Le camp du oui est sorti victorieux du scrutin référendaire d’hier dimanche, 20 mars. Aminata Touré et ses collègues ont pris le dessus sur le camp du non dirigé Khalifa Sall.
Le vent du oui s’est propagé dans tout Grand Yoff. Et pour cause, les partisans d’Aminata Touré ont remporté la victoire sur le camp du non dirigé par le maire de Dakar, Khalifa Sall. Ce dernier a même perdu dans son bureau de vote (bureau 3 Grand Goff 2) où après dépouillement sur un total de 251 le oui a obtenu 131 voix contre 120 pour le non. Dans beaucoup d’autres bureaux du centre Grand Yoff 2, lieu où Khalifa Sall a voté, le résultat est favorable au camp de l’envoyée spéciale du président de a République Macky Sall. Le oui est arrivé en tête au bureau 8 avec 140 voix contre 106 pour un total de 254 votants. Au bureau 5 du même lieu de vote également le camp du oui est arrivé en tête. 114 personnes sont favorables au non et 124 autres au oui.
En dehors de ce centre, le résultat est aussi favorable au camp de Mimi Touré à l’école Khar Yalla, plus grand lieu de vote de la localité. Le oui a obtenu 1449 contre 1428 pour le non. Le score reste qu’à même très serré. A l’école Grand Yoff 2, même si le camp du oui a remporté la victoire des bureaux de vote sont tombés sous l’escarcelle du non. Au bureau 2, le non arrive en tête avec 138 voix contre 122 pour le non. Le bureau 13 aussi est tombé dans le camp du maire de Dakar. Parmi les 277 votants, 143 personnes ont été favorables au non contre 132 pour le oui. Au foyer des jeunes de Grand Yoff, lieu où a voté Aminata Touré. Le camp du « oui » a remporté la palme avec un score de 2179 contre 1910 voix. Soit un écart de 269 voix. Mieux, dans le bureau 7 où l’envoyée spéciale du chef de l’Etat, Aminata Touré a voté, le « oui » a obtenu 128 voix contre 104 pour le « non » avec 814 inscrits et 234 votants.
En effet, dans ce centre de vote composé de 18 bureaux de vote, 15 bureaux ont été raflés par le « oui » alors que le « non » n’a pu gagner que dans les trois autres restants. Avec un écart qui n’est pas du tout élevé, le camp soutenant le projet de réforme de la constitution est sorti victorieux de ce scrutin qui a enregistré un faible taux de participants parmi les 14653 inscrits sur les listes. Autrement dit, même pas la moitié.
Toutefois, le triomphe du « oui » ne s’est pas du tout manifesté chez les militants. Car, il n’y avait pas une grande affluence de supporters. L’ambiance était un peu morose, tant bien même les quelques favoris qui étaient sur les lieux ont un peu jubilé. Car, c’est un grand honneur de sortir triomphal de ce scrutin référendaire » à l’image d’une élection présidentielle disent t-ils. C’était donc quelques femmes qui fêtaient la victoire avec des applaudissements et des cris. A signaler qu’avant la publication des résultats, les militants avaient envahi la cour du centre de vote, créant quelques difficultés. Mais, plus de peur que de mal, car il n’y avait pas de violence après la sortie des résultats.
En effet, ces résultats du référendum s’opposent à ceux des locales de 2014 où le maire de Dakar, Khalifa Sall était sorti victorieux même si l’enjeu n’est pas le même.
Khalifa Sall SUR LE VERDICT DU SCRUTIN A GRAND YOFF : «Je préfère perdre des cartes que mon âme et mes convictions»
L’issue de l’élection référendaire n’a aucune conséquence sur l’avenir politique du maire de Dakar. Tout au moins c’est ce qu’a dit le concerné hier, au sortir de son bureau de vote. Interrogé sur avenir politique après la victoire du oui alors qu’il avait largement remporté les élections locales de 2014, Khalifa Sall a affirmé qu’il préfère des voix perdre tout en défendant sa conviction. Le maire de Dakar a voté hier, dimanche à 11h 20 à l’école Grand Yoff 2.
