour réparer le tuyau détérioré qui plonge Dakar dans une situation de rupture d’eau jamais vécue. Une situation « inacceptable, voire insoutenable », a estimé le Premier ministre Aminata Touré. Les techniciens, eux, promettent le retour à la normale ce matin. « Je tenais à venir constater de visu la situation, parce que ne pouvant pas rester à Dakar où on nous annonçait l’arrivée de l’eau, laquelle était reportée jour après jour. Devant le calvaire des populations, il fallait constater l’effectivité des travaux de réparation. Tout cela pour dire qu’il est extrêmement désolant que nous nous retrouvions dans une telle situation, inadmissible et insoutenable », a-t-elle indiqué, soulignant que lorsque l’Etat avait décidé de passer la distribution de l’eau à des privés en 1995, il ne s’attendait pas à ce type de situation ».
Suivant les explications des techniciens avec beaucoup d’attention, le chef du gouvernement a constaté, pour le déplorer, qu’à l’arrivée, la réalité est qu’il n’y a pas d’eau à Dakar. Mme Touré est venue aussi s’enquérir du délai de retour de l’eau parce que, a-t-elle avancé, « c’était des 50 %, des 70 % et des 80 %, pour redescendre ensuite à 70 %. Mais ce que nous voulons, c’est qu’il y ait 100 % d’eau dans les robinets de Dakar. Je suis venue le dire très clairement à tous ceux qui interviennent pour que la situation soit rétablie ». Se réjouissant de la déclaration des techniciens, selon qui « la situation devrait revenir à la normale ce matin », le Premier ministre a néanmoins soutenu que les responsabilités seront situées et des sanctions prises. « Ce que l’Etat compte faire, c’est de situer toutes les responsabilités, partout où elles se trouvent, et prendre des décisions adéquates », a assuré Aminata Touré, ajoutant que « s’il s’agit de sanctions, elles seront prises, et s’il s’agit de rupture de contrat, la décision sera prise, parce qu’il est anormal que nous nous retrouvions dans une situation pareille ». Elle s’est aussi exprimée sur le tuyau défectueux en déclarant : « On m’a parlé d’un tuyau devant durer 30 ans et qui a eu 4 fuites en 9 ans. Cela n’est pas normal. Et je pense que, dans ce pays, il faudrait qu’à chaque fois que des gens prennent des engagements, qu’ils les respectent, à défaut, qu’il y ait les sanctions requises ».
Programme d’autonomisation de la capitale en eau
De l’avis du chef du gouvernement, dans tous les pays normaux, on prévient ces genres de situations. On doit savoir et pouvoir anticiper, et non attendre que l’on soit dans une situation aussi difficile et délicate, pour ensuite se rejeter la balle entre acteurs. Cela est intolérable ». Mme Touré a affirmé que « tout l’audit nécessaire se fera ». « La frustration, c’est qu’il y ait une première réparation, ensuite qu’on nous dise que cela n’a pas marché. Quand on gagne de l’argent d’une activité, il faut que le travail fourni en contrepartie soit bien fait. Les Sénégalais paient l’eau. Par conséquent, le service qui leur est délivré doit être de qualité », a-t-elle indiqué.
Le Premier ministre estime que l’urgence, aujourd’hui, c’est un retour à la normale, mais aussi des solutions alternatives pour résoudre le problème du manque d’eau à Dakar. Pour ce faire, Aminata Touré a révélé que l’Etat travaille sur un programme d’autonomisation de la capitale en eau potable, afin qu’elle ne dépende plus majoritairement du lac de Guiers. Ainsi, a-t-elle rappelé, la création de 10 forages à Dakar est prévue. Par ailleurs, « des réserves d’eau » seront installées pour éviter une telle situation. A l’en croire, le remplacement de la conduite d’eau du lac de Guiers jusqu'à Dakar, sur plus de 250 km, coûte cher. « Il faut donc des solution alternatives rapides afin que cette situation ne se reproduise plus », a souligné le Premier ministre, non sans la regretter. « Dans beaucoup de quartiers de Dakar, des femmes déambulent dans les rues, bassines sur la tête. Je voudrais vraiment compatir, m’en désoler, m’en excuser, parce que lorsque l’Etat transférait cette mission d’exploitation et de distribution de l’eau potable à des privés, il s’attendait à ce qu’ils fassent mieux que lui. Visiblement, tel n’est pas le cas. Et nous en tirerons toutes les conséquences dans le cadre de ce partenariat public-privé ».
De gros moyens mobilisés pour la réparation du tuyau
Hier, l’ambiance est plus ou moins inhabituelle à l’usine de Keur Momar Sarr où, partout, il y a du monde. Des ouvriers, des techniciens et autres ingénieurs occupent une bonne partie de l’espace et de l’allée principale. De gros engins, notamment des grues, des meules, des équipements de blindage, des postes de soudure et de grosses tôles métalliques plantent le décor. Il s’y ajoute le bloc de sable sorti d’un trou. C’est sur ce site que le tuyau détérioré, source du calvaire des populations de Dakar, a été déterré pour être réparé. En effet, depuis plus d’une dizaine de jours, les habitants de la capitale sénégalaise sont confrontés à un manque d’eau. Et tout autour de ce trou s’activent des ouvriers. Les uns soudant, d’autre tirant sur une corde ou déplaçant des outils d’un endroit à l’autre ? Tous habillés de gilets lumineux, ils ont l’esprit et les yeux rivés sur les tâches à exécuter. Plus loin, un tuyau long de plus de 5 m est posé sur du sable rouge. Une partie du fer est complètement trouée. Montrant du doigt « cette chose sortie des entrailles de la terre », le directeur général de la Sde explique au Premier ministre que c’est le tuyau en souffrance. Installé depuis la mise en service de l’usine, en 2004, le tuyau, qui était censé avoir une durée de vie de 30 ans, a connu des désagréments 4 fois en 9 ans. Suffisant pour que le chef du gouvernement s’interroge sur le pourquoi il n’a pas été remplacé. Les techniciens et ingénieurs, en alerte maximale, promettent l’achèvement des travaux dans quelques heures.
source: http://lesoleil.sn/index.php?option=com_content&view=article&id=32652:aminata-toure-en-viste-a-lusine-des-eaux-de-keur-momar-sarr-l-les-responsabilites-seront-situees-et-des-sanctions-prises-r&catid=78:a-la-une&Itemid=255
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