Le scrutin référendaire à Grand Yoff sanctionné par une victoire du oui n’a aucun impact sur la carrière politique du maire de Khalifa Sall. Tout au moins c’est ce qu’a affirmé le concerné lui même. « C’est un scrutin différend des autres. Quelqu’un m’a même mis en garde en disant « Khalifa Sall perd des cartes ». Certes il a raison. Mais je préfère perdre des cartes que mon âme et mes convictions », a-t-il répondu aux journalistes. Après avoir accompli son devoir citoyen à l’école Grand Yoff au bureau 3, la maire de Dakar a fait face à la presse. Occasion à laquelle Khalifa Sall a aussi soutenu, « Le résultat de ce référendum n’a aucun impact sur ma carrière. C’est pour des principes, des valeurs et des règles que je me suis investi pour le non. C’est un combat pour valeurs et des convictions ». Ceux qui m’ont encadré en politique m’ont toujours dit, il ne faut pas avoir peur d’être minoritaire. Il ne faut pas avoir peur d’être battu dans un combat d’idée. L’essentiel est qu’on porte cette idée et qu’on porte cette conviction.
Même s’il a pris le sens contraire à son parti à cette élection, le scrutin n’aura pas d’impact sur sa présence au parti socialiste. Pour le maire de Dakar, sa formation est faite dans une démocratie ou chacun est libre de défendre ses convictions.
Dans sa déclaration, le maire de Dakar a aussi déploré des manquements notés dans l’organisation du vote à Grand Yoff. « Les autorités qui organisent le vote doivent tout respecter dans le déroulement du scrutin. On nous a signalé entre autres problèmes que les assesseurs et les secrétaires dans les bureaux de vote dans les décisions les nommant pas leurs noms et leurs cartes d’électeurs n’y figurent pas. Ca porte à suspicion parce ce quand on envoie des accesseurs qui ne sont issus des localités où ils vont s’exerce, ils ont le droit de vote et c’est une fraude qui ne dit pas son nom. Si vous prenez tous les bureaux de vote du Sénégal et que le système est ainsi fait que se sont des accesseurs, secrétaire qui ne sont pas des localités c’est une importation d’électeurs ».
Par ailleurs, Khalifa Sall a aussi dénoncé la non mise à la disposition de la liste des votants aux mandataires et aux observateurs. Revenant sur le faible taux de participation, le maire de Dakar a déploré le fait que le référendum soit organisé dans de brefs délais. « Le référendum a été organisé dans la précipitation. Personne n’a eu le temps de se préparer. Le travail d’information, de mobilisation et de conscientisation n’a pas été fait. Il s’y ajoute qu’avec ces scrutins comme le référendum, si la procédure n’est pas participative les citoyens ont l’habitude de s’en désintéresser.
MIMI TOURE APRES LA VICTOIRE DU OUI : «J’ai pris ma revanche»
Le oui des Grand Yoffois sonne comme une revanche pour l’ancienne Premier Ministre, Aminata Touré qui avait subi une cinglante défaite aux élections locales de 2014. Pour l’envoyée spéciale du président de la République qui s’est adressée à la presse au quartier général de son parti peu après les résultats, la revanche sur Khalifa Sall est prise. Par ailleurs, l’ancienne première ministre a félicité ses adversaires et reconnu que la victoire n’a pas été facile. Aminata Touré a aussi félicité ses partisans du Benno Bokk Yaakaar. A signaler que l’envoyée spéciale du Président de la République, Macky Sall, Aminata Touré a voté hier, dimanche 20 mars au centre de vote des Foyers des Jeunes de Grand Yoff au bureau 7 sans affluence. Dans ce centre composé de 18 bureaux de vote avec 14653 inscrits sur les listes électorales, le vote qui a démarré à 8 h avec tout le dispositif nécessaire, en présence du président du bureau, une forte sécurité, des représentant de la Commission électorale nationale autonome (Cena) et des deux camps, s’est déroulé normalement jusqu’à l’arrivée de l’ancien Premier Ministre, Mimi Touré. Cette dernière, arrivée sur lieu précisément à 11h47, a accompli son devoir civique en compagnie de l’avocat, maître Ousmane Séye.
A sa sortie du bureau de vote, Mimi Touré s’est réjouie du déroulement sans failles du scrutin. « Je voudrais exprimer toute ma fierté en tant que citoyenne sénégalaise d’être venue accomplir mon devoir civique. C’est des moments où on célèbre notre démocratie qui est une démocratie très active et il faut se rappeler que c’est des acquis qu’il faut conserver », a-t-elle laissé entendre. Elle a tenu aussi à féliciter les citoyens de la commune de Grand Yoff où, selon elle, « la campagne s’est déroulée sans incidents ».
AFFRONTEMENT ENTRE PARTISANS DU OUI ET DU NON : Grand Yoff vote oui dans la violence
La tension a été vive hier, dimanche 20 mars à Grand Yoff. Les partisans du oui et le camp du non, des proches du maire de Dakar Khalifa Sall se sont regardés en chien de faïence toute la journée. L’atmosphère a été plus tendue à l’école Khar Yalla, plus grand centre de vote de Grand Yoff, localité où a aussi voté le frère de la première dame, Adama Faye. Des jets de pierres, insultes et des armes blanches ont marqué l’arrivée du maire de Dakar sur les lieux. En visite d’inspection après avoir voté à l’école Grand Yoff 2 Khalifa Sall est allé à la rencontre de ses militants. Une fois à l’école Grand Yoff 2, il a été interdit d’accès par des partisans du oui. Il s’en est suivi de jets de pierre obligeant même le commissaire de Grand Yoff d’augmenter l’effectif de ses hommes. Malgré tout, une foule mitigée a continué de prendre d’assaut le portail de l’école où des gros bras sont visibles. Embarqués dans des voitures, ils ont sillonnés toutes les artères qui bordent l’école. La police a même arrêté un jeune pris avec une arme blanche. Autre lieu, un constat identique. Au foyer des jeunes de Grand Yoff, lieu de vote de l’ancienne Premier ministre, l’ambiance a été aussi électrique. Vers 10h, les quelques personnes qui ont déjà effectué le vote, ont formé des groupuscules aux abords de la route. Entre les fils des voitures, les militants des camps du « oui » et du « non » se chamaillent. Chaque parti accuse l’autre camp d’achat de conscience. Le différend entre partisans de oui et du non fréquent au centre de vote du foyer des jeunes car, le lieu de vote fait face à la permanence du Parti socialiste de Grand Yoff où les partisans de Khalifa Sall se sont réunis pour soutenir leur leader. C’est ainsi qu’invectives, cris, insultes entres autres gros mots ont étés au rendez-vous. C’est à ce moment que les policiers ont dispersé la foule qui, après quelques instants est retourné de nouveau sur les lieux.
A son arrivée sur le centre de vote, l’envoyée spéciale du chef de l’Etat, Aminata Touré a été accueillie par une foule surexcitée scandant « Mimi, Mimi ». Cependant, c’est après avoir voté et au moment de rejoindre sa voiture que l’ambiance s’est montrée tendue. Car, au moment où les militants du « oui » applaudissaient Mimi, le camp du « non » scandait « Khalifa », causant ainsi une violence indescriptible. Mimi a été huée. Fort de ce cela, un spectacle de querelles entre militants s’est invité. Tout de même, le cortège d’Aminata Touré a pu se frayer un chemin entre les militants excités pour rentrer. Comme, si le maire de Dakar n’attendait que le départ de Mimi pour venir s’enquérir de la situation du Foyer des Jeunes, Khalifa Sall arrive juste après la sortie de la voiture de l’ancienne Premier ministre. La violence reprend de plus belle. Le maire de Dakar laisse entendre à cette instant, « on y va, je n’aime pas le bruit ». Le maire de Dakar rebrousse chemin avec son cortège sans même entrer dans le centre de vote laissant derrière lui, des militants surexcités.
Attendu, le maire de Dakar Khalifa Sall l’a été hier, dimanche 20 mars. Son vote annoncé à 10h30 à l’école de Grand Yoff 2, le lieu a été pris d’assaut par les journalistes dés les premières heures de la matinée. A un moment, les reporters étaient beaucoup plus nombreux dans l’enceinte de l’établissement où il n’y avait que peu d’électeurs. Finalement, le maire de Dakar est arrivé à 11h20 min. Devant un parterre de caméras, il a voté au bureau numéro 3 avant de s’adresser à la presse. Avant sa venue, le maire de Dakar a été précédé par sa maman. Malgré son âge avancé, elle est venue accomplir son devoir citoyen peu après 10 heures. L’école de Grand Yoff 2 est aussi le lieu de vote du député Abdoulaye Ndiaye. Le responsable de l’Alliance pour la république (Apr) est aussi venu accomplir son vote. Dans ce lieu, le vote s’est déroulé dans le calme. Le seul problème constaté est survenu au bureau 12 où une dame après avoir été appelée pour siéger comme secrétaire a été sommée de quitter les lieux parce que son siège devrait être occupé par une autre personne